10 juin 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur l'Accord de Paris sur le climat, à Paris le 10 juin 2016.


Mesdames, Messieurs les ministres,
Monsieur le secrétaire général de l'OCDE, cher Angel GURRIA,
Nous sommes très heureux de vous accueillir, Ségolène ROYAL et moi-même pour ce déjeuner et ensuite pour le dialogue que nous allons engager avec vous sur le climat. Je salue aussi les chefs d'entreprise, les parlementaires qui se sont mobilisés pour la réussite de cet événement, le président de la Banque africaine qui est là. C'est très important que nous puissions avoir avec ces grandes banques de développement les relations les meilleures. Nicolas HULOT qui nous fait le plaisir de revenir dans un lieu qu'il connait bien, Marigny, où il a eu pendant plus de deux ans et demi son bureau et où il a pu travailler à la réussite de la COP21.
Ce que je voulais vous dire en introduction de ce déjeuner, c'est que depuis l'Accord de Paris - et c'était la volonté de Ségolène ROYAL, - nous avons fait en sorte que nous puissions faire ratifier le plus vite possible l'Accord après qu'il a été signé par 175 pays et encore davantage depuis le 22 avril dernier. Nous avons fait en sorte aussi que la France puisse être un des premiers pays à ratifier. Je remercie donc l'Assemblée nationale et le Sénat d'avoir pu ainsi nous mettre dans la meilleure des positions pour convaincre les autres puisque vous savez qu'il faut qu'il y ait 55 pays qui représentent 55% des émissions pour que l'Accord puisse entrer en vigueur.
Nous pensons que c'est possible d'ici fin 2016. Moi-même, j'en ai exprimé le vu avec insistance lors de la réunion du G7. L'Union européenne pour sa prochaine réunion du mois de juin aura à être une fois encore mobilisée pour atteindre cet objectif. Il faut aller vite parce que nous devons aussi préparer la réunion de la COP22 au Maroc et nous voulons que la dynamique qui s'est engagée à Paris puisse se poursuivre et s'amplifier.
Alors, nous voulons mettre plusieurs sujets en discussion.
Le premier sujet, c'est le prix du carbone parce que cela a été une volonté, des pays membres que de s'engager sur cette exigence de donner un prix au carbone et cela a été aussi de la part des entreprises qui sont ici représentées. Je sais, ce que Gérard MESTRALLET notamment a voulu faire passer comme message tout au long de la préparation de l'Accord de Paris, donner un prix au carbone, faire en sorte qu'au niveau mondial nous puissions définir un corridor. Nous savons que cela prendra du temps, qu'il faut des étapes mais s'il n'y a pas la volonté à un moment - nous en reparlerons cet après-midi - de porter ce sujet pleinement, nous n'aurons pas les résultats qui sont affichés dans l'Accord.
Le deuxième sujet, c'est de pouvoir mobiliser autant qu'il est possible le secteur privé et c'est ce que nous voulons faire à travers ce déjeuner et aussi la réunion. L'OCDE est tout à fait décisive pour que nous puissions donner aux entreprises la visibilité, qu'elles puissent elles-mêmes donner de la transparence, des critères qui pourraient justifier leurs investissements et donc je remercie particulièrement la présidente de la COP d'avoir après Laurent FABIUS, donné cette perspective pour que nous puissions non seulement mettre en uvre l'Accord mais aller plus loin que l'Accord et notamment sur cette question du prix du carbone.