Figure de la gauche francilienne, Jean-Luc Laurent nous a quittés. Sa riche carrière portait le sceau de trois fidélités, à Jean-Pierre Chevènement, dont il partagea les convictions et les combats, et à la ville du Kremlin-Bicêtre, dont il porta l’écharpe de maire durant près d’un quart de siècle, et à son pays.
« Un homme de convictions, un militant au long cours, un responsable de premier plan qui fut longtemps pour moi le plus précieux des collaborateurs. » Ainsi Jean-Pierre Chevènement décrivait-il Jean-Luc Laurent, qui fut de l’un ses plus fidèles compagnons de route. Né en 1957, il débuta son ascension politique au Parti Socialiste et au Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste (CERES), dont il fut un militant historique, avant de cofonder, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), qu’il présidait depuis 2010, et dont il plaça les valeurs d’humanisme républicain au cœur de son action.
Kremlinois depuis toujours, il entra d’abord au conseil municipal comme élu d’opposition, en 1983, avant de revêtir l’écharpe de maire en 1995, fonction à laquelle il fut successivement réélu en 2001, 2008, 2014 et 2020. Jean-Luc Laurent siégea au conseil régional d'Ile-de-France dès 1986, et en devint le vice-président en charge du logement et de l'action foncière entre 1998 et 2012, aux côtés de Jean-Paul Huchon, où sa politique sociale du logement fut saluée en tout point de l’hémicycle. Entre 2012 et 2016, il continua son combat humaniste à l’Assemblée nationale, comme député de la dixième circonscription du Val-de-Marne.
Son engagement sans faille en faveur de sa ville lègue aux habitants un héritage immense. Déterminé à tirer le « Kremlin » de son rôle de belle endormie, il initia nombre de chantiers d’ampleur, comme des centres commerciaux, la médiathèque, l’Echo, à l’architecture avant-gardiste, ou encore l’aménagement et l’extension du parc Pinel, poumon vert de la ville. Conseiller métropolitain, Jean-Luc Laurent était aussi vice-président du Grand-Orly Seine Bièvre, qui regroupe 24 communes du Val-de-Marne et de l'Essonne, où il était chargé des équipements culturels.
Le Président de la République s’incline devant la mémoire d’un éminent représentant de la gauche républicaine, qui fut, jusqu’à son dernier souffle, au service de sa ville comme de sa Nation, qu’il souhaitait toujours plus sociales, plus fraternelles et plus fortes. Il adresse ses condoléances attristées à sa famille, ses proches, et à tous les Kremlinois.
