14 janvier 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, devant la communauté française à la Résidence de France de Lomé (Togo), vendredi 14 janvier 1983.

Mesdames, messieurs,
- Mes chers compatriotes,
- Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer ce matin au-cours de ce voyage au Togo. Ce Togo où vous habitez, les uns de longue date, les autres pour remplir des contrats de moins longue durée, mais tous vous avez votre vie présentement ici, celle de votre famille. J'aurai plaisir, dans un moment, lorsque je me trouverai parmi vous, à connaître autant qu'il me sera possible vos expériences et vos impressions. Les problèmes généraux qui se posent à tout Français qui vit à l'étranger - fusse dans un pays ami - sont des problèmes qu'il m'arrive de traiter souvent et que mes voyages m'ont permis de mieux connaître. Ils relèvent généralement de quelques grandes rubriques. En général, les problèmes de l'éducation des enfants ou les problèmes de la santé, sans oublier le statut particulier des coopérants et, parfois, les incertitudes de carrière que cela représente. Un certain nombre d'entre vous, j'imagine, vivent ces problèmes, bien que l'on me dise - et vous me direz ce que vous en pensez - qu'ici même, l'organisation scolaire correspond à peu près aux besoins. Vous êtes là en représentant de la France. Même si vous y remplissez des carrières particulières dans-le-cadre de votre profession, vous ne pouvez vous détacher de votre qualité de Français et donc vous témoignez pour la France dans votre vie quotidienne, dans vos activités. Vous êtes ici dans un pays avec lequel nous entretenons des relations cordiales, fécondes. Dans un pays où notre langue est répandue, où nous disposons déjà de longues traditions, où nous formons beaucoup de projets d'avenir. La France se comporte comme un allié loyal sur tous les plans où elle s'est engagée et assure de la continuité de son amitié ses partenaires togolais.\
J'exécute un voyage de quelques jours dans cette partie de l'Afrique. Demain je serai au Bénin, puis j'irai jusqu'au Gabon. J'ai en effet l'intention de me rendre dans les pays d'Afrique amis, pour la plupart francophones, mais aussi chez les autres pour pouvoir assurer la permanence et l'importance de la politique française dans ce continent qui représente pour nous beaucoup, je dirai même l'axe le plus important de notre politique au regard du tiers monde. Nous traitons avec des pays indépendants et souverains et nous les respectons en tant que tels. Nous ne nous mêlons pas de leurs problèmes intérieurs, nous discutons d'Etat à Etat mais nous sommes heureux lorsque, sur-le-plan culturel et sur-le-plan humain, peuvent se nouer des relations particulières et chaleureuses. A cet égard, que pourrait-on faire sans vous puisque vous êtes nos témoins sur place et les acteurs des relations franco - togolaises.
- J'ai tenu à vous dire le plaisir que j'ai eu à vous rencontrer dans cette résidence de France. J'en remercie madame Chatelais et monsieur l'ambassadeur. Je vais maintenant si vous le voulez bien, accompagné de deux membres du gouvernement qui dirigent cette délégation, M. Cheysson, ministre des relations extérieures et M. Nucci, ministre de la coopération et du développement, je vais passer parmi vous les quelques quarts d'heures qui suivent avec le sentiment bien entendu de n'avoir fait qu'un aperçu superficiel - comment faire autrement ? Cependant au travers des regards, des expressions et des quelques paroles échangées, j'aurai le sentiment, après vous avoir quittés, d'avoir appris quelque chose de plus et en-particulier ce que signifie la représentation française au Togo.
- Je vous remercie, mesdames, messieurs, mes chers compatriotes et vous dis maintenant à tout de suite dans ce beau jardin où vous pourrez, je l'espère, aussi nombreux que possible, m'entretenir de vos efforts.\