2 octobre 1981 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la réception des Lettres de créance de S.E. M. John Kamau Kimani, ambassadeur du Kenya, Paris, Palais de l'Élysée, vendredi 2 octobre 1981

Monsieur l'ambassadeur,
- C'est avec grand plaisir que je reçois aujourd'hui les Lettres de créance par lesquelles le président Daniel ARAP MOI vous accrédite auprès de moi et de mon Gouvernement en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Kenya.
- Votre désignation vous permet de renouer véritablement avec la France, où vous avez déjà séjourné il y a une dizaine d'années, et où vous vous retrouvez en pays de connaissance. Outre la connaissance que vous avez acquise de notre langue, vous jouissez d'une solide et précieuse expérience des pays européens, ce qui laisse bien augurer de notre future collaboration.
- J'ai été très sensible aux propos très aimables que vous avez tenus à mon égard, ainsi qu'aux termes dans lesquels vous avez évoqué les relations de profonde amitié qui unissent nos deux pays et qui trouvent leur fondement dans un commun attachement à la paix et à la liberté, ainsi qu'à l'indépendance et à la coopération internationale.
- La France, monsieur l'ambassadeur, apprécie tout particulièrement le rôle essentiel que le Kenya s'attache à jouer dans la voie de l'organisation de l'Afrique et du maintien de la paix sur le continent. Aussi nous félicitons-nous que Son Excellence le président Daniel ARAP MOI, en successeur incontesté du grand président KENYATTA, assure la présidence de l'OUA avec autant de compétence et d'efficacité, comme l'a montré le récent sommet de cette organisation, qui s'est déroulé en juin dernier dans votre capitale. Nous apprécions, en-particulier, l'activité inlassable que déploie votre président pour trouver une solution négociée aux problèmes du Tchad, duSahara occidental et de l'accession à l'indépendance de la Namibie. Vous savez que j'ai tenu, dès ma prise de fonctions, à envoyer un émissaire personnel à Nairobi afin de nouer, sans attendre, le dialogue que j'estime fondamental entre nos deux pays.
- La France et le Kenya partagent la même conviction sur la nécessité de résoudre tous les différends africains, pacifiquement, par la négociation et la persuasion, dans le respect des intégrités territoriales et à l'abri des interventions extérieures. La France appuie donc sans réserve toutes les initiatives que la position privilégiée de votre pays lui permet de prendre dans ce sene.\
C'est également avec un grand intérêt que nous suivons les efforts remarquables accomplis par votre peuple pour assurer son développement économique et son progrès social. Comme vous le savez, la France est prête à faire tout ce qui est en son pouvoir pour vous aider dans cette tâche prioritaire entre toutes.
- L'amitié franco - kenyane est ancienne, mais elle a pris un tour nouveau depuis quelques années. La France est le premier pays occidental à avoir eu l'honneur d'accueillir le président Daniel ARAP MOI il y a trois ans, j'ai moi-même été très heureux de recevoir votre président à l'occasion de sa venue à Paris pour la Conférence des pays les moins avancés `PMA`. Nous avons pu, au-cours d'un long et très amical entretien, confirmer la convergence de nos analyses et l'étroitesse des liens entre nos deux pays. Le Kenya sait désormais qu'il constitue pour la France un point d'ancrage irremplaçable pour notre nouvelle politique africaine de dialogue et de coopération avec les pays non francophones d'Afrique.
- C'est ainsi que nos efforts en direction de votre pays n'ont cessé de croître dans la période récente et que, comme je m'y suis engagé auprès du président Daniel ARAP MOI, nous sommes particulièrement désireux de promouvoir les échanges politiques, commerciaux et culturels de toute -nature, qui permettent à nos deux peuples de mieux se connaître et s'apprécier.
- Jene doute pas que vous soyez à cet égard, monsieur l'ambassadeur, le meilleur artisan de cette coopération et de cette amitié renouvelées. Je tiens à vous assurer que vous trouverez toujours auprès de moi comme du Gouvernement français l'accueil le plus chaleureux et compréhensif sur tous les sujets qu'il vous plaira d'évoquer avec nous.
- Je vous prie de transmettre à Son Excellence le président ARAP MOI l'assurance de ma très haute considération et de mes sentiments les plus cordiaux et amicaux, ainsi que mes voeux très sincères et chaleureux pour le bonheur et la prospérité du peuple kenyan.\