23 mars 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, devant la communauté française à Washington, vendredi 23 mars 1984.

Mesdames et messieurs,
- Mes chers compatriotes,
- Comme j'aicoutume de le faire chaque fois que j'accomplis une mission à l'étranger, j'aime rencontrer les Français qui s'y trouvent, qui y vivent, qui y travaillent. Cela m'est très utile. Tout à l'heure, pendant quelques moments, quelques quarts d'heure,j'espère pouvoir circuler parmi vous, et certains d'entre vous me dirons les questions qui se posent sur les conditions de leurprésence ici, parfois, de leur retour en France, sur la Francetout simplement. Je pense, et M. l'Ambassadeur n'a pasmanqué de m'en informer, qu'on retrouve ici quelques problèmes habituels et cependant toujours très importants, celui de l'éducation des enfants, de l'école. Comment faire ? Bien que vous soyez dans un pays très équipé, malgré tout il y a des questions touchant à la famille et à la possibilité d'assurer l'avenir des enfants qui se posent pour tous les Français qui veulent préserver leurs traditions, bien entendu, et leur culture. Et puis, nous ne sommes pas les seuls à Paris à nous inquiéter des évolutions du dollar. Je pense que c'est une question qui vous vient quelquefois à l'esprit. Pour le reste, je vous imagine aisément, dans votre diversité : fonctionnaires internationaux, fonctionnaires de l'Etat français, en poste aux Etats-Unis d'Amérique, membres représentants de léducation nationale, représentants, dirigeants, cadres des entreprises américaines ou des entreprises françaises projetées dans leur activité et leur dynamisme dans ce grand pays. Il y a les très anciens, ceux qui ont passé leur existence, en fait, ici, qui s'y sont attachés, qui le connaissent, ceux qui sont ici de passage ou pour quelques années. Et cela compose une société multiple, la colonie des Français des Etats-Unis d'Amérique et en ce sens, au-delà de ce que vouspensez de la politique intérieure de votre pays, au-delà de ce qui naturellement peut toujours nous séparer dans une démocratie vivante, on a quelque joie à se retrouver tels que nous sommes dans notre identité, français de notre communauté nationale, chaque fois que nous en avons l'occasion. Et je suis sûr que vous ressentez ces choses plus fortement dans la mesure même où vous êtes éloignés de votre patrie, quel que soit le degré d'attachement et d'affection que vous portez au pays, celui-ci, dans lequelvous êtes.
- Voilà, je ne vais pas prolonger cette allocution, elle ne va pas se transformer en discours, ce serait, je crois mon... enfin, je crois qu'il y en a vingt-trois ou vingt-quatre prévus, alors, je vous assure que c'est le moment de dire plus que jamais : économisons.
- Ma femme m'aaccompagné , elle se trouve donc ici. M. le ministre des relations extérieures, M. Claude Cheysson. Vous reconnaissez naturellement notre ambassadeur`Bernard Vernier-Palliez`.
- Nous allons maintenant pouvoir, par des conversations plus restreintes, parler de ce qui vous intéresse, et si vous levoulez bien nous allons rester encore quelques brefs instants sur cettetribune le temps que vous entendiez quelques accents de la Marseillaise.
- Vive la France !
- Vive les Etats-Unis d'Amérique !\