10 décembre 2014 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la libération et le retour en France de Serge Lazarevic, un otage français détenu au Sahel, à Paris le 10 décembre 2014.


Bienvenue Monsieur LAZAREVIC !
Cela fait trois ans que l'on vous attend. Trois ans que vous avez souffert avec vos compagnons de captivité. Je pense notamment à Philippe VERDON. Trois ans ! Vous avez été enlevé, capturé, emmené Ce fut une épreuve. Elle est terminée, vous êtes là avec vos proches, votre famille. Vous êtes de retour.
C'est une joie de vous accueillir. Lorsque je suis devenu Président de la République, je m'étais donné comme objectif de pouvoir libérer tous les otages. Certains n'ont pas pu l'être. Ils ont été tués, ils sont morts. Vous, vous êtes là.
C'est aussi une joie pour le peuple français, parce qu'il n'y a plus aucun otage français, dans aucun pays du monde. Même si nous n'oublions pas tous les autres otages étrangers.
Je veux remercier le Président ISSOUFOU, Président du Niger, et le Président KEÏTA, Président du Mali. Ce sont eux qui ont uvré, avec nos services, pour que vous puissiez être là, chez vous, avec vos proches. Je veux les remercier parce qu'ils ont multiplié les contacts, ils ont fait en sorte de faciliter et ensuite d'obtenir votre libération.
Je veux aussi dire que nos soldats au Mali ont fait, et font encore, un travail extraordinaire le ministre de la Défense, ici, peut en témoigner pour continuer la lutte contre le terrorisme. C'est une pression considérable sur les preneurs d'otages.
Je veux enfin dire un mot de celui qui était avec vous, Philippe VERDON. Il a été tué l'année dernière. Je pense à sa famille, je pense d'ailleurs à toutes les familles qui ont été éprouvées par des prises d'otages.
Je veux lancer un message clair, simple, à tous nos compatriotes qui peuvent se trouver sur des zones que l'on dit « à risques ». Faites en sorte de ne pas aller là où vous pouvez être enlevés ! Nous sommes dans un monde dangereux. Il y a des régions où il ne doit pas être accepté d'aller en voyage. Ce sont des règles. Nous savons maintenant les risques qui sont encourus. Il y a trois ou quatre ans, on pouvait encore se poser des questions. Aujourd'hui, il n'y a plus de questions à se poser.
Je veux terminer par une note de joie. Pour un Président de la République, c'est une épreuve de vivre des prises d'otages, comme pour les Français d'apprendre que l'un de leurs compatriotes a été enlevé. Mais c'est une joie extraordinaire de pouvoir assister à une arrivée comme celle que vous avez eue, Monsieur LAZAREVIC. Cette joie que vous nous avez exprimée de retrouver les vôtres, de retrouver votre fille, votre fils, votre mère, votre sur, tous vos amis.
Je veux maintenant vous dire : faites en sorte de témoigner de tout ce que vous avez vécu. C'est pour les Français une fierté aussi de savoir que l'un des leurs a pu, pendant trois ans, résister à tout, être là et exprimer comme vous allez le faire, à la fois, son bonheur et, en même temps, sa fierté d'être Français.
Merci.