8 mars 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la présentation des Lettres de créance de M. Cao Kegiang, ambassadeur de la République populaire de Chine, Paris, Palais de l'Élysée, mardi 8 mars 1983.

Monsieur l'ambassadeur,
- C'est avec plaisir que je reçois les Lettres par lesquelles le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine, M. Ye Jianying, vous accrédite comme ambassadeur auprès de la République française.
- Les relations entre nos deux pays sont anciennes et je souhaite qu'elles s'engagent aujourd'hui dans un nouveau cours. Déjà, l'an dernier, le ministre des relations extérieures `Claude Cheysson` et le président de l'Assemblée nationale `Louis Mermaz` avaient reçu à Pékin un accueil dont nous avons noté la chaleur. Mme Chen Muhua est attendue à Paris le mois prochain, et cette visite devrait permettre le renforcement de nos liens commerciaux.
- J'aurai moi-même très bientôt le plaisir de me rendre dans votre pays, pour la troisième fois, et je puis vous assurer que je conserve de mes deux précédents séjours un très vif souvenir. J'ai, bien avant la reconnaissance officielle de 1964, plaidé pour que la Chine puisse occuper la place qui lui revient de droit dans le jeu des relations internationales. Je demeure plus que jamais convaincu de la nécessité du dialogue entre nos deux pays qui, membres permanents du Conseil de sécurité `de l'ONU`, partagent des responsabilités importantes dans le monde. Cette nouvelle visite, la première que j'effectue en tant que chef de l'Etat, me donnera l'occasion de mieux connaître vos dirigeants, de mieux définir avec eux ce que nous pouvons faire ensemble.\
Dans le domaine politique, nos deux pays sont également attachés à l'indépendance nationale, affirment le droit de chacun à la sécurité, travaillent à l'avènement d'un nouvel ordre économique mondial, cherchent à renforcer leurs liens avec le tiers monde. Des consultations entre responsables français et chinois ont commencé à s'établir sur les grandes questions de l'heure et je souhaite qu'elles se poursuivent.
- S'agissant de la coopération économique, la France qui est elle aussi engagée dans une grande mutation industrielle et technologique est prête à apporter son -concours à la vaste -entreprise de modernisation que vous avez engagée. Je souhaite également le développement de nos échanges culturels comme le renforcement de notre coopération culturelle et scientifique.
- Je ne doute pas qu'à la tête de la mission diplomatique que vous dirigez vous aurez, vous aussi à coeur de favoriser ce rapprochement entre nos deux pays. Je puis vous assurer que vous trouverez auprès de mon gouvernement et de moi-même toute l'aide nécessaire à l'heureux accomplissement de votre mission.
- Je saisis l'occasion que nous offre cette première rencontre pour vous demander de bien vouloir transmettre à M. le président Ye Jianying, à M. Deng Xiaoping et à M. le Premier ministre Zhao Ziyang l'expression de ma haute considération ainsi que tous les voeux de prospérité que je forme pour eux-mêmes et pour le peuple chinois.\