Fait partie du dossier : Déplacement en Amérique latine.

Le Président Emmanuel Macron s'est rendu au Chili les 20 et 21 novembre 2024, avec des étapes à Santiago et à Valparaiso.

Le Président Emmanuel Macron et le Président de la République du Chili, Gabriel Boric, se sont coordonnés étroitement pour développer la relation dans l’ensemble des domaines, avec une attention particulière accordée à :

  • la transition énergétique,
  • l’intelligence artificielle,
  • les échanges culturels et universitaires.

Revoir les déclarations à la presse : 

20 novembre 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration à la presse du Président de la République au Chili.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup, Monsieur le président, cher Gabriel. Je suis ravi avec la délégation qui m'accompagne de pouvoir être à vos côtés à Santiago aujourd'hui et Valparaíso demain pour consacrer cette relation historique entre nos deux pays et l'amitié entre nos deux peuples. Et malgré la distance, qu'il s'agisse d'ailleurs de l'Europe ou de la Polynésie française, nous avons toujours su faire preuve de solidarité dans les moments les plus sombres de notre histoire et d'affinité pour construire l'avenir. Et vous venez parfaitement de le décrire dans vos propos. 

Aujourd'hui, toujours animés par ce sentiment, nous voulons porter de nouveaux projets et défendre une vision humaniste du monde dans la continuité des combats précédemment menés ensemble. Si je commence par les questions internationales par lesquelles le Président vient de terminer son propos, 1 000 jours après le début de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine, je veux saluer votre condamnation sans ambiguïté de la décision de la Russie de déclencher ce conflit dans le seul but de conquérir de nouveaux territoires. Le Chili a montré cette voie humaniste que j'évoquais, respectueuse du droit international, sans ambiguïté, allant jusqu'à apporter une aide humanitaire aux civils ukrainiens pris pour cible par l'armée russe. Et j'encourage tous les dirigeants de la région à manifester la même solidarité au peuple ukrainien. Fort d'une volonté inébranlable à promouvoir la paix, à protéger les civils, nous appelons aussi à un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient, à Gaza comme au Liban, et à la libération des otages, à la prise en compte de la sécurité d'Israël et à la reprise de négociations pour construire un chemin vers une solution politique, celle des deux États. Je sais à quel point la question palestinienne est intimement liée à l'histoire de nombreuses familles chiliennes, et vous pouvez compter sur l'engagement de la France à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à une paix durable. 

Vous pouvez aussi compter sur notre soutien face aux crises qui frappent durement le continent latino-américain et les Caraïbes. Le peuple vénézuélien a le droit à des élections transparentes et équitables, sans vivre dans la menace d'être détenu ou menacé pour délit d'opinion. Et à ce titre, toute la lumière doit être faite sur le dernier scrutin. Et je veux ici saluer la très grande solidarité du Chili et du peuple chilien à l'accueil de nombreux réfugiés vénézuéliens. Nous agissons aussi pour le peuple haïtien qui continue d'être la victime de la loi des gangs et de l'insécurité qui en découle. 

Alors, dans ce monde de plus en plus fragmenté, nos deux pays partagent, et vous l'avez dit à l'instant, Président, la même volonté de retrouver de la convergence, de lutter contre les dérèglements climatiques et pour la biodiversité et nos océans. Nous reviendrons demain sur ce dernier point lors de la visite ensemble du plus grand brise-glace d'Amérique du Sud, L'Almirante Viel, dans la perspective, en particulier, des échéances à venir. Mais je veux ici dire combien, sur la protection de nos océans, le texte que nous signerons demain, cet appel de Valparaíso, sera un texte important qui nous permettra de préparer à la Conférence des Nations Unies sur les océans de juin prochain et actera, là aussi, une ambition commune dans à peu près tous les domaines de protection et de droit international. 

Nous allons aussi porter une ambition commune en matière d'intelligence artificielle dans la perspective, vous l'avez dit, du Sommet de février prochain à Paris. Et à ce titre, l'accord que nous venons de signer est important. Il acte la création d'un centre franco-chilien et cette coopération historique entre nos deux pays, impliquant l'INRIA, va prendre une nouvelle dimension avec de nouveaux projets sur les modèles d'intelligence artificielle, permettant aussi de préparer tant des questions d'innovation que de régulation.

Ceci me conduit à évoquer la relation bilatérale. Vous l'avez dit, elle s'inscrit dans un cadre plus large que nous soutenons, que nous assumons, celui de l'accord entre l'Union européenne et le Chili. Nous avons ratifié l'accord intérimaire et nous soutenons la ratification finale. C'est un bon accord, et je crois qu'il devrait inspirer d'ailleurs beaucoup d'autres, parce qu'il fait partie de cette nouvelle génération qui est respectueuse des intérêts de part et d'autre. C'est un accord commercial qui est cohérent avec nos ambitions climatiques et de biodiversité et qui participe d'une stratégie de valorisation respectueuse de part et d'autre. À ce titre, je veux dire, en matière économique, combien nous soutenons la stratégie qui est la vôtre tout à la fois de diversification, d'industrialisation et de valorisation sur votre territoire. C'est dans ce cadre que nous voulons inscrire pleinement notre travail. La transition énergétique est, je crois, une des opportunités afin de créer des chaînes de valeurs plus intégrées entre nos deux pays. Les métaux critiques vont favoriser l'émergence d'un nouveau partenariat stratégique qui inclura des projets dédiés à la production d'hydrogène vert, au stockage d'énergie, mais aussi au développement de la filière des batteries. Et à ce titre, je veux dire ici combien la France souhaite être un partenaire en matière d'extraction et de valorisation du lithium, en matière aussi de filière d'exploitation et de valorisation du cuivre, y compris pour, là aussi, permettre de faire face à nos besoins en termes d'uranium et, je crois pleinement dans la logique qui est la vôtre, permettre d'avoir la valorisation de ces métaux critiques extraits sur votre territoire, mais du développement de filières industrielles permettant de créer plus de valeurs ajoutées sur celui-ci. 

La France est un partenaire économique à travers de nombreuses entreprises déjà impliquées et qui souhaitent continuer à se développer à vos côtés. L'adhésion du Chili à l'Organisation internationale de la Francophonie lors du dernier sommet ouvre à ce titre de nouveaux partenariats pour aller plus loin dans les échanges. C'est pourquoi nous souhaitons être à vos côtés pour développer l'enseignement du français avec des classes franco-chiliennes, avec la possibilité aussi d'enseigner davantage le français dans l'enseignement secondaire, de favoriser des partenariats académiques et avoir des échanges universitaires encore plus denses. 

Je souhaite à ce titre que nous puissions nous donner l'objectif d'accroître de 50 % le nombre d'étudiants chiliens en France d'ici 2030. C'est un objectif ambitieux, mais définitivement réaliste. La culture, évidemment, aura aussi toute sa place dans ce nouveau partenariat. L'Opéra national de Paris lance ainsi une coopération d'une ampleur inédite pour former de nouveaux danseurs, tandis que le Centre Pompidou va explorer la possibilité d'ouvrir une antenne au Chili. Les industries culturelles et créatives sont portées par la même dynamique et nous allons ainsi travailler sur un nouvel accord de coproduction cinématographique, ce qui va contribuer à cet agenda. Vous le voyez, avec cette visite, le Chili et la France se retrouvent pour poursuivre une magnifique aventure faite de projets toujours plus ambitieux et portés au fond par cette amitié profonde qui alliait nos poètes, nos intellectuels, qui nous a réunis dans les moments les plus difficiles de nos histoires et qui, je crois, est indispensable plus que jamais dans ce que nous sommes en train de vivre. 

Merci infiniment, Monsieur le Président, pour votre accueil, pour ce que nous venons de signer aujourd'hui et surtout aussi ce que nous préparons pour demain. Merci à vous et à votre gouvernement.

Le Président Emmanuel Macron s'est également exprimé devant le Congrès national chilien.

Revoir la déclaration du Président :

21 novembre 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président de la République devant le Congrès national du Chili.

Señora Presidenta de la Cámara de Diputados,
Señor Presidente del Senado,
Señoras y Señores Ministros,
Señoras y Señores Parlamentarios,
Señores Embajadores,
Señoras y Señores,
Queridos amigos,

Madame la présidente de la chambre des députés,
Monsieur le président du Sénat,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Valparaíso. Para un Francés, estas cuatro sílabas evocan siglos de sueños y ensueños. Ecos de canciones y de motores de la aeropostal, siguiendo el camino de Jean Mermoz y de Adrienne Bolland, relatos de exploradores, de mares lejanos que volvían contando cuan bella era esa ciudad y cuanto se merecía su nombre de Perla del Pacífico.

Valparaiso : dans ces quatre syllabes, pour un Français, résonnent des siècles de rêve et d’imaginaire, des échos de chansons et de moteurs de l’Aéropostale, dans le sillage de Jean Mermoz et d’Adrienne Bolland, des récits d’explorateurs des mers lointaines qui revenaient en racontant combien cette ville était belle, et combien elle méritait son nom de « perle du Pacifique ».

Entre esos ilustres visitantes figura el Général De Gaulle quien, hace casi exactamente 60 años, realizó una gira histórica de tres semanas por toda América Latina. Tres semanas que apenas bastaron para expresar la inmensa gratitud de Francia hacia los pueblos latinoamericanos, que lo habían apoyado en las horas más sombrías de su historia. Estos pueblos que, desde su creación en junio de 1943, reconocieron el Comité francés de liberación nacional y, con una misma voz, expresaron su profunda alegría por la liberación de París.

Parmi ces illustres visiteurs compte le général de Gaulle, qui effectuait il y a soixante ans, presque jour pour jour, une visite historique de trois semaines à travers toute l’Amérique du Sud. Trois semaines qui suffisaient à peine pour exprimer l’immense gratitude de la France à l’égard des peuples d’Amérique latine qui l’avaient soutenue dans les heures les plus sombres en reconnaissant, dès sa genèse en juin 1943, le comité français de libération nationale, et avaient crié, d’une même voix, leur joie à la libération de Paris.

Hoy me incumbe expresarles nuestra amistad fraterna, allegada a un irresistible amor compartido por la libertad y una admiración sin límites por las mujeres y los hombres que lucharon por ella. Porque, entre los héroes de la independencia de ustedes, junto con los grandes libertadores O’Higgins y San Martin, muchos eran soldados que habían combatido con Napoleón y habían visto el sol victorioso de Austerlitz.

C’est à moi aujourd’hui qu’il revient de vous exprimer notre amitié fraternelle, nourrie par un même irrésistible amour pour la liberté, et une admiration sans bornes pour les femmes et les hommes qui ont mené ce combat. Car parmi les héros de votre indépendance, aux côtés des immenses Libertadores, O’Higgins et San Martin, nombreux étaient les anciens grognards de Napoléon qui avaient vu le soleil d’Austerlitz.

Una vez más, los franceses vertieron su sangre para defender un ideal, un sueño, la independencia de América. Más tarde, decenas de miles de franceses, muchos de ellos originarios del País Vasco, llegaron a su vez aquí para buscar una vida mejor.

Une nouvelle fois, les Français ont versé leur sang pour défendre un idéal, un rêve, l’indépendance des Amériques. Puis des dizaines de milliers de Français, souvent originaires du Pays basque, sont venus à leur tour chercher une vie meilleure.

Ese deseo ardiente de libertad se transmitió de generación en generación. El que defendió, como nadie, el paladín Pablo Neruda, a quien nosotros, los franceses, le tenemos un apego particular porque vemos en él una figura iconoclasta, una forma diferente de pensar a contracorriente. Al igual que Roman Gary, alguien que nunca dudó en sumarse a los últimos y más tenaces, resistentes. Cuando en 1973, Francia acogió a miles de chilenos que huían del país después del golpe de Estado, lo hizo con amor fraterno. Hoy deseo rendir homenaje a todos aquellos franceses que abrieron las fronteras de su país y las puertas de sus hogares.

Ce désir brûlant de liberté a été transmis de génération en génération, et porté mieux que nul autre par le géant Pablo Neruda. Il nous est particulièrement cher, à nous Français, parce que nous reconnaissons en lui un certain iconoclasme, une volonté de penser autrement, à contre-courant – et comme Romain Gary, il n’a jamais hésité à rejoindre le « dernier carré » des résistants. Lorsqu’en 1973, la France a accueilli des milliers de Chiliens qui fuyaient le pays à la suite du coup d’Etat, elle l’a fait avec un amour fraternel – et je souhaite rendre hommage aujourd’hui à tous ces Français d’alors qui ont ouvert les frontières de leur pays et la porte de leur foyer.

Seguimos compartiendo con ustedes este nuevo sentimiento de indignación ante la explotación y la misma ambición de construir un contrato social más igualitario. Este programa progresista plasmado en la historia de Chile. Me cuentan que en cada ciudad hay una calle dedicada a los tres Antonios de los cuales dos eran franceses. Ya en el siglo 18 la ambición de estos tres hombres era destronar el orden establecido al proponer la independencia de Chile, la proclamación de la República, una reforma agraria, el sufragio universal incluyendo a los pueblos indígenas, la abolición de la esclavitud, la pena de muerte y muchísimas reformas más. Estas ideas subversivas se extendieron en todo el continente y hoy, más de dos siglos después, defendemos una misma visión de la humanidad. Una misma visión humanista en la que se encuentran Francia, Europa y América Latina. Y este enfoque nos lleva a entusiasmarnos por la misma pasión hacia la política, sí. Nos gusta discutir sobre nuestros desacuerdos, nos gusta confrontar nuestros días y sobre todo nos gusta actuar. A través de esta voluntad política podremos superar juntos los grandes desafíos de nuestro tiempo.

Nous partageons encore avec vous une même révolte contre l’exploitation, une même ambition de construire un contrat social plus égalitaire. Ce programme progressiste est gravé dans l’histoire du Chili. Chaque ville, me dit-on, a une rue dédiée aux trois Antoine dont deux étaient Français. Trois hommes qui ont eu l’ambition dès le XVIIIe siècle de bouleverser l’ordre établi en proposant l'indépendance du Chili, la proclamation de la République, une réforme agraire, le suffrage universel incluant les Amérindiens, l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort, et tant d’autres réformes. Ces idées subversives ont essaimé sur tout le continent, et aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, nous défendons une même vision de l’humanité, une vision humaniste dans laquelle se retrouvent la France, l’Europe et l’Amérique latine. Et cette approche nous conduit à être épris de la même passion pour la politique. Oui. Nous aimons débattre de nos désaccords, nous aimons confronter nos idées et nous aimons, surtout, agir. C’est par cette volonté politique que nous pourrons surmonter ensemble les grands défis de notre temps.

Oui, ces grands défis de notre temps sont ceux que nous avons à relever. Et le premier d'entre eux est celui du dérèglement climatique et de la préservation de la biodiversité. Nous sommes ensemble engagés dans une bataille, celle du siècle qui s'ouvre. Et c'est sans doute l'une des plus urgentes, celle pour la réduction des émissions de CO2 et la neutralité carbone en 2050. Nous y sommes engagés avec force. Et votre pays, votre continent, ont à cet égard tant d'atouts : des énergies renouvelables, des minerais critiques et des terres rares, essentielles pour les technologies qui permettront de relever ce défi. Et notre capacité à bâtir des ponts, mener une politique commune pour réduire nos émissions, décarboner nos industries est ce qui nous unit au-delà de tout.Le Chili, comme toute l'Amérique latine aussi, subit dans sa chair les conséquences de ces dérèglements, les conséquences de la perte de biodiversité. Chaque année, les feux de forêts dévastateurs déclenchent un combat inégal au cours duquel des sapeurs-pompiers héroïques tentent d'arrêter la course des flammes.  À ce titre, je repense à ces mots de Neruda qui disent tant de notre rapport à la forêt. Je le cite : « Qui ne connaît pas la forêt chilienne ne connaît pas cette planète, C'est de cette terre, de cette boue, de ce silence que je suis parti cheminer et chanter à travers le monde ».

Oui, il nous invite à apprendre de ce patrimoine naturel, le protéger, le cultiver, aider aussi ceux qui en dépendent. Ce lien se tresse dans la vie même des peuples indigènes, dans les liens académiques, universitaires — vous l'avez rappelé, Madame la Présidente — qui lie notre histoire et dans les combats contemporains.

C'est d'ailleurs la cause que la France a voulue porter à travers les Sommets sur les forêts organisés l'année dernière au Gabon et dans lesquels nous sommes ensemble pleinement engagés. Nous battre pour préserver les forêts de notre planète, pour partout sur ce continent comme ailleurs, résister à la déforestation et reconnaître que ce combat est jumeau de la lutte contre les émissions de CO2, car chaque forêt qui brûle libère du carbone, car chaque forêt primaire dont nous nous séparons, c'est du carbone irrécupérable et des écosystèmes de biodiversité irréparables que nous détruisons. Cet agenda est celui qui nous lie et celui sur lequel nous cheminerons en particulier jusqu'à la COP de Belém l'année prochaine, où nous devons ensemble porter des chantiers nouveaux. Et à ce titre, je veux le dire ici avec beaucoup de force, car dans votre pays, comme dans le mien, souvent, la lutte pour la biodiversité et contre les dérèglements climatiques a été opposée à la lutte pour le développement économique. Je ne crois pas à cette opposition.

En France, depuis maintenant 7 ans, nous croyons résolument à l’« en même temps ». Oui, nous pouvons en même temps bâtir l'économie de demain et préserver la biodiversité, en même temps bâtir la croissance et lutter contre le dérèglement climatique. Cet agenda, c'est celui qui doit reposer sur des marchés de crédit biodiversité, un contenu carbone dans notre production industrielle, réussir, là aussi, à bâtir une coopération efficace, un multilatéralisme rénové, et c'est celui que nous portons à travers le pacte de Paris pour les peuples et la planète.

Ensemble, nous battre pour le développement, la lutte contre les inégalités, la préservation de la biodiversité, la réduction des émissions de CO2, le faire de manière respectueuse en considérant que chaque pays a son chemin singulier et mobiliser davantage de financements publics et privés en la matière.

Ce chemin de prospérité durable, respectueuse de la planète et des peuples autochtones, c'est celui qui doit unir la France et le Chili, celui qui doit unir l'Europe et l'Amérique du Sud. À ce titre, depuis trop longtemps, des entreprises prédatrices imposent des clauses léonines pour mieux exploiter les ressources du continent, au détriment des populations locales, en ne laissant derrière elles qu'une population appauvrie et une nature ravagée. C’est non. Et il est définitivement temps de tourner la page de ce modèle. L'extraction des ressources au Chili comme ailleurs doit impérativement avoir des retombées locales et surtout respecter les plus hauts standards environnementaux et sociaux. Ce chemin, celui que vous avez décidé pour votre pays, c'est celui que nous voulons épouser et l'engagement que nous prenons comme pays profondément attaché à la dignité humaine, comme partenaire et comme ami.

Cette ambition de protéger nos terres, nos mers, c'est aussi un engagement à protéger la haute mer et nos océans. Le Chili, comme la France, ont par leur géographie une ambition commune : créer des aires marines protégées en haute mer et lutter contre la pêche illicite, illégale et non répertoriée. Cet engagement, nous le faisons vivre ensemble, et je suis à cet égard fier ici de vous dire, en effet, que la France, comme vous, a signé et entend mobiliser le maximum de pays comme nous à ratifier ce fameux traité que vous avez évoqué, Monsieur le Président, à l'instant, qui nous permettra de bâtir ce cadre international. Et nous espérons pouvoir annoncer les 60 ratifications à l'occasion de la conférence des Nations-unies sur l'océan que la France organise à Nice le 8 juin 2025 et à laquelle nous vous attendons.

A ce titre, je veux ici vous dire la fierté qui est la mienne d'annoncer le soutien de la France à la candidature de Valparaiso pour accueillir le siège du traité sur la biodiversité en haute mer. C'est ici, si près du bout du monde, cher Luis SEPULVEDA, dans cette ville tournée vers un océan majestueux, que notre ambition doit être ancrée. Oui, nous espérons ensemble avoir ces 60 ratifications et j'aurai l'honneur tout à l'heure, à côté du Président BORIC, de lancer l'appel de Valparaiso avec un contenu inédit. Et de Valparaiso à Nice, construire ce chemin d'une alliance entre les Chilis et la France pour nos océans.

Nos enjeux contemporains sont aussi ceux de la sécurité et de la lutte contre la criminalité organisée. Et j'en parle avec d'autant plus de gravité que nous sommes, nous aussi, en tant que pays latino-américain, avec le territoire de Guyane, confrontés aux réseaux criminels qui viennent piller nos ressources et exploitent la misère humaine en bénéficiant du trafic de drogues et d'êtres humains. Nous voulons agir avec force contre le narcotrafic, avec vous et à chaque étape, aider au développement de la culture de substitution, car les femmes et les hommes qui dépendent aujourd'hui de ces productions doivent bénéficier d'une alternative, coopérer étroitement pour briser ces trafics sur terre, en mer comme dans les airs, lutter contre le blanchiment d'argent pour s'assurer que le crime ne paie pas, et développer notre entraide judiciaire pour que justice soit rendue aux innombrables victimes de cette criminalité.

Oui, cette lutte contre notre insécurité croissante et contre cette criminalité organisée internationale, elle aussi, nous unit. Car les échanges que nous voulons avoir, que nous voulons voir prospérer entre nous, sont d'une toute autre nature. Et c'est cela qui doit nous conduire à défendre le commerce, mais à le penser de manière cohérente avec notre agenda international. Cette question est une question ancienne entre nous, qui remonte aux légendaires galions d'or et de pierreries, les premiers à creuser entre l'Europe et l'Amérique le sillon de nos échanges commerciaux.

Depuis cette époque, nombreuses sont les entreprises qui se sont implantées sur le continent auquel votre peuple a donné sa confiance, et nous sommes heureux que de l'avion au métro, vous ayez continué aujourd'hui à faire confiance à la France. Sur vos tables, en revanche, je sais que vous préférez le vin chilien à nos vins français, mais nous ne pouvons pas nous en vouloir. Nous comprenons trop bien que la question du vin relève de la fierté nationale. Nous sommes les mêmes. Et puis, nous nous consolerons en nous souvenant que l'or noir de vos cépages, le fameux Carmenere, a été apporté chez vous au XVIIe siècle par les immigrés basques et qu'au fond, votre vin chilien est un peu un vin français aussi. Ne m'en voulez pas, de la part d'un Président français, il s'agit là d'un immense compliment.

Oui, nous voulons construire une relation commerciale sur la base de cet héritage, c'est-à-dire celui qui respecte la souveraineté et l'indépendance des pays d'Amérique latine. Et avec le Chili, nous sommes parvenus à adopter un accord commercial moderne, adapté aux enjeux du siècle et notamment aux défis climatiques. Un accord qui ne transige ni sur notre ambition économique, ni sur le respect de la souveraineté de chacun, qui définit un cadre clair, des terres rares et des minerais critiques jusqu'à l'industrie en passant par le climat, et qui est totalement cohérent avec nos engagements aux uns et aux autres.

Ce modèle, je le défends, c'est pourquoi nous avons ratifié l'accord intérimaire et que nous ratifierons ce texte jusqu'au bout et que nous engageons tous nos collègues européens à faire de même. Et c'est ce modèle que nous recherchons aussi pour vos voisins du sous-continent, en particulier les membres du Mercosur, à savoir un cadre qui ouvre la voie à un commerce fondé sur les meilleurs standards, au bénéfice de nos économies. Protégeons chacun nos producteurs et nos consommateurs, ne renonçons pas nos ambitions et nos standards, en étant respectueux de nos souverainetés des uns et des autres et de la transition écologique et économique. Ce n'est pas le cas du texte actuel qui existe entre l'Union européenne et le Mercosur, mais c'est résolument le cas de l'accord entre le Chili et l'Union européenne.

Oui, nous avons patiemment construit une Union européenne qui est désormais un pôle économique qui est le plus ouvert au monde et surtout le plus attaché au droit international. Et je le dis dans un moment critique de notre planète, car aujourd'hui, des grands espaces commerciaux, l'Union européenne, est le dernier qui respecte les règles de l'Organisation mondiale du commerce. Et soyons lucides, ni la Chine ni les États-Unis d'Amérique n'ont décidé de continuer à totalement le respecter. Et je me félicite de cela, en étant lucide sur le fait que l'Europe a besoin d'un réveil stratégique, de savoir mieux se protéger et aussi de nouer des relations plus fortes avec des partenaires, ceux de ce continent, qui partagent la même ambition et ne veulent pas céder aux hégémonies, ni de l'un, ni de l'autre.

Nous sommes aujourd'hui, au-delà de la question du commerce, confrontés à un désordre international, qu'il s'agisse du respect du droit international ou de celui de l'État de droit. La France, à ce titre, ne détournera jamais le regard face aux crises quelles que soient les régions, et en particulier les crises auxquelles l'Amérique latine est confrontée, il n'y aura jamais deux poids deux mesures face à une tragédie, qu'elle se déroule à Haïti, au Venezuela ou aux portes de l'Europe. Et nous voyons à quel point le Chili et tant de pays latino-américains en subissent dans leur chair les conséquences.

Toujours présente à Port-au-Prince, la France continuera d'apporter son soutien au peuple haïtien et de soutenir toutes les initiatives visant à rétablir la sécurité et recréer un chemin vers une situation politique stable. Les Haïtiens le méritent.

À Caracas, où nous sommes aussi présents, nous maintenons une position claire. Toute la transparence doit être faite sur les élections présidentielles qui se sont tenues en juillet dernier. Et les pressions, menaces, arrestations, à l'encontre des opposants doivent cesser et leur libération doit se poursuivre. Cette situation politique aujourd'hui au Venezuela est le contraire même de l'engagement historique du Venezuela pour la liberté. Et le contraire même de la grandeur du peuple vénézuélien. Nous ne les laisserons pas seuls, et je sais aussi l'engagement et l'exigence de votre pays en la matière.

Je veux ici saisir cette occasion pour redire combien la guerre d'agression russe en Ukraine est inacceptable. Nous avons en commun cette admiration pour les combattants de la liberté, les femmes et les hommes morts pour un idéal et pour que les futures générations vivent en paix dans un pays indépendant. Cette souveraineté, acquise de haute lutte, impose le respect et il ne viendrait à l'esprit de personne d'accorder le droit à un pays d'absorber son voisin parce qu'il partage la même histoire ou parce que des populations frontalières partageraient la même langue. Rien ne justifie l'impérialisme et la brutalité. Rien ne justifie le révisionnisme des frontières internationales. Ce combat se déroule au moment même où je vous parle, en Ukraine, plus de 1 000 jours après l'invasion de son territoire.

Le Chili a montré la voie et j'appelle tous les dirigeants de votre continent à reprendre ce flambeau des libertadores et à soutenir ces combattants de la liberté. Je veux redire ici au peuple ukrainien que nous sommes à leur côté.

Cette paix, dans le respect de la souveraineté et de la sécurité de chaque État, est aussi notre objectif au Proche-Orient. Face à une situation humanitaire désastreuse, à un bilan humain inacceptable, la France ne ménage aucun effort pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban. Obtenir la libération des otages et construire une solution politique où deux États vivent en paix et en toute sécurité.

Je sais à quel point la question palestinienne est perçue comme une profonde injustice en Amérique latine, comme si l'histoire n'avait jamais pu aboutir à une solution, alors même que tant de peuples trouvaient dans un État une forme d'émancipation. Je vous le dis aussi aujourd'hui ici avec beaucoup de force, cette paix est possible si la communauté s'y engage avec unité, sincérité et force. Et le combat pour deux États vivant en paix et en sécurité, se respectant l'un l'autre, est celui que nous devons mener. Et nous ne relâcherons aucun effort.

Dans ce monde plus violent, plus fracturé, plus compétitif, j'écoute les récits de nos aînés qui nous font revivre avec toujours beaucoup d'émotion le temps où la France avait une place particulière, osons dire privilégiée, en Amérique latine et au Chili. Pays vers lequel plusieurs générations de Français s'étaient tournés pour se former, explorer de nouvelles formes artistiques, bâtir des partenariats scientifiques et de recherches absolument inédites. Vous en avez rappelé les chiffres, Monsieur le Président, Madame la Présidente.

Symétriquement, mon pays restera marqué pour toujours par les vers de Pablo Neruda, Gabriella Mistral, les marbres de Nicanor Plaza, les monumentales peintures d'histoire de Subercaseaux, le jeu d'acteur de Riveros, qui tourna pour Cocteau, et tant d'autres créateurs nés sous les Andes qui voulurent offrir à la France quelques années de leurs talents, en exil ou par choix.

Cette histoire doit continuer de s'écrire. Elle doit continuer de s'écrire avec nos étudiants, nos chercheurs, nos artistes, pour ouvrir de nouvelles voies et intensifier ce dialogue jamais interrompu avec la France en bâtissant de nouvelles cathédrales dédiées à l'art et au savoir. Alors que le Chili est le pays qui accueille le plus grand nombre de lycées français en Amérique latine, nous allons continuer à promouvoir ce modèle sur l'ensemble du continent. Nous avons besoin de mécènes et de nouveaux leviers pour financer davantage d'échanges universitaires. Mais surtout, il y a quelques semaines, au Sommet de la francophonie de Villers-Cotterêts, le Chili a rejoint la grande famille de la francophonie, qui crée à travers le monde un réseau unique d'amitié, de compréhension, une volonté à travers cette langue qui réunit plus de 320 millions de locuteurs, qui en aura près de 500 à l'horizon de 2050. Une vision commune du monde.

Ce choix du Chili, nous souhaitons l'accompagner en développant davantage l'enseignement du français dans votre cycle secondaire, en ayant encore davantage de partenariats, s'appuyant sur la force, du réseau de nos lycées et de nos écoles françaises, et en accueillant davantage d'étudiants chiliens. C'est pourquoi j'ai annoncé hier que nous augmenterons de 50 % le nombre d'étudiants que nous recevrons dans nos universités dans les années à venir. Oui, nous souhaitons nourrir ce dialogue de manière concrète, et les alliances françaises aux côtés de nos lycées et écoles jouent ce rôle formidable, et je les en remercie. Je souhaite aussi que les Semaines de l'Amérique latine, organisées par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et la Maison de l'Amérique latine en France, le président est avec nous, puissent innover en bâtissant ce forum nouveau où les artistes, les chercheurs, les entrepreneurs pourraient se trouver tout au long d'une journée dans cette maison pour partager travaux et idées et bâtir un chemin nouveau.

Et je veux ici vous livrer, pour conclure mon propos, une conviction profonde en la matière. Je vous ai écouté, Madame la Présidente, je vous ai écouté, Monsieur le Président, j'ai écouté hier le Président BORIC, j'ai écouté aussi plusieurs dirigeants de la région. Tous ne pensent pas exactement la même chose, ça ne m'a pas échappé, mais c'est pareil en Europe.

Néanmoins, quand on parle du climat, des océans, des forêts, quand on parle de l'intelligence artificielle, sujet sur lequel nous avons bâti un partenariat de recherche inédit, quand on parle de l'économie bleue comme de l'économie verte, quand on parle de démocratie ou de sécurité, il y a quelque chose d'un même regard, d'une affinité, d'une même volonté qui nous unit, de rechercher un équilibre, une forme d'harmonie, de ne céder en rien à une hégémonie, qu'elle soit chinoise ou des États-Unis.

Et au fond, ceci ressemble à l'histoire qui nous lie. Elle est assez singulière. C'est une histoire faite de conquêtes, de libérations, directes ou indirectes, et les désordres que la France, jadis, a pu créer en Europe, et les soldats qu'elle a pu ensuite exporter sur votre continent ont permis des indépendances. Et elle est faite de cette intimité intellectuelle, culturelle et politique qui nous lie. Et pendant tant de décennies, nous avons été miroirs l'un pour l'autre, nous admirant, nous respectant et réciproquement nous guidant.

Alors aujourd'hui, et on l'a bien vu ces dernières décennies, sans doute, ce dialogue a été moins vivant. On me l'a dit ici, au Brésil, un peu ailleurs. La France, l'Europe ont été moins présentes. On a moins entendu cette voix, quelque chose s'est passé qui était peut-être moins fort, sans doute. Mais dans ce monde fragmenté, où les guerres reviennent, où la puissance est désinhibée, que ce soit la puissance géopolitique ou économique et technologique, où la solitude de nos compatriotes est notre problème de chaque jour dans nos démocraties, dans ce fracas des réseaux sociaux qui, en même temps, isole, en même temps qu'il désinhibe la haine et fait dire qu'en défendant la libre parole, on justifierait les racismes, les antisémitismes, les harcèlements et la haine. Déviance complète de ce qu'est la démocratie ou l'esprit des Lumières.

Oui, je suis convaincu que dans ce monde-là, nous, qui sommes épris de liberté, d'une liberté ourlée de conversations exigeantes, d'un même respect, d'un même attachement à la justice et au progrès, d'une recherche d'harmonie entre les hommes et avec la planète. Nous avons un combat, pas quelque chose simplement à défendre, en essayant de résister à un mouvement qui paraîtrait inexorable et serait beaucoup plus attractif ou séduisant. Non, nous avons le plus beau des combats à mener aujourd'hui. Nous sommes obligés d'être intranquilles dans ce monde qui change face à des gens qui sont pleins de certitudes et qui vous expliquent qu'ils ont les solutions à tout. L'hyper-sécurité qui enferme, l'hyper-liberté qui donne à la loi du plus fort tous les droits en économie, l'hyper-puissance géopolitique qui soumet et construit des nouveaux impérialismes et crée des nouveaux colonisateurs.

Face à tous ces génies du chaos et du désordre ; technologique et géopolitique, nous avons le plus beau des combats à mener, le combat des Lumières, du progrès, du climat. Nous avons une conquête à mener. Et oui, je crois très profondément qu'il y a une route qui lie le Valparaiso à Brest, le Chili à la France, nous qui sommes à ces pointes avancées de nos continents, faisant face aux océans, nous qui sommes des puissances océaniques, maritimes, qui croyons dans l'avenir et dans cette inquiétude qui accompagne chaque combat difficile, nous avons à bâtir des routes de conquête nouvelle. Non pas des routes pour soumettre, comme parfois celles-ci ont existé entre nos continents. Non, une route nouvelle, ensemble de liberté et d'équilibre. Non pas la route des conquistadors pour définir un nouveau monde. Nous avons à être ensemble les conquérants de ces mondes nouveaux. Seamos juntos los luchadores de mundos nuevos.

Je le suis profondément convaincu. Le chemin que nous voulons dessiner avec vous par-delà nos océans, et ensemble d'être les conquérants de ces mondes nouveaux, où l'industrialisation coexiste avec le climat et la biodiversité, où l'innovation technologique est au service d'un humanisme, où les démocraties restent sur le chemin du respect, de la reconnaissance, où le progrès est possible pour tous, où l'action internationale se conforme aux droits où l'éducation, la science, la culture permettent de comprendre et d'inventer des imaginaires communs.

Oui, nous avons ensemble à bâtir une conquête, mais celle-ci est intellectuelle, poétique, culturelle, technologique, au fond, éminemment politique.

Y aquí en algunas pocas palabras los pilares de nuestra historia futura, ya que la historia entre Chile y Francia no se escribe en pasado sino en futuro. Demasiados son los lazos que nos unen, demasiados los retos que nos esperan.

Voilà en quelques mots les lignes de force de notre histoire à venir ; car l’histoire entre le Chili et la France ne s’écrit pas au passé, mais au futur. Trop de liens nous rappellent, trop d’enjeux nous attendent.

Como decía Luis Aragon en su complainte de Pablo Neruda, Paris ou Santiago, nous parlons un même langage et le même chant nous lit. Paris o Santiago, hablemos la misma lengua y el mismo canto nos une. Los versos del poeta resuenan hoy en este Congreso tan actuales como entonces. Estoy muy feliz de estar con ustedes para comprobar con mis propios ojos cuan gigantes siguen siendo estas palabras.

Comme l’écrivait Louis Aragon dans sa Complainte de Pablo Neruda : « Paris ou Santiago, nous parlons un même langage, et le même chant nous lie ». Les vers du poète résonnent aujourd’hui dans ce congrès avec une actualité intacte, et je suis très heureux d’être parmi vous pour en constater la vigueur de mes yeux. 

Gracias a todos, que viva este gran país y la amistad franco-chilena!

Merci à tous. Longue vie à votre grand pays, et à l’amitié franco-chilienne !

Les deux présidents partageant une même vision de l’importance du multilatéralisme, notamment pour la protection des océans et de la biodiversité, les échanges ont donc aussi porté sur des initiatives communes en vue des grandes échéances des prochains mois, que ce soit sur la coopération en matière d’intelligence artificielle (AI Action Summit les 10-11 février à Paris) ou pour les océans (Conférence des Nations unies sur l’océan les 9-13 juin à Nice).

Ils ont d'ailleurs visité le brise-glace Amiral Viel à Valparaiso.

Revoir la prise de parole des Présidents :

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