10 octobre 1982 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien de M. François Mitterrand, Président de la République, avec les journalistes, à son arrivée à l'aéroport de Brazzaville (Congo), dimanche 10 octobre 1982.

QUESTION.- Quelle est la signification que vous accordez à ce voyage et surtout qu'est-ce que vous en attendez ?
- LE PRESIDENT.- Cette signification est facile à imaginer. Vingt-deux ans, c'était trop long. Il n'était pas normal que des relations entre nos deux pays ne fussent pas entretenues davantage et, en-particulier, par des visites d'Etat à Etat.
- J'ai eu l'occasion et le plaisir de recevoir à Paris le Président de la République du Congo, le Président Sassou-Nguesso. Dès notre première rencontre, il m'a invité dans son pays et j'ai saisi cette occasion avec joie car je souhaitais précisément interrompre ce silence ou cette absence. Eh bien, me voici à Brazzaville. J'en suis heureux. Heureux de rencontrer les responsables de la République. Je suis heureux aussi de rencontrer le peuple congolais. Ce que j'en attends : un renforcement de nos liens qui sont déjà bons et une étude sérieuse des problèmes qui se posent.
- QUESTION.- Au regard de cette liesse populaire dont vous ne voyez jusque là que les premiers signes, avez-vous le sentiment que vous comblez un vide entretenu par vos prédécesseurs ?
- LE PRESIDENT.- En tout cas, je suis heureux de constater que la France est restée présente dans les esprits et dans les coeurs. Le fait que les responsables et, particulièrement le président de la République du Congo et moi-même ayons pu établir entre nous un dialogue amical dans un souci constructif ne m'étonne pas. Ensuite, je le reçois comme un hommage à une oeuvre qui nous dépasse tous et qui représente la relation privilégiée entre les Etats d'Afrique et la France. Il n'eut pas été normal que la République que vous dirigez, monsieur le président, ne soit pas au premier rang dans-le-cadre de cette action.\