Qu’est-ce que le One Planet Data hub ?
Le Président de la République, accompagnés de leaders internationaux sur la lutte contre le changement climatique, a annoncé le 26 octobre dernier le lancement d’une plateforme de données permettant de suivre les actions des entreprises en matière de transition écologique et notamment d’alignement avec l’accord de Paris.
Cette Plateforme permettra de préciser les engagements pris par les acteurs puis de vérifier et publier de manière ouverte et transparente les données permettant d’assurer le suivi de leur mise en œuvre. Cette plateforme permettra à la fois d’encourager les entreprises à s’engager pour le climat, mais aussi aux institutions publiques, aux citoyens, aux acteurs financiers, aux associations, de vérifier les engagements qu’elles prennent. La transparence permettra ainsi de lutter contre le « greenwashing » et d’amplifier si besoin des actions considérées comme insuffisantes.
La France et l’Europe sont en effet en avance sur ce sujet, et les entreprises doivent respecter de nombreuses règles en matière de climat et de transparence de leurs émissions : en France, les grandes entreprises doivent réaliser un bilan carbone obligatoire pour évaluer leurs émissions ainsi qu’un plan de transition. Les acteurs financiers doivent quant à eux rendre publique leur stratégie climat (notamment en termes de financement des énergies fossiles). Cette plateforme doit donc permettre d’accompagner la transparence et la redevabilité qui doit s’appliquer à toutes les entreprises, où qu’elles se trouvent.
Lancement du comité directeur le 3 juin dernier :
Le Président de la République et l’envoyé spécial des Nations unies pour les solutions climatiques, Michael Bloomberg, ont annoncé le 3 juin la création d’un Comité directeur qui devra décider de l’organisation du projet que ce soit en matière de développement technique, méthodologique ou de gouvernance.
Ce comité directeur associera des représentants des secteurs publics, venus de tous les continents, et privés, afin de construire ensemble un outil efficace et qui réponde à nos attentes. La présidence du comité pourrait être prise en charge conjointement par les Nations unies et l’OCDE pour garantir une appropriation par tous de ces travaux. La première mission de ce comité sera de s’accorder sur la gouvernance de la plateforme et les moyens mis en place pour s’assurer de la qualité des informations publiées et de leur pertinence au regard des objectifs poursuivis.
A quels besoins cette plateforme répond-elle ?
La transition écologique est un combat collectif au sein duquel nous devons impliquer tous les acteurs : les Etats, les ONG, la société civile mais aussi les entreprises
Depuis 2017 et au travers notamment du One Planet Summit, la France s’impose comme un acteur majeur dans la mobilisation du secteur privé. Plus de 50 coalitions internationales, issues de la diplomatie climatique ont été lancées, parmi elles le Fonds vert pour le climat, CREWS ou encore l’Alliance solaire internationale
Mais nous devons aller plus loin dans ce combat. Nous avons un réel besoin d’exemplarité, de la part des gouvernements signataires de l’Accord de Paris bien entendu, mais aussi des entreprises ; c’est tout l’objet de cette plateforme qui doit permettre à chacun de pouvoir vérifier quels sont les engagements pris, et s’ils sont tenus. Nous voyons en effet de nombreuses entreprises s’engager pour le climat, ou proposer des produits respectueux du climat mais les intentions affichées font l’objet d’une défiance croissante de la société civile, au risque de discréditer la capacité des acteurs économiques à se transformer.
Nous avons besoins de cibles claires, de transparence et d’homogénéité pour guider les consommateurs et les investisseurs dans leurs choix mais aussi pour monter en puissance sur l’ambition collective de nos entreprises.
Cette plateforme ne se fait pas contre les entreprises, au contraire elle permettra de valoriser celles dont la trajectoire est compatible avec notre ambition de neutralité et fixera un cap pour les autres.
Il faut être clair : cette plateforme sera un rempart contre le « greenwashing » qui se nourrit de l’opacité et de l’absence de normes. C’est une illustration de notre méthode : fixer un cadre, des objectifs et des règles avec en ligne de mire l’objectif d’une hausse maximale de 1,5 degrés de température.
Notre ambition, à terme, est de faire des standards de transparence que nous allons établir au travers de ce One Planet data hub, un incontournable, une forme de passage obligatoire pour nos entreprises, à niveau mondial,
Comment va fonctionner la plateforme et quel est l’agenda de mise en œuvre ?
Notre feuille de route devrait être déclinée d’ici début septembre afin de finaliser les participants du comité, nos partenaires sur cette initiative et la forme exacte que prendra la gouvernance.
Pour ce qui est du volet opérationnel, nous espérons commencer à bâtir la plateforme très rapidement : la plateforme sera constituée autour d’un comité de pilotage composé d’acteurs engagés reconnus pour leur expertise sur le sujet, et associant à la fois la société civile et de grandes institutions internationales. Après un appel à projet, l’équipe technique d’exécution devrait être finalisée début 2023 afin d’atteindre une mise en ligne de la plateforme à l’occasion de la COP28.
Concrètement, ce hub permettra à chaque entreprise de partager les données relatives à ses engagements en matière de transition vers le net zero (soit à la fois sa trajectoire à venir et le réalisé). Nous serons vigilants à ce que des instances certifiées accompagnent les entreprises, en amont, avec des méthodologies rigoureuses de comptabilisation des émissions.
Composition du comité et soutien à l’initiative :
Notre data hub s’inscrit dans un cadre institutionnel qui lui donne sa légitimité, nous menons ce projet en coopération avec les organisations internationales notamment les Nations unies et l’OCDE, des organisations de la société civile, des représentants du secteur privé et l’implication de gouvernements très engagés sur ces questions sur tous les continents. A ce stade, la Suisse, Singapour et Hong Kong nous ont rejoint.
La CNUCC, l’OCDE et le FMI ont d’ores et déjà annoncé leur soutien à l’initiative. Nous sommes ouverts à d’autres plateformes qui pourraient nous rejoindre, comme le réseau des banques centrales et des régulateurs pour le verdissement du système financier (NGFS), l’agence internationale de l’énergie (AIE) ou le Groupe consultatif européen sur l'information financière (EFRAG).
Articulation de la plateforme avec les normes déjà en place en France :
Dans la lutte contre le changement climatique, nous ne pouvons pas raisonner nationalement, les émissions de CO2 et le réchauffement climatique dépassent nos frontières et notre réponse doit être collective.
Nous pouvons nous féliciter d’avoir pris de l’avance en France sur ces sujets, et d’avoir des experts engagés pour développer des méthodologies. Cela nous permet de jouer un rôle actif au sein de cette plateforme, pour promouvoir l’ambition la plus haute.
Nous avons, en effet, déjà en France l’obligation pour les entreprises cotées de fournir leurs émissions de gaz à effet de serre dans leurs documents de référence. Mais ces documents sont difficilement accessibles au grand public et peu lisibles pour ceux qui n’y sont pas familiers. Notre data hub devra être didactique et simple d’usage. Il participera à mettre ces données à la portée des citoyens.
Notre travail est conduit sous l’égide des Nations unies et des organisations internationales qui garantissent sa légitimité et permettront d’établir sur cette base des standards applicables à tous. Notre partenariat s’inscrit en particulier avec Michaël Bloomberg car celui-ci a été nommé par le Secrétaire général des Nations unies pour travailler aux solutions concrètes contre le changement climatique.
Sont embarqués dans cette aventure des gouvernements du monde entier, ainsi que des entreprises, aussi bien européennes qu’américaines.
L’objectif n’est pas de remettre en cause les normes nationales et internationales qui obligent les entreprises à divulguer leurs informations mais bien d’embarquer dans ce mouvement l’ensemble des entreprises de la planète ; c’est un véritable changement de braquet. Cela ne veut pas dire qu’en parallèle on ne milite pas pour des normes plus contraignantes sur les entreprises ; mais l’information est clé et l’opinion publique peut être un levier de transition qu’il ne faut pas négliger.
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