20 janvier 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, devant la communauté française de Monaco, vendredi 20 janvier 1984.

Mesdames et messieurs,
- Mes chers compatriotes,
- Comme vous le savez, depuis hier après-midi, ma femme et moi, nous nous trouvons dans la Principauté de Monaco et avons commencé d'exécuter le programme prévu en y ajoutant beaucoup d'autres choses qui tiennent aux relations directes avec le Prince et sa famille, ainsi que la visite d'un certain nombre de domaines, de réalisations particulièrement remarquables. Vous vivez ici, vous y travaillez, vous constituez le fond de la population. Vous êtes, naturellement, dans le voisinage le plus proche de la France. On ne peut donc pas dire que vous êtes des expatriés ou bien des Français de l'étranger. Et pourtant, dans la stricte définition, tel est le cas, même si la réalité fait que vous n'êtes qu'une avancée de la population française, de ceux qui travaillent, de ceux qui produisent, de ceux qui créent, de ceux qui imaginent et qui, l'âge venu, trouvent dans ces beaux lieux le moment du repos que l'on appelle "la retraite", mais qui permet, sans doute aussi, d'apprendre encore beaucoup de choses £ tout en vivant dans un pays où il est bon de vivre.
- Je sais que vous vivez en harmonie avec la population et les autorités de ce pays. Rares ont été les occasions pour un Président de la République française d'effectuer une visite d'Etat, tout à fait officielle, dans la Principauté de Monaco. J'ai tenu à réparer précisément l'oubli du temps, pour qu'il ne soit pas dit que nous venons ici simplement en faisant le détour, ou un peu par hasard, mais parce que nous voulons établir avec le Souverain et avec la population de Monaco, Français compris, un type de relations dans le respect mutuel et dans la -défense légitime de nos intérêts.\
J'ai rencontré déjà un certain nombre d'entre vous au-cours de ma journée d'hier, mais c'est pour moi plus agréable encore de pouvoir, dans la grande salle de cet hôtel, rencontrer beaucoup de ceux qu'il m'eût été impossible de voir autrement, et je les remercie de s'être déplacés en cette fin de matinée pour ces quelques instants.
- Les problèmes qui sont les vôtres, vos représentants me les ont exprimés. Vous appartenez, je le sais, aux couches les plus diverses de la population : les grandes entreprises, le commerce, le travail de bureau, le travail d'ingénieur, toutes les formes de travail également respectables. Vous venez de toutes les régions de France, particulièrement de la région de Provence. Il me suffit d'avoir rencontré quelques-uns d'entre vous pour retrouver les intonations de nos provinces. Vous êtes restés vous-mêmes tout en étant dans un pays très voisin et ami. Vous savez que les relations de la République française et de la Principauté de Monaco sont excellentes. Il n'existe aucun contentieux. Les quelques questions qui se posent inévitablement, l'espace aérien, l'espace maritime, les communications de toutes sortes, se règlent chaque fois à l'amiable. C'est donc dans un mode de relations heureuses, ce qui n'est pas toujours le cas partout, qu'il m'est donné de vous rencontrer ce matin.
- Je vais dans un instant circuler parmi vous et entendre de votre bouche, autant que cela sera possible, les réflexions, les propositions qui sont celles de votre vie quotidienne et donc qui vous intéressent, vous ou votre famille : l'éducation de vos enfants, vos ambitions professionnelles, les mille et un problèmes de caractère social qui se posent à chacun. Tout cela je ne pourrai sans doute l'étudier à fond, faute de temps et puis vous êtes trop nombreux ! Mais, en vous quittant, j'en aurai un aperçu qui permettra à nos services d'avancer dans une meilleure connaissance de vos problèmes.
- Nous allons maintenant, si vous le voulez bien, entendre le chant de la Marseillaise, et puis nous passerons ensuite le temps qu'il faudra ensemble.
- Françaises et Français de la Principauté de Monaco, vous êtes les artisans, les témoins et les acteurs de la présence de la France, je vous en remercie,
- Vive la République !
- Vive la France !\