25 novembre 1985 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de l'arrivée à l'aéroport d'Orly de M. Abdou Diouf, Président de la République du Sénégal, lundi 25 novembre 1985.

Monsieur le Président,
- Madame,
- La France vous accueille avec joie. Pour elle, monsieur le Président, vous êtes le Sénégal. Vous le représentez au degré suprême, autant par vos qualités personnelles, que par les fonctions qui sont les vôtres. Vous en incarnez le peuple, travailleur, tolérant, épris de paix. Vous incarnez, enfin, l'amitié exceptionnelle, ancienne et vivace qui unit les Sénégalais et les Français. Et vous représentez aussi l'Afrique, puisque, unanime, elle vous a choisi pour être son porte-parole.
- Les manifestations qui marqueront votre séjour en France illustreront avec éclat la considération que vous vaut l'action que vous menez au service de votre pays comme de votre continent.
- Je ne veux pas, cependant, que le cérémonial d'une visite d'Etat relègue au second -plan ce qui, pour moi, est l'essentiel : toute rencontre franco-sénégalaise est d'abord une fête de l'amitié. Je l'ai moi-même éprouvée si souvent, particulièrement lorsqu'en mai 1982, j'ai reçu dans votre pays un accueil si chaleureux, que les images en sont encore toutes présentes, vivantes, dans ma mémoire.
- Votre visite sera enfin pour moi l'occasion de poursuivre un dialogue déjà ancien, mais jamais interrompu et auquel j'attache personnellement un grand -prix. Votre visite sera pour les Français un témoignage supplémentaire car, aussi bien lorsque vous étiez Premier ministre, que depuis que vous occupez les plus hautes fonctions du Sénégal, vous êtes resté, pour nous, un proche, fidèle à vos amitiés et à vos traditions, en même temps que vous apparaissiez, en Afrique, comme l'un de ceux qui regardez en face l'avenir.
- L'actualité fournira abondamment matière à nos entretiens pendant ces jours. Qu'il s'agisse du -cours satisfaisant je crois, de nos -rapports bilatéraux ou qu'il s'agisse de l'évolution, souvent préoccupante, de l'Afrique ou du cheminement bien incertain des grands dossiers de notre monde. Qu'il me soit permis, en tout cas, dans ces premières paroles - nous aurons l'occasion de nous retrouver aujourd'hui-même et d'aborder le fond des choses - monsieur le Président, et vous, madame, de vous dire pour toutes ces raisons et quelques autres aussi, à quel point nous sommes heureux de vous accueillir aujourd'hui ainsi que les hautes personnalités qui vous accompagnent.
- Vive le Sénégal !
- Vive la France !\