Le Président Emmanuel Macron a reçu Petr Pavel, Président de la République tchèque, au Palais de l’Elysée ce mercredi dans le cadre de sa visite officielle à Paris.

À l’occasion de ce déjeuner de travail, le Président de la République a redit toute l’importance que la France accorde au partenariat stratégique avec la Tchéquie. Les deux dirigeants ont fait le point sur les nombreux projets de coopération bilatérale dans les domaines de l’énergie, des transports, de la défense ou encore de la culture.

Ce déjeuner de travail a aussi été l’occasion d’échanger sur les dossiers européens, sur lesquels la France et la Tchéquie coopèrent étroitement. Il était notamment question du soutien indéfectible à l’Ukraine sur tous les volets politique, militaire, et financier, auxquels nos deux pays prennent toute leur part. Les deux dirigeants ont également évoqué les perspectives de réforme d’une Union européenne élargie, ainsi que plusieurs enjeux clés qui contribuent à la souveraineté européenne, tels que le nucléaire, l’industrie de défense ou encore les questions migratoires.

Revoir la déclaration conjointe : 

20 décembre 2023 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration du Président de la République à l’occasion de la visite officielle de Petr Pavel, Président de la République tchèque, à Paris.

Merci beaucoup, 
Mesdames, 
Messieurs les Ministres, 
Messieurs les Ambassadeurs, 
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualités. 

Monsieur le Président, cher Petr, je suis très heureux de vous accueillir à Paris, où vous passerez deux jours dans le cadre de cette visite officielle et verrez plusieurs autorités politiques du pays, la présidente de l'Assemblée, la Première ministre, entre autres, au-delà de plusieurs rendez-vous importants. 

Cela fait près de 10 ans qu'un chef d'État tchèque n'était pas venu en France et permettez-moi de le souligner, je suis très honoré que vous soyez celui-là aujourd'hui, ce qui permet de renouveler et entretenir ce lien si particulier, vous, qui précisément avez une relation singulière avec notre pays. En 1993, durant le conflit en ex-Yougoslavie, le bataillon tchèque de la FORPRONU que vous commandiez a permis à une cinquantaine de soldats français d'échapper au feu des troupes serbes lors de l'évacuation de la base militaire française de Karin, en Croatie. Ces faits d'armes vous ont valu la croix de la valeur militaire et d'être fait Officier de la Légion d'honneur. Trente ans après, alors que vous avez été largement élu cette année président de la République tchèque, je veux ici — j'ai eu l'occasion de le faire lors de notre 1re rencontre — mais je veux ici vous dire notre gratitude et notre amitié de manière très officielle. 

Nous allons, avec Monsieur le président, échanger sur de nombreux sujets européens et internationaux, mais aussi sur des projets en cours ou à venir qui façonnent la relation bilatérale. Nos deux pays sont liés par un partenariat stratégique depuis 2008. Nos deux pays ont renforcé leur lien avec la succession des présidences françaises et tchèques du Conseil de l'Union européenne en 2022, et notre coopération bilatérale et européenne est excellente, et je souhaite qu'elle puisse poursuivre. 

À quelques mois des élections européennes, je veux d'abord saluer l'ancrage résolument européen de la République tchèque, auquel je sais que vous contribuez personnellement. J'ai pu encore le mesurer avec vos discours au Collège d'Europe à Bruges, au Parlement européen à Strasbourg. Nous avons trouvé en vous des alliés naturels sur la question de l'élargissement de l'Union européenne, sujet sur lequel nous avons pris des décisions fortes au Conseil européen la semaine dernière, avec en particulier l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie. Alors que la guerre est revenue sur le continent européen, vous partagez avec nous l'idée que l'adhésion de nouveaux membres est dans l'intérêt stratégique de l'Europe. Nous sommes unis à cet égard dans notre soutien indéfectible à l'Ukraine, dans la durée, dans toutes ses dimensions, politique, diplomatique, économique, humanitaire ou encore militaire. 

Vous savez aussi que ce momentum sur l'élargissement doit nous permettre de lancer en parallèle, les travaux sur la manière de réformer notre Union européenne, de la rendre plus efficace et la perspective d'une Europe élargie nous invite à repenser tout à la fois nos objectifs de long terme, mais aussi nos moyens d'y parvenir, notre capacité d'agir. Et je sais que cette réflexion, nous pourrons la conduire également ensemble. 

Notre partenariat européen est essentiel sur plusieurs enjeux clés : l'alliance européenne du nucléaire, le développement de l'industrie de défense européenne, les enjeux cyber ou encore les questions migratoires. Je salue à cet égard l'accord qui vient d'être trouvé sur le Pacte asile et migrations il y a quelques heures, qui permettra de réformer en profondeur nos politiques en la matière, en envoyant un signal clair sur la nécessité d'une réponse collective à l'échelle européenne pour mieux protéger nos frontières extérieures et lutter contre une immigration clandestine. Sur l'ensemble de ces sujets, nous partageons avec la République tchèque une analyse commune de ce que la souveraineté européenne peut-être dans les années à venir. 

Notre dialogue stratégique abordera également la situation, je le disais, en Ukraine et vis-à-vis de la Russie, la défense européenne et l'OTAN, mais également la situation au Proche-Orient et les crises de notre voisinage. 

Notre relation bilatérale est aussi marquée par le dynamisme de notre coopération dans le domaine énergétique, notre offre de partenariat de long terme dans le domaine nucléaire, mais également dans les infrastructures de transport, de grande vitesse ferroviaire ou des secteurs fondamentaux comme la coopération scientifique, éducative et la culture. Je veux ici avoir évidemment une pensée pour Václav HAVEL. 

Je sais le geste important que vous aurez tout à l'heure devant votre ambassade, que je salue et auquel je me joins, et l'amitié profonde que nous avons ici pour les grands écrivains et penseurs de votre pays, dont plusieurs avaient épousé notre pays, notre langue. Et j'ai une pensée toute particulière, en effet, pour Milan KUNDERA, que nous évoquions en creux à l'instant. En tout cas, Monsieur le Président, soyez le bienvenu ici. Vous êtes résolument chez vous et vous l'avez compris, ce ne sont pas que des propos diplomatiques. Ils viennent d'un engagement profond, d'une fraternité d'armes que vous avez faite vivre, mais aussi d'une communauté de vue européenne que nous avons à faire avancer ensemble. Merci d'être là. 

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