20 juin 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de son arrivée à l'aéroport de Yaoundé (Cameroun), lundi 20 juin 1983.

Monsieur le président,
- Mesdames et messieurs,
- Je vous apporte le salut de la France, votre amie. Comme cela vient d'être rappelé, nos relations sont anciennes, solides, cordiales. Nous avons beaucoup travaillé ensemble et nous avons aussi, aujourd'hui à bâtir l'avenir et à le bâtir ensemble puisque telle est la volonté du peuple camerounais, de ses représentants, puisque telle est la volonté du peuple français et de ses dirigeants.
- Nos relations sont de toutes sortes. D'abord celle du langage et de la culture, c'est-à-dire une certaine forme de communion d'esprit. Nous avons appris à aimer les mêmes idéaux qui viennent d'être rappelés par le président Biya. Nous sommes liés par des intérêts historiques créés au travers des générations. Nous sommes liés par des intérêts légitimes qui tiennent à l'économie et donc à la prospérité des échanges. Non seulement entre le Cameroun et la France et de ce point de vue là encore, nos relations sont bonnes. Mais aussi, sur le -plan mondial depuis déjà longtemps, la France a défendu sur toutes les tribunes internationales une certaine vision de l'avenir des sociétés humaines et reconnu dans les peuples dits du tiers monde une capacité de développement, d'intelligence, des richesses virtuelles en même temps qu'un temps difficile à passer, plus frappés que vous êtes encore que les autres par la crise mondiale. Et nous en avons appelé, nous, la France, à tout moment, à l'audace intellectuelle, à la volonté politique, au devenir économique pour que les relations du Nord et du Sud, des grands pays industriels et de ceux qui aspirent à le devenir, pour que leurs relations puissent être assurées par des plans cohérents de développement. Avec pour base quelques idées simples qui tiennent tout simplement à ce que les productions de vos pays puissent être davantage assurées, l'équilibre de nos échanges aussi, et que cela puisse servir d'aliment à l'économie mondiale.
- Enfin, c'est pour moi, à-titre personnel, une grande joie de me retrouver parmi vous. Il y a bien longtemps, en effet, j'étais venu à-titre privé d'abord, curieux de connaître votre pays. Puis je suis venu à-titre officiel, dans des fonctions gouvernementales : il y a bien longtemps que j'ai appris, mesdames et messieurs, à connaître et estimer votre peuple. Pouvoir, aujourd'hui, célébrer en ce jour et dans ces conditions, Président de la République française, le peuple du Cameroun, votre République, ses dirigeants, son président, c'est pour moi comme un grand rendez-vous, un rendez-vous que j'attendais et qui me comble désormais.
- Nous allons pouvoir, pendant ces deux jours, approfondir nos conversations. Mais dès ce matin, je tiens à vous dire, monsieur le président, mesdames et messieurs, que je suis là pour travailler et pour veiller à ce que l'amitié entre le Cameroun et la France s'approfondisse et se renforce de plus en plus.
- Vive le Cameroun ! Vive la France !\