Le Président Emmanuel Macron s'est rendu à Chypre à l’occasion du 11e sommet des pays du Sud de l’Union européenne (Med9), ce vendredi 11 octobre 2024.
Lors de ce sommet, les dirigeants ont évoqué la situation au Moyen-Orient, en particulier à Gaza et au Liban.
En vue du Conseil européen des 17 et 18 octobre prochain, ils ont discuté aussi des priorités méditerranéennes pour le nouveau cycle institutionnel, à savoir les enjeux liés à la compétitivité européenne, à l’immigration ainsi qu’aux interconnexions en matière énergétique et de transport.
Revoir la conférence de presse :
11 octobre 2024 - Seul le prononcé fait foi
Conférence de presse conjointe des pays membres du Med9.
Emmanuel MACRON
Bien, merci beaucoup Monsieur le Président, cher Nikos, pour d’abord l’invitation et l’organisation de de ce Med9 et nous sommes, je crois, tous, très heureux de pouvoir vous retrouver et réaffirmer ce faisant, et je voulais commencer par là, la solidarité de tous les Européens et de l'Union européenne à Chypre et à la question chypriote.
Vous avez eu raison de le rappeler. Nous l'avons retranscrit dans nos conclusions. Mais la situation que vous vivez depuis 50 ans, qui est une infraction établie au droit international, est une question qui concerne tous les Européens et à travers laquelle nous vous manifestons tout le soutien. Merci de nous avoir accueillis et d'avoir associé la présidente de la Commission européenne et le roi de Jordanie, qui ont pu, ce faisant, alimenter nos discussions et nos échanges. Le Président, à l'instant, vient de parfaitement résumer nos échanges, et je ne vais donc pas le répéter. Il y a eu, je veux simplement dire, une très grande convergence de vues sur ce qui fera l'agenda du prochain Conseil européen entre nous tous, qu'il s'agisse de la compétitivité de notre Europe ou de la question migratoire sur notre continent. Et je m'en félicite. Je pense que ce sont des sujets importants et même existentiels. Et nous avons manifesté une vraie convergence sur chacun de ces points.
Je voudrais simplement, en sus de la présentation qui vient d'être faite par le Président, rajouter quelques points sur la situation aux Proche et Moyen-Orient. D'abord, le fait que nous avons réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu. Et ce cessez-le-feu est indispensable tout à la fois à Gaza et au Liban. Il le faut maintenant, à la fois pour nos otages, pour les populations civiles victimes de la violence, et pour éviter une contamination régionale qui est à l'œuvre et qui menace la stabilité de toute la région et au-delà. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la France a appelé de ses vœux de cesser les exportations d'armes qui sont utilisées sur ces théâtres de guerre, d'autres dirigeants ici ont fait de même. Et nous le savons tous, c'est l'unique levier qui pourra aujourd'hui y mettre un terme. Encore une fois, soyons là aussi explicites, ce n'est en aucun cas un appel à désarmer Israël contre les menaces qui s'exercent contre ce pays et ce peuple ami, mais un appel à stopper toute déstabilisation supplémentaire en cette partie du monde.
La stabilité et la paix ne viendront que par les solutions diplomatiques. Les discussions d'aujourd'hui ont permis d'avancer. Et je veux dire que le plan humanitaire qui nous a été présenté par le roi de Jordanie correspond à la vision qui est la nôtre, et a fait l'objet d'un très large soutien. La France y contribuera, comme nous avons contribué à plusieurs opérations jusqu'ici. Je pense que c'est important que le maximum d'Européens, de pays régionaux et de pays au-delà, puissent participer à l'aide humanitaire indispensable à Gaza, compte tenu du fait, aujourd'hui, que nous sommes très loin d'avoir les apports aux populations nécessaires. C'est le même souci qui nous anime pour le Liban. L'aide humanitaire, le retour des forces armées libanaises au Sud Liban, la restauration de la souveraineté libanaise, sont essentielles à la paix et à la stabilité.
Nous aurons une coordination, dans le cadre du G7, présidé par l'Italie, entre nos ministres de la Défense la semaine prochaine, et la France organisera une conférence le 24 octobre à Paris, avec l'ensemble des pays contributeurs, pour aider à ce pilier humanitaire pour le Liban et les populations civiles, et pour aider au retour des forces armées libanaises dans le Sud Liban et à la consolidation des forces armées libanaises comme des forces de sécurité intérieure. Enfin, évoquant le Liban, avec les premiers ministres italiens et espagnols, qui représentent, comme la France, des contributeurs historiques à la FINUL, je veux dire ici que les 700 soldats français engagés dans cette force sont le signe de notre soutien indéfectible et de notre volonté d'être engagés à la sécurité tout à la fois d'Israël et du Liban. Il est donc tout à fait inacceptable de voir les troupes de la FINUL visées délibérément par les forces armées israéliennes. Nous le condamnons, nous ne tolérons pas et ne tolérerons pas que cela se reproduise. Et je remercie les collègues dans ce MED9 d'avoir eu une parole très claire à nos côtés sur ce sujet. Voilà les quelques mots, simplement, que je souhaitais rajouter. Le reste a été parfaitement résumé par le président à l'instant. Et cher Nikos, je soutiens tout ce que tu as dit.
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