22 février 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, sur la valorisation des ressources minières de l'archipel de Wallis et Futuna, à Futuna le 22 février 2016.

JOURNALISTE : Qu'avez-vous pensé de l'accueil, Monsieur le Président ?
LE PRESIDENT : Un accueil chaleureux et émouvant. C'était la première fois que le peuple de Futuna recevait le Président de la République et il y avait donc une ferveur et aussi une retenue. Une ferveur parce que c'est un moment exceptionnel et une retenue parce qu'il y avait la volonté de participer à une cérémonie traditionnelle, qui était très impressionnante. Cette danse montrait la capacité guerrière qu'avait cette île et qu'a toujours cette île de Futuna. Je n'oublie pas les soldats qui viennent de Futuna et qui sont dans nos armées. Il y avait aussi cette volonté d'inscrire cette cérémonie dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle j'ai fait des annonces, parce que le sujet qui m'a été exposé ici : c'est l'isolement.
Il y a la nécessité d'avoir une desserte maritime, aérienne, d'avoir accès aux services essentiels : la téléphonie, le numérique et même les billets de banque. Car que peut-on faire si on n'a pas ces moyens de paiement ? C'était donc très important que je vienne, à la fois pour montrer que la République était fière de Wallis et Futuna, et de Futuna en particulier puisque je suis là et en même temps il était très important que la population affirme, s'il en était besoin, son attachement à la République. La France a beaucoup de chance d'être présente dans tous les continents et dans toutes les mers du monde. Grâce à Futuna et grâce à Wallis, nous sommes ici dans le Pacifique et nous avons une possibilité de zone économique exclusive que nous devons partager, que nous devons bien exploiter dans le respect de l'environnement.
JOURNALISTE : Dernière question.
LE PRESIDENT : Oui, allez-y.
JOURNALISTE : Nous avons bien compris que la population de Futuna a été très touchée que le premier Président de la République sur le sol de Futuna soit arrivé aujourd'hui, mais ils ont également une inquiétude comme vous avez pu le voir en arrivant, avec les pancartes qui étaient placées derrière, notamment au sujet des richesses minières.
LE PRESIDENT : Oui, je les ai vues.
JOURNALISTE : Que pensez-vous de la volonté de la chefferie de Futuna tout entière de participer justement aux décisions que prendra l'Etat par rapport à ces richesses. Qu'en pensez-vous ?
LE PRESIDENT : Je pense que c'est une revendication légitime. Il y a des richesses et c'est une chance pour le territoire, une chance pour la France, mais nous devons non pas simplement les exploiter mais les mettre en valeur pour que ce soient des richesses qui servent aux générations futures. Le respect de l'environnement, ce sont les chefs traditionnels qui sont sans doute les mieux à même de nous rappeler ces contraintes et ces exigences. Merci.JOURNALISTE : Je vous remercie, Monsieur le Président.