Gil Taïeb s’en est allé. Humaniste ardent, héraut de la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de haine, son engagement de cinquante ans au cœur de la communauté juive française, où il occupa les plus hautes fonctions, se drapait des couleurs de l’universel.

Né en 1957 en Tunisie, Gil Taïeb fit de son existence une quête de sens, et un chemin d'engagement. Au lycée, il rejoignit les rangs du comité « Liberté pour les Juifs d’URSS » puis, devenu étudiant, il fonda la section universitaire d’Alpha-Oméga, association internationale de dentistes juifs. Fort de ces premières expériences, qui révélèrent sa vocation militante, il créa en 1990 l’Association de Soutien en Israël aux côtés de son épouse Karen, où il fédéra nombre d’actions d’envergure, comme celle qui offrit des consultations ophtalmologiques et des lunettes gratuites aux populations défavorisées.

Tout au long de son riche parcours, Gil Taïeb marqua de son empreinte bienveillante les institutions communautaires, le Consistoire de Paris au premier chef, dont il fut successivement porte-parole puis vice-président de 1997 à 2010. Élu en 2007 au Fond Social Juif Unifié, puis au CRIF, institutions où il accéda rapidement à des fonctions exécutives, il ne cessa, en parallèle, de s’investir au sein de l’Appel national pour la Tsedaka, dont il devint le président puis l’ambassadeur, fidèle en cela à l'attention constante qu’il portait au sort des plus démunis.

Président de l’Absi Keren Or, co-organisateur des Journées de l’amitié France-Israël, Gil Taïeb mena encore d’autres initiatives, au cœur de la cité. Militant de la cause arménienne, et inlassable défenseur de l’accès à la culture pour tous, il porta sur les fonts baptismaux Onze Bouge, festival dédié au spectacle vivant qui enchante depuis bientôt trente ans le onzième arrondissement de la capitale. En septembre 2018, Gil Taïeb remit au Premier ministre, aux côtés de Laëtitia AVIA et Karim AMELLAL, un rapport sur l'action contre le racisme et l'antisémitisme sur internet, préfigurant la loi visant à lutter contre les contenus haineux, dont il fut l’un des inspirateurs.

Bouleversé par les attaques terroristes du 7 octobre, Gil Taïeb répondait présent, chaque vendredi, place du Trocadéro, malgré la maladie qui le rongeait, pour demander la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.  

Le Président de la République et son épouse saluent la mémoire d’une figure tutélaire du dialogue interreligieux, qui portait la République et ses valeurs au cœur. Il adresse à son épouse Karen, à ses enfants, à sa famille, à ses proches et à tous ses compagnons d’âme, ses condoléances émues.

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