Le Président Emmanuel Macron a reçu près de 200 chefs d’entreprises et décideurs des plus grands groupes internationaux et français du secteur du tourisme à l’occasion de la deuxième édition du Sommet Destination France, ce jeudi, au château de Chantilly. 

Ce Sommet, impulsé par le Président de la République, a vocation à réunir les principaux chefs d’entreprises du secteur du tourisme et de l’événementiel à l’aune d’une année exceptionnelle pour le tourisme tricolore et le rayonnement de notre pays, marquée par les commémorations du débarquement de Normandie, la réouverture de Notre-Dame de Paris, les Jeux olympiques et paralympiques cet été et le Sommet de la Francophonie à l’automne prochain.

Le Sommet a été l’occasion de présenter les atouts de la France pour les investissements en matière de tourisme, et la politique de réarmement économique et d’attractivité menée par le Président de la République, avec l’objectif de maintenir notre 1ère place en matière de destination touristique dans le monde, notre 1ère place en matière d’attraction des investissements étrangers en Europe, et notre ambition de devenir la 1ère destination durable au monde

Destination France marque l’engagement du chef de l’État pour ce secteur stratégique de l’économie qui totalise près de 2 millions d’emplois sur le territoire et représente environ 7,5% du PIB français

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12 janvier 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Deuxième édition du Sommet Destination France.

Emmanuel MACRON

Madame la Ministre,
Monsieur le président du Conseil Régional,
Monsieur le Chancelier de l’Institut de France,
Monsieur le député,
Madame le maire,
Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprises, industriels, investisseurs,

Premièrement, je vous présente mes excuses de vous avoir fait patienter, nous avions quelques urgences du moment, mais tout va bien et on avance. La deuxième chose c’est que je remercie nos hôtes, parce qu’une nouvelle fois nous pouvons vous réunir dans un lieu absolument unique, iconique, dans ce château. Je remercie le chancelier de l’Institut de France, l’administratrice générale et évidemment cette belle ville de Chantilly qui nous est si chère. Je crois que vous avez tous pu admirer le cadre, à la fois l’histoire très particulière de ce château qui dit quelque chose de l’âme, que d’ailleurs votre secteur porte.
Nous nous retrouvons donc deux ans après notre première édition de ce sommet Destination France en 2021. Le contexte, celui de la sortie de pandémie, était alors tout autre. Nous étions à l'Élysée avec beaucoup d'entre vous. Les choses étaient en train de repartir et je dois dire qu'on a fait collectivement un très gros travail depuis. D'abord, nous avons retrouvé notre première place touristique mondiale. Nous allons bientôt atteindre les 100 millions de visiteurs, ce qui est un record, ce qui tombe bien en une année olympique. Et vous avez, par beaucoup d'ambition, des efforts redoublés, sachant associer justement la capacité d'accueil, les innovations, la gastronomie française. Monsieur l'ambassadeur, représentants personnels, les innovations technologiques qui permettent de découvrir les grands sites français du monde entier et de les explorer et de les partager en ligne, de les accueillir aussi et de réveiller tous nos salons, nos foires, expos, etc., d'améliorer notre capacité hôtelière touristique, de continuer à investir, on a su retrouver notre force d'accueil, améliorer aussi la valorisation de notre tourisme. Et ça tombe bien, parce que je l'ai dit aux Françaises et aux Français pour mes voeux : 2024 sera un millésime français. En effet, quand on regarde l'année, nous avons une série de rendez-vous absolument exceptionnels. Les plages de Normandie, puis de Provence, pour les 80 ans du débarquement. Nous allons accueillir le monde entier, nos alliés en particulier, dans un moment de célébration absolument unique et dans ces différents endroits, ce seront des grands moments touristiques, diplomatiques et de tourisme. Ensuite, évidemment, le monde aura les yeux rivés sur la France avec les Jeux olympiques et paralympiques. J'avais l'occasion là aussi de le dire. On accueille de tels jeux tous les 100 ans. Nous préparons ces jeux depuis plusieurs années, maintenant depuis plus de 7 ans et nous sommes prêts. Et ça n'est pas qu'un événement sportif, c'est évidemment un moment où on donne le pays à voir et on accueille le monde entier. La cérémonie d'ouverture pour la première fois dans l'histoire de ces Jeux se tiendra au coeur de Paris. La Seine en sera la scène, ce qui est inédit, avec là aussi un spectacle grandiose. On aura plus de 73 collectivités territoriales qui seront mobilisées. C'est le pays tout entier, y compris nos Outre-mer, qui seront véritablement un lieu d'accueil, Paris, Marseille, de nombreuses villes de province, jusqu'à Tahiti, et qui va nous permettre là aussi de faire partager nos savoir-faire, notre accueil, notre gastronomie. Tout cela, on a pu le tester, le consolider durant l'année qui vient de s'écouler, grâce à vous là aussi et au rugby qui a été un vrai succès, cher président, puisque nous avons accueilli la planète entière du rugby, nos supporters, avec une vraie réussite de valorisation de nos produits, de valorisation de nos sites, et je crois une reconnaissance à la fois des clubs et de tous les supporters.

Dès les Jeux olympiques et paralympiques terminés, nous aurons à organiser la francophonie. Depuis 33 ans, la France n'avait pas reçu la francophonie. Nous organiserons ce sommet international et je sais combien je peux compter aussi sur l'Institut. Monsieur le Chancelier, qui va largement vous mobiliser et mettre plusieurs de vos académies au coeur de cette ambition. Nous avons, dans la région des Hauts-de-France, il y a quelques mois, rouvert un lieu important, le château de Villers-Cotterêts, qui vient comme en écho avec ce magnifique château de Chantilly. Cette cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts va permettre de faire rayonner la planète tout entière. À Lyon, quelques semaines plus tard, on aura les WorldSkills, nos Jeux olympiques de l'apprentissage et plus de 60 métiers où tous nos jeunes du monde entier seront présents. Et là aussi, on accueille la planète.

Et évidemment, en décembre, la réouverture de Notre-Dame de Paris, qui sera une occasion absolument unique en rouvrant ses portes, là aussi d'accueillir le monde entier. Ce sont quelques jalons. Il y a en plus de ça les salons, les rendez-vous habituels, la saison touristique qui va nous permettre de continuer à accueillir dans nos aéroports et nos grands sites, le monde entier, de continuer à justement valoriser nos lieux. Mais très clairement, c'est une année de fierté française. Année durant laquelle nous allons continuer de façonner, d'avancer et de faire rayonner notre tourisme et ce secteur grâce et tous les secteurs qui y sont liés, grâce à ces grands événements qui vont donner une impulsion toute particulière. Ce millésime français, nous allons l'aborder avec une force qui est due à l'ensemble des secteurs que vous représentez, parce qu'en effet, le tourisme est une fierté et une force française qui irrigue tous les territoires, pas simplement la région parisienne, de Nice à Bordeaux en passant par les châteaux de la Loire, avec des parcs immenses qui ont continué à investir.

Je remercie nos partenaires internationaux qui ont encore créé beaucoup d'infrastructures et d'emplois, y compris dans la région ces dernières années, et qui reposent sur la capacité d'organisation des grands événements que je saluais déjà avec le rugby et qui continuent de créer des emplois, car ce sont près de deux millions d'emplois qui oeuvrent chaque jour à faire rayonner notre destination. Evidemment, on va monter beaucoup plus haut avec les piques que nous allons créer durant l'année 2024. Forts de ces fiertés, forts de cette identité touristique qui est la nôtre, on va continuer à avancer durant les mois et les années qui viennent pour plus d'efficacité, de résultats, avec méthode et avec ambition, vous le savez. Parce que c'est une politique économique qui, dans vos secteurs, se déploie, qui est complète, puissante, avec beaucoup de leviers et sur lesquels nous avons avancé. Alors, tout le secteur, je le disais, est sorti de la crise Covid, continue d'accélérer parce que d'abord, il bénéficie des réformes macroéconomiques qu'on a consolidées ces dernières années : une baisse de la fiscalité qui permet de réduire le coût du travail et du capital, une accélération de beaucoup de normes dans beaucoup de secteurs qui permet d'aller plus vite, une simplification du droit du travail qui nous a permis de créer beaucoup plus d'emplois, un peu plus de deux millions durant ces dernières années, une modernisation de beaucoup de secteurs et un investissement avec France 2030 qui a permis d'accélérer les innovations et un partenariat de croissance avec les régions. Je veux saluer l'engagement de la région des Hauts-de-France où on a réussi des batteries électriques à l'industrie jusqu'au tourisme, où par exemple aux industries culturelles et créatives, a créé une vraie dynamique et beaucoup d'emplois. Cette stratégie macroéconomique touche vos secteurs et les résultats sont là. On a baissé le chômage de plus de deux points. Nous sommes depuis quatre ans le pays le plus attractif d'Europe. Nous avons des projets d'investissement qui affluent aujourd'hui d'une soixantaine de pays des cinq continents. 1 725 décisions d'investissement comptabilisées sur l'année 2022. J'attends bientôt les résultats finaux de 2023. Le dernier Choose France, c'était 13 milliards d'investissements dans l'industrie, les télécoms, la santé, les mobilités, les énergies renouvelables avec plus de 8 000 emplois créés par cette attractivité. Donc, on baisse le chômage, on baisse le chômage des jeunes, on met plus de gens sur le marché du travail et on continue d'être attractifs.

Tout l'agenda que nous allons ouvrir avec le nouveau Gouvernement est d'intensifier et d'accélérer cette impulsion, en relançant une nouvelle série de simplifications du travail et des différents secteurs, en réimpulsant très fortement dans les secteurs clés de la croissance et en ayant le couple « efficacité, simplification et investissement ». C'est pourquoi tous les secteurs que vous représentez vont évidemment faire partie de ce réarmement technologique, industriel, parce que le secteur du tourisme s'inscrit pleinement dans cette ambition de rendre la nation beaucoup plus forte, de créer davantage d'emplois et de continuer à innover. Je voulais insister sur quelques éléments clés pour l'ensemble de vos secteurs, sur lesquels on va vous accompagner et ensemble faire davantage.
Le premier enjeu sur lequel je voulais insister, au-delà de ces points transversaux de tous les secteurs économiques, c'est évidemment la durabilité. Je sais combien tous et toutes vous y êtes engagés. A l'heure où les modes de consommation du tourisme se métamorphosent, notre pays doit s'inscrire comme une référence, précisément de destination durable. Quand je dis référence, c'est-à-dire d'être la première. Cette nouvelle ambition du plan Destination France, nous devons l'atteindre pour 2030 et c'est pourquoi nous accélérons les transitions vers ce tourisme dit décarboné. Nous avons travaillé à une meilleure gestion des ressources rares comme l'eau, une gestion des flux touristiques, d'un développement de ce qu'on appelle le slow tourisme, qui prennent davantage en compte la biodiversité, la conception des offres touristiques. On est en train de très largement améliorer aussi toutes nos infrastructures, des ports aux aéroports, pour décarboner tout ce qu'on peut, décarboner évidemment aussi le secteur des transports. C'est toute la stratégie que j'ai présentée il y a quelques mois au Bourget pour créer de la synergie avec cette stratégie de la durabilité du tourisme. Là encore, par nos paysages, par la richesse de nos régions, par nos capacités d'accueil, créer une offre touristique qui permette de réduire le bilan carbone et d'être totalement compatible avec un développement du tourisme durable et équilibré.

Le deuxième défi — je sais que pour beaucoup d'entre vous, c'est quasiment aujourd'hui le premier — en tout cas celui de plus court terme, ce sont les talents et c'est le recrutement. Beaucoup d'entre vous, je le sais, ont des pénuries de main d'oeuvre, ce qui est un véritable obstacle à l'extension et aux nouveaux investissements. Nous avons une politique d'ensemble qui est d'abord de mieux orienter nos jeunes dans toutes vos régions. C'est au coeur de la réforme du lycée professionnel, de l'apprentissage de la carte des formations. Là aussi, qu'on fait avec les régions. Je salue l'engagement de la région Sud, en particulier sur ce sujet. Je revois le vice-président en charge du tourisme qui, précisément en jouant le jeu de la carte des formations, a réussi à nous aider à recréer des formations. C'est ce qu'on fait aussi ici dans les Hauts-de-France, c’est ce qu'on veut développer, c’est-à-dire orienter nos jeunes vers des métiers qu'il faut revaloriser dans la perception, mieux faire connaître pour pouvoir justement les attirer et les former, adapter la carte des formations dans nos lycées professionnels et l'apprentissage. C'est un travail aussi que nous faisons en commun pour avoir une politique d'orientation et d'attraction des talents qui se traduit par la semaine des métiers du tourisme que nous avons mis en place et dont la deuxième édition se tiendra au mois de mars prochain. Et là, c'est une manière de mettre en lumière, pour les plus jeunes, la diversité des métiers liés au tourisme et de les aiguiller justement vers les carrières qui correspondent à leurs compétences, leurs aspirations. Parce que, nous le savons, l'ensemble des secteurs du tourisme permettent de créer des emplois non délocalisables et avec une immense variété de métiers et une capacité à progresser au sein des entreprises et dans ces métiers qui est absolument unique. On est dans ce travail de rénovation de nos formations, de meilleure orientation et je sais pouvoir compter aussi sur vous. On a beaucoup amélioré les choses dans plusieurs branches post-Covid, mais à continuer à rendre ces métiers plus attractifs en travaillant sur la qualité de vie au travail et l'organisation des métiers. J'en ai parlé avec plusieurs d'entre vous à plusieurs reprises. On sait que l'un des défis pour re-rendre certains de ces métiers attractifs, c'est l'organisation du temps de travail, c'est la possibilité de répondre aux aspirations, souvent des nouvelles générations, qui font qu'on a beaucoup de difficultés dans tous les métiers où il y a plus de présence physique à recruter. Ce n'est pas vrai qu'en France. On doit aussi repenser l'organisation des professions pour les rendre attractives et, c'est vrai des métiers du transport aux hôtels, cafés, restaurants, on a ce défi, on le sait, dans tous les secteurs.

Après la durabilité, les talents et le recrutement, le troisième grand défi, on le sait, c'est l'innovation. Une entreprise a un marché qui croît, ne le fait pas sans innover. Et le tourisme n'échappe pas à cette règle. C'est pourquoi d'ailleurs, nous avons fait un point d'honneur à accompagner, la ministre y était particulièrement active au-delà des deux chantiers qu'elle a beaucoup portés, que je viens de citer, sur la transition numérique du secteur. Je parlais de nos paysages, de notre patrimoine, mais le tourisme va de plus en plus combiner l'authentique et le virtuel, on le sait bien. Je veux que nous puissions embrasser pleinement ce virage de la Travel Tech, avec l'intelligence artificielle – l'intelligence justement liée aux objets connectés, la réalité augmentée ou virtuelle. Nous avons, on le sait, des atouts, des pépites dans le secteur que vous avez pu découvrir aujourd'hui. Protégeons-les, faisons-les grandir. Quand on voit la complémentarité de ces secteurs du numérique avec les grands sites historiques, avec notre patrimoine historique naturel, on sait bien qu'au fond, aujourd'hui, être un acteur du tourisme, c'est participer à une expérience, à l'offre d'une expérience unique où il y a des produits uniques avec leur histoire, leurs traditions, notre gastronomie, des sites qui sont irremplaçables et non délocalisables et un continuum qui permet la prise en charge la plus harmonieuse d'un point à l'autre et l'encadrement en quelque sorte de toutes ces expériences, et le numérique en fait partie.

L'innovation va continuer d'être au coeur de cette stratégie et nous allons encore continuer à accélérer en ce sens. Tout ça est au coeur de ce plan Destination France, qui a déjà mobilisé près de deux milliards d'euros sur trois ans pour soutenir les efforts d'investissement de tous les acteurs du secteur.

Enfin, en ce début d'année 2024, au-delà de ces enjeux que je voulais rappeler, je tenais aussi à partager cette vision d'une France qui gagne face aux défis et à laquelle vous appartenez. Une nation résolument attractive, audacieuse, pleinement engagée face aux transformations de son temps. Cette image, c'est notre ambition. C'est une réalité et c'est ce que nous voulons précisément mettre sur le devant de la scène internationale. C'est tout le sens de la campagne « Make it iconic ». Marquez les esprits que nous avons lancé à l'automne et qui a déjà été déployée aux quatre coins du monde. Sur nos ambassades, nos consulats, dans la presse économique, à la COP 28, à la Berlinale, sur le Mont Saint-Michel, dans tous nos grands sites, nous avons déployé cette campagne et de Notre-Dame et la Tour Eiffel ne font pas exception, en mobilisant nos talents artistiques, scientifiques, gastronomiques, avec à chaque fois justement des valeurs, celles de notre audace créative, de notre innovation mais aussi de la capacité à former nos plus jeunes. Merci Thierry d'y avoir aussi contribué.

Vous l'avez compris, je ne veux pas être plus long, la France est une grande nation par le tourisme, une grande destination pour venir produire et innover et une grande destination pour inventer le monde de demain. Parce qu'on a nos paysages, notre histoire, notre patrimoine historique, parce qu’on a notre gastronomie et nos traditions, parce qu'on a des grands acteurs dans tous les secteurs du tourisme. Je dis bien tous : du transport, à l'accueil, à l'organisation justement des grands événements, foires expo, jusqu’évidemment, l'hôtellerie, cafés, restaurants et autres et aux secteurs d'innovation où on a une chaîne d'acteurs parfaitement intégrée et parce qu'on a cette audace et qu'on veut continuer à innover. Tout ça, c'est une logique d'investissement, d'ambition et je compte sur vous pour que ce soit une réussite collective, pour que nous continuions à nous améliorer, à réduire les temps d'attente, à améliorer l'expérience, à capitaliser sur notre connaissance et sur l'année exceptionnelle que nous venons de vivre et l'année encore plus exceptionnelle que nous allons vivre. Je ne serai pas plus long. Je veux en tout cas vous remercier d'être là aujourd'hui, féliciter les organisateurs de cette journée et toutes les équipes qui se sont mobilisées parce que je sais combien dans les différents ministères et services de l'État et les cabinets, vous avez fait un travail remarquable pour que tout le monde puisse être là et vous dire en tout cas mon bonheur et ma fierté de pouvoir conclure à vos côtés cette journée.

Et vous dire que si on a des bons résultats, on va aller encore plus loin, plus haut et plus fort, pour reprendre la devise olympique. Et je compte sur vous.

Vive la République ! Et vive la France !

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