26 novembre 2014 - Seul le prononcé fait foi

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Conférence de presse de M. François Hollande, Président de la République, sur les relations franco-égyptiennes, la lutte contre le terrorisme et la question israélo-palestinienne, à Paris le 26 novembre 2014.

LE PRESIDENT Mesdames, Messieurs, j'ai accueilli ce matin et pour le déjeuner le Président SISI, le Président de la République arabe d'Egypte, un grand pays ami de la France. Un pays avec lequel nous sommes liés par l'histoire, liés aussi par une commune appréciation de ce que peut être l'équilibre du monde. Nous sommes conscients que l'Egypte, a traversé une période extrêmement difficile, lourde, avec des conséquences humaines considérables.
Nous sommes pour l'Egypte un partenaire qui doit être à la fois fort, parce que l'Egypte a besoin de la France et un partenaire qui doit être dans une relation claire avec l'Egypte.
Nous souhaitons que le processus se poursuive, ce processus de transition démocratique, et respecte la feuille de route permettant pleinement la réussite de l'Egypte.
Nous avons évoqué avec le Président SISI tout ce que nous pouvons faire pour répondre aux besoins de développement et de croissance de l'Egypte, dans le cadre que ce pays s'est donné.
Je pense qu'il est très important que nous puissions, en même temps, poursuivre le processus de transition politique, qu'il y ait un certain nombre d'investissements, le plus grand nombre possible d'investissements en Egypte.
Nous avons défini plusieurs secteurs où la France est attendue et où elle peut apporter son concours. Nous avons signé un certain nombre d'accords dès aujourd'hui, notamment avec l'Agence Française de Développement, un autre accord concernant le métro du Caire. Mais nous voulons aller bien plus loin.
Il y a toute la zone du canal de Suez et j'aurai l'occasion de m'y rendre, à l'invitation du Président SISI, l'année prochaine. Il y a aussi tout ce qui a trait à l'énergie, au développement des sources renouvelables, à l'affaire aussi du développement urbain. Une commission économique au mois de mars entre nos deux gouvernements aura pour vocation de mettre en évidence ce que nous pouvons faire ensemble.
Il existe aussi une question très importante, qui est celle des financements. L'Egypte a besoin du concours des institutions internationales et la France participera à cette mobilisation.
Nous avons également évoqué la lutte contre le terrorisme. L'Egypte est un pays qui est frappé par le terrorisme, qui l'a été et qui l'est encore, et notamment dans le Sinaï.
L'Egypte est également, comme beaucoup de pays de la région, confrontée à des mouvements terroristes qui se situent dans des pays voisins. Nous devons agir ensemble pour lutter contre le terrorisme.
Nous avons évoqué la situation notamment en Libye, où nous devons tout faire pour que l'Etat de droit puisse être rétabli, pour que les autorités libyennes puissent assurer l'intégrité du territoire libyen et pour que nous puissions également éviter que dans le sud de la Libye s'installe un terrorisme qui menacerait l'ensemble de la région et qui menace déjà l'ensemble de la région. Nous en avons toutes les preuves.
Nous avons bien sûr, évoqué la situation à Gaza. J'ai remercié le Président SISI pour son intervention et sa médiation à un moment particulièrement crucial. Nous devons aller de nouveau convaincre de la nécessité d'une négociation pour chercher la paix entre Israéliens et Palestiniens sur la base de la reconnaissance des deux Etats : Etat d'Israël qui doit être pleinement en sécurité et l'Etat Palestinien. C'est sur ces bases-là que la négociation doit reprendre.
Nous avons aussi parlé de ce qui se produit en Irak et en Syrie et la lutte contre le terrorisme, notamment contre Daesh, doit être menée. La France y prend sa part. Nous cherchons aussi des solutions politiques, je ne parle pas ici de l'Irak, mais de la Syrie de manière à ce qu'une véritable transition dans le cadre d'un Etat rétabli, puisse se faire. Mais nous avons d'abord à lutter contre le terrorisme.
Enfin, nous avons évoqué la relation de l'Egypte avec l'Europe. Je souhaite que dès lors que les conditions sont posées, l'Europe puisse avoir avec l'Egypte les meilleures relations.
Enfin, il y a la Francophonie qui est aussi un espace dans lequel l'Egypte à sa place. Je n'oublie pas qu'un Egyptien a été à la tête de cette organisation. Je constate que plusieurs ministres parlent le français, remarquablement. Je sais que nos écoles travaillent, notre culture est présente et je voudrais dire que nous sommes tout à fait prêts, à la demande du Président SISSI, à accueillir davantage d'étudiants égyptiens, davantage d'universitaires, de chercheurs et aussi à être davantage présents pour l'enseignement du français et la promotion de notre culture.
Nous avons des liens historiques, nous avons des liens aussi culturels. Il y a la question du tourisme que je veux également évoqué, dès lors que la sécurité est rétablie, dès lors qu'une protection peut maintenant être apportée partout à nos ressortissants, en faisant en sorte qu'il n'y ait aucun problème qui puisse les concerner. Nous sommes conscients que l'Egypte a besoin aussi de cette confiance et que les touristes y sont les bienvenus.
Merci encore au Président SISI.