25 novembre 1982 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, devant la communauté française d'Egypte, Le Caire, jeudi 25 novembre 1982.

Mesdames et messieurs,
- Mes chers compatriotes,
- Comme vous le savez, je passerai en compagnie de ceux de mes ministres qui font partie de ce voyage, M. le ministre des relations extérieures, M. Claude Cheysson, et M. le ministre de la culture, M. Jack Lang, un voyage qui sera bref en Egypte, avant de rejoindre l'Inde et de revenir en France.
- Ces trois journées sont très remplies, utilement je le pense, mais j'aurais vivement regretté de ne pas avoir l'occasion de vous rencontrer. Comme je le fais partout où je vais, à l'étranger, il m'est très agréable de pouvoir passer un moment avec ceux que l'on appelle "les Français de l'étranger", avec les Français d'Egypte, vous-mêmes ici qui représentez, à votre façon, la France, dans votre métier, dans votre vie privée, dans les relations que vous avez avec les Egyptiens, par les témoignages que vous apportez, par l'ensemble des recherches auxquelles vous vous consacrez, par la coopération que vous conduisez, toutes choses qui sont bien nécessaires à notre pays s'il veut assurer son rayonnement dans le monde.
- Les problèmes qui sont les vôtres font l'objet d'études et de réflexions, parfois de propositions. On les retrouve un peu partout à la surface de la planète et plus particulièrement ici. Je sais que nombreux sont les Français qui se préoccupent des problèmes de scolarité pour leurs enfants, parfois même des problèmes de santé et, lorsqu'on appartient à la coopération, on sait bien qu'il s'agit d'une certaine incertitude sur les conditions dans lesquelles on se retrouvera, lors du retour en France. Mais je ne suis pas venu tellement vous parler de ces choses, bien qu'elles soient fort importantes. Pendant quelques instants, après cette brève allocution, je passerai parmi vous et je recevrai l'écho de vos préoccupations sans doute. Je suis désireux de les entendre. Il faut bien que je sache aussi comment vous réagissez par-rapport à vos conditions de travail, ce que vous espérez de la France, sans doute mais aussi de l'Egypte.\
Vous êtes tous et toutes ici les bienvenus, dans cette maison de France, sur ce bout de terre française. Peu m'importent vos choix personnels. Il est heureux que vous en ayez, fussent-ils différents. Comment ne le seraient-ils pas dans un pays comme le nôtre ? C'est un bénéfice pour lui. Vous êtes également chers dans l'esprit et le coeur de celui qui a charge de vous représenter pour le temps qui lui a été confié par le peuple français.
- Je voudrais vous dire, mesdames et messieurs, mes chers compatriotes, à quel point il m'est agréable, au travers de votre regard, vos visages - vous êtes là, devant moi - de tenter de comprendre ou de pressentir tout au moins votre façon d'être. J'imagine que la plupart d'entre vous sont là en éprouvant quelque attachement pour le pays où ils résident. Comment, à travers l'histoire, ne reconnaîtrait-on pas les richesses extrêmes d'un pays comme celui-ci, dans tous les domaines de l'art et de la pensée, mais aussi de la vie et de la création actuelles. Certains sont sans doute très anciens, depuis des décennies présents en Egypte, d'autres y sont de passage, le temps d'un contrat, le temps d'une mission. Il est sans doute bien des raisons pour vous de communier cependant dans la même pensée, à la fois l'éloignement de votre pays et aussi, c'est vrai pour nombre d'entre vous, le fait d'avoir trouvé ou retrouvé un foyer ici même. Je vais maintenant, sans prolonger outre mesure cet instant, après que nous ayons entendu la Marseillaise, circuler parmi vous mais pas plus qu'il ne faut : c'est ce qui me permettra d'échanger quelques mots avec vous tout à l'heure, en tous cas avec ceux que je pourrais croiser. Inutile de dire autre chose avant de terminer, sinon que d'un même coeur nous dirons très simplement "Vive la République et vive la France" !\