Le Président de la République a reçu ce mardi plus d’une centaine de chefs de petites et moyennes entreprises, des membres des fédérations professionnelles et des élus locaux au Palais de l’Elysée pour présenter les axes du nouveau programme ETIncelles.

La France compte aujourd’hui plus de 150 000 petites et moyennes entreprises (PME) qui emploient près de 4 millions de personnes et réalisent près de 25% de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises. Elles sont le moteur de notre économie : croissance, innovation, création d'emplois et attractivité de nos territoires.

Le Président Emmanuel Macron a lancé le programme ETIncelles qui offrira un accompagnement individualisé de l’État pour les PME à fort potentiel. Son objectif : 

  • fluidifier les relations des entreprises avec l’État ;
  • lever les blocages administratifs à leur croissance ;
  • les faire grandir en entreprises de taille intermédiaires (ETI) dynamiques et prêtes à remporter la bataille de l’export.

L'ambition claire du chef de l'État : 1 000 ETI de plus avant la fin du quinquennat. 

Depuis 2017, le Président de la République mène en effet une politique visant à renforcer la compétitivité de nos entreprises et l’attractivité de la France. Cette politique porte ses fruits : la France est pour la 4ème année consécutive la première destination des investissements étrangers en Europe.

Revoir le discours :

21 novembre 2023 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Gagner la bataille de l'export - lancement du programme ETIncelles.

Mesdames et Messieurs les parlementaires, président,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs présidents d'organisations patronales, syndicales, représentants consulaires, fédérations professionnelles,
Mesdames et Messieurs, 

Merci pour vos mots, vos témoignages et le mélange, qui me touche toujours beaucoup chez les entrepreneurs, d'ambition et d'humilité. Et parce que les deux ne sont pas du tout des contraires, une ambition pour vos entreprises, pour le pays ce faisant, et une grande humilité parce que vous avez connu l'adversité, vous connaissez les difficultés de chaque jour, et nous sommes ensemble là pour, justement, chercher à les relever. 

Et je veux ici vous dire que la passion, le soutien à l'entrepreneuriat, et à ce qu’il amène pour le pays est intact. Dans le pays et chez votre serviteur. Pourquoi ? Ça a été parfois caricaturé quand j'utilisais des métaphores de montagne ou autres, je crois très sincèrement que quand on aide les plus volontaires à réussir, en tout cas à faciliter la montée, ils tirent derrière eux beaucoup d'autres et qu'on a un écosystème économique qui n'attend qu'une chose, c'est d'aller encore plus vite et plus fort. 

On a fait beaucoup de chemin ces dernières années, qui sont le fruit de cette détermination. Et ce programme pour les PME en forte croissance, et les ETI, est vraiment un programme, et j'en félicite la ministre Olivia GRÉGOIRE et son engagement sans faille, une des étapes, un des jalons de ce que nous avons collectivement fait ces dernières années. Parce qu'en effet, le pays est à un moment extrêmement important de son aventure économique. Et la situation dans laquelle nous sommes, c'est le fruit de notre travail collectif, c'est le fruit de votre travail avec l'ensemble de vos collaborateurs et de vos collaboratrices. C'est le fruit des élus, des organisations, des fédérations, des administrations qui ont porté cette ambition et de toutes celles et ceux qui ont porté les réformes. Mais, il ne faudrait pas penser que c'est, en quelque sorte, une création spontanée. En effet, on a un objectif qui est très simple, dans lequel vous vous inscrivez : plein emploi et réindustrialisation. Dans un pays, le nôtre, qui était la seule grande économie de l'Europe, qui n'avait pas réglé depuis plus de trois décennies la situation du chômage de masse et qui avait beaucoup plus désindustrialisé que les grands voisins parce qu’elle n’avait pas eu le courage de porter certaines réformes et qu’elle avait fait des erreurs stratégiques sur la robotisation ou autres, et qu’il y avait plutôt chez nous une préférence pour la dépense publique et le consommateur, si je schématise. 

On a donc porté ensemble des réformes. On a mis de la dépense publique mais on l’a mis sur l’offre, sur la transformation de notre économie. Et c’est ce qui nous a permis de passer d’un peu plus de 9 % de chômage en 2017 à 7 % cette année. Et on voit qu’on est sur un plateau. Ce n’est pas gagné encore. On n’est pas au plein emploi. Mais on est à 7 %, là où beaucoup de nos voisins, qui étaient en bien meilleure situation, stagnaient, voire avaient une situation qui se détériorait. C’est le fruit des réformes du marché du travail, parfois difficiles, parfois impopulaires. C’est le fruit des réformes fiscales. C’est le fruit de la loi Pacte, de la loi pour la simplification de l’action publique, de ce qu’on a fait sur l’industrie verte, etc, etc. 

On a réussi collectivement à commencer à réindustrialiser. Nos PME, nos ETI bénéficient près de 40 % de la politique de soutien industriel. On a près de 100 000 emplois industriels et près de 300 usines qui ont été créées depuis 2017. On en avait détruit 600 dans les 12 années qui venaient de s'écouler alors. Donc, on a corrigé en quelque sorte, si je puis dire, on a supprimé l'effet de la crise financière, mais on n'a pas totalement repris notre muscle industriel. On doit faire à peu près le même effort en créations nettes d'entreprises industrielles, et on peut faire encore beaucoup plus, parce que la dynamique est reprise. Mais c'est le fruit des territoires d'industrie, première puis deuxième génération, de ce qu'on a lancé avec la politique de soutien pendant le Covid et la politique de relance, et le fruit de ce qu'on a lancé avec France 2030. 

On a également tous ensemble réussi un petit miracle français. Ça faisait des décennies qu'on disait qu'on allait faire de l'apprentissage et qu’il n’y a pas de raisons que les Allemands fassent mieux que nous. On est passé de 130 000 à 1 million. On est en train de stabiliser le dispositif. Je sais que dans certains territoires, on a des craintes sur certains contrats. Je suis ça de très près, parce que c'est normal de le stabiliser, il était très accompagné financièrement. Mais on a véritablement lancé la politique d'apprentissage et on va le poursuivre avec ce qu'on est en train de faire sur les lycées professionnels. J'y reviendrai. 

Et puis on a réformé l'assurance chômage. France Travail arrive au 1ᵉʳ janvier, avec là aussi des soutiens plus pertinents, une politique qui est plus adaptée et, je le crois très profondément, des politiques qui permettent d’accompagner, de créer les résultats que je viens d’évoquer, même si dans beaucoup de vos secteurs, on a encore beaucoup d'emplois non pourvus alors qu’on est 7 % de chômage. Ce qui veut dire que nous ne sommes pas arrivés. 

C’est le bilan aussi de l’ouverture internationale de nos entreprises, la Team France Export a profondément repensé le modèle d’accompagnement de nos entreprises. Ça a été lancé il y a maintenant plusieurs mois et ça vient consolider ce qu’on avait collectivement fait avec Business France et avec la Bpi et avec tous les acteurs justement du secteur. Nos entreprises y voient désormais plus clair avec la Team France Export. Les résultats sont là. On avait 125 000 entreprises exportatrices en 2017, on en a 150 000. Est-ce que c’est suffisant ? Non. On doit continuer cela. Et on a une nouvelle mouture du Plan export qui a été annoncée fin août, qui va nous permettre d'aller plus loin, en particulier grâce à la création pour les jeunes du volontariat territorial de l'export, c’est-à-dire le pendant en France du formidable succès qu'est le VIE à l'étranger. Et je pense qu’à chaque fois que vous vous déplacez, en tout cas, c'est l'expérience qui m'est donnée, on voit la force de ce modèle. 

C’est ce qu'on a fait ces dernières années qui nous permet d'avoir ces résultats, de création d'entreprises, de réindustrialisation, d'emplois, d'amélioration de nos résultats à l'export. Maintenant, vous l'avez très bien dit : il y a à chaque fois des maillons qui manquent. Et au fond, on avait collectivement la certitude que, pour les petites et moyennes entreprises qui étaient en plus forte croissance, pour nos ETI, on avait besoin de quelque chose qui était presque du cousu main. Pourquoi ? Parce que toutes et tous, vous avez des quotidiens extrêmement difficiles, vous avez une priorité qui est, à juste titre, de vous occuper de vos clients et de vos marchés, qui est que la production et l'innovation suivent et qui est de pouvoir conquérir de nouveaux marchés. J'allais vous dire, c'est tout ce que je vous demande et tout ce que je vous souhaite. Et à côté de ça, à chaque fois qu'on passe une catégorie, qu’on est face à un nouveau défi, on a des nouvelles complications administratives, on a des nouvelles difficultés et tout le temps qui est passé sur de l'administratif, c'est du temps qu'on vous fait perdre. Parce que c'est du temps où en fait on met en place des outils qui sont censés vous aider, mais s’ils vous mangent du temps que vous devriez déployer sur votre propre développement organique, sur vos nouveaux contrats, vos nouveaux marchés, on voit bien qu'on est complètement contradictoires avec nos objectifs. 

Donc, comme on l'a fait avec la French Tech, parce que c'est exactement le modèle qu'on a pris, on s'est dit qu'on doit mettre en place, au fond, un programme, une équipe. Et j'ai adoré ce que vous avez fait avec Madame. Je vous félicite d'ailleurs, et je félicite l'ensemble des équipes, des administrations, des DGE, l'ensemble des opérateurs de l'État qui sont impliqués. Vous avez dit : on va créer une petite équipe qui est connue. Et c'est pour ça que, parfois, j'ai attaqué les numéros verts dans cette maison, ils sont très utiles mais on est toujours caricaturaux. Mais ce qui marche encore mieux, c'est quand les gens sont connus et que les chefs d'entreprise sachent que c'est Madame qui s'occupe de leur dossier ou qui pilote l'équipe, ça change tout. Parce que ça veut dire qu'il y a vraiment une équipe qui est dédiée. Et c'est exactement ce qui est au cœur du succès, pour moi, de la French Tech, et qu’on veut mettre au cœur du succès d'ETIncelles. 

On a une bonne politique macroéconomique, on l'a améliorée. Je vais y revenir dans un instant, on n'a pas fini le travail. Maintenant, on devrait avoir, en quelque sorte, une équipe structurée qui nous permette, grâce à la team France Export, grâce à ce qu'on fait en interne à la DGE, grâce à la mission France 2030, en agrégeant tout ça, de vous accompagner très concrètement. Pourquoi ? Parce qu'on veut que ces PME en croissance deviennent des ETI fortes. La ministre citait des chiffres, mais nos entreprises de taille intermédiaire, c'est en effet une chance pour le pays et un formidable levier. C'est 0,2 % du nombre d'entreprises, mais c'est 30 % du chiffre d'affaires et 25 % de l'emploi. Ce sont des entreprises majoritairement enracinées dans les territoires, 120 000 implantations, les deux tiers des sièges sociaux hors Île-de-France, et c'est 33 % des entreprises françaises à l'Export. Donc nos PME qui réussissent, c'est un formidable levier de réussite partout sur le territoire, de projection du pays à l’international et de création d'emplois. Et ce sont des acteurs, vous êtes des acteurs, qui ont à faire face aux grandes transitions énergétiques et numériques qu'on a commencé à accompagner, mais sur lesquelles il faut avoir une attention particulière, et qui ont à œuvrer avec toutes les complexités administratives, avec les sujets de coût du travail, d'effet de seuil, et avec les sujets de coût de l'énergie. Sur ce sujet, je veux vous dire que, suite à l'accord technique qui a été trouvé entre les ministres et EDF, il y a une consultation qui est en cours. J'invite d'ailleurs les acteurs du monde économique à y répondre, parce qu'en fait, on a surtout besoin que l'accord qui soit trouvé avec EDF, soit bon pour notre compétitivité, et donc faites remonter tous vos retours sur ce sujet, l'objectif étant d'avoir de la compétitivité coût sur notre énergie, sachant qu'on a déjà une production de l'énergie qui est bas carbone, qui est produite chez nous et qui est stable. Donc maintenant, c'est une question de curseurs. Faites vos retours, moi je vous écouterai. 

Pour avoir plus d’ETI, on va s'appuyer sur cette politique macroéconomique et donc sur ETIncelles. On a déjà près de 6 000 ETI dans le pays, c'est un peu plus d’un millier de plus qu'en 2010, mais on doit faire beaucoup plus, et je salue à cet égard le rôle du Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire et l'engagement de toutes et tous. Je reconnais ici plusieurs visages amis qui, depuis des années, s'engagent derrière cette cause.

Nous souhaitons, donc, accompagner davantage encore les PME qui ont l'ambition de devenir des ETI et lever leurs freins à la croissance. Et ce programme ETIncelles, c'est un accompagnement privilégié aux PME à fort potentiel. Et donc, comme je le disais sur ce modèle French Tech, avec un visage, un accompagnement personnalisé, c'est vous permettre d'avoir les clés du succès, de gagner un maximum de temps et d'avoir, si je puis dire, un apprentissage accéléré dans cette forte croissance. 

ETIncelles permet de créer les conditions d'un échange d'expérience entre pairs, connaissant les dynamiques de croissance et les défis. Il y a eu une première expérimentation positive sur une première promotion lancée en janvier dernier, composée de 50 PME en croissance — Les tissages de Charlieu, DBT, Aramine et plusieurs autres — et une deuxième promotion constituée, intégrant 50 nouvelles entreprises, championnes de nos territoires. 

Ce dispositif ETIncelles permettra ainsi de répondre aux problématiques récurrentes soulevées sur les grands sujets de développement. D'abord dans le domaine de l'export et de la commande publique. L'action du programme, les entretiens entre les correspondants permettra aux entreprises sur ce sujet de mieux connaître les outils et surtout d'avoir une équipe qui les agrège, qui, en fait, internalise la complexité et vous accompagne sur ces grands sujets. C'est pour cette raison qu'on va systématiquement emmener aussi dans les déplacements que je ferai à l'étranger nos PME du programme, et, comme on l'a fait récemment, on va systématiquement, avec tout particulièrement le ministre du Commerce extérieur qui se déploie à l’international, s’assurer que vous êtes dans tous les déplacements ministériels et présidentiels. 

Désormais, depuis maintenant près de trois ans, la moitié des délégations sont des PME, mais, cette fois-ci, il y aura un ciblage tout particulier, et nous proposons systématiquement à une entreprise du programme de nous accompagner, comme on l’a fait au Kazakhstan, en Ouzbékistan, avec Aramine. 

Ensuite, c'est l'accompagnement dans le domaine du recrutement avec l'appui du programme ETIncelles, l'engagement actif, vous les avez cités de l'APEC et demain de France Travail. Les entreprises bénéficient d'offres de services qui leur permettent d'être accompagnées gratuitement par des conseillers de leur territoire afin de structurer leur stratégie de recrutement – c'est-à-dire des rédactions d'offres d'emploi, la sélection de candidats, les diagnostics de la marque employeur, etc. C’est la même chose qu'on va faire pour les recouvrements de crédit impôt-recherche, les crédits d'impôt innovation, les crédits de TVA, les relations avec les DREAL, etc. Au fond, c'est une petite équipe qui vous aide à traiter la complexité sur les projets qui sont les plus structurants et qui vous fait gagner du temps. Cette approche très pragmatique d'accompagnement bienveillant n'a qu’une contrepartie, c'est que vous alliez encore plus vite et que vous redoubliez d'ambition. 

Ce programme ETIncelles ne résoudra pas tout d'emblée, mais il a vocation, de manière très concrète, à vous permettre justement de réaliser vos ambitions et vous simplifier la vie. Parce qu'on a vraiment vu que ces gestes très simples, très pragmatiques, qui sont le fruit des échanges avec vous, permettaient des passages à l'échelle parfois formidablement efficaces et nous permettaient nous-mêmes d'apprendre sur des procédures parfois complètement supprimées, voire simplifiées. L’idée, c'est aussi que le programme soit très évolutif. J'insiste là-dessus. C'est-à-dire que ce soit un programme entrepreneurial et que tout ce qui est à ajuster, à améliorer, à compléter, on puisse le faire, promotion par promotion, pour pouvoir améliorer les choses. C'est exactement comme ça qu'avec la French Tech, on a fait émerger un écosystème qui nous permet d'être les meilleurs en Europe pas simplement en termes de création, mais maintenant en termes de croissance et dans certains verticaux, d'être des vrais compétiteurs avec l'Outre-Atlantique. Et donc notre objectif, c'est vraiment à travers ce programme de créer des habitudes de travail et de mener une petite révolution culturelle, c’est-à-dire habituer toutes les administrations à ce programme parce qu’il est aussi à taille humaine comme je l’évoquais, de développer une culture de l’accompagnement et de la bienveillance et pas simplement de l’autorisation et du contrôle. Vous le savez tous, le plus dur, c’est la révolution culturelle. C’est ça ce qu’on est en train de faire dans le pays collectivement. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, je vous parle d’expérience. C’est les choses sur lesquelles on revient en arrière le plus rapidement. Ce n'est pas un texte, pas un décret. C'est donner l'habitude à des femmes et des hommes qui sont prêts à le faire, qui veulent le faire, de changer la manière dont ils travaillent, parce que c'est bon pour tous. 

Ce qui est vrai, c'est qu'on a conditionné notre pays pendant des décennies à avoir une administration forte, ce qui est notre chance. On le voit dans les périodes de crise. Dès qu'on a un coup dur, l'administration forte est là.

Regardez pendant la période Covid, elle est bien organisée, elle est très jacobine, très centralisée, elle marche. Simplement, on a une culture qui est plutôt une culture du contrôle, de la vérification, du sérieux pour éviter justement aussi tous les à-côtés. Progressivement, on lui donne de plus en plus la culture de l'agilité, de l'accompagnement, de la bienveillance, du droit à l'erreur, de la simplification. Ce programme est au cœur de ça et d’une petite révolution culturelle qu'on doit mener en même temps qu'on a beaucoup de nos entrepreneurs qui s'étaient habitués à se méfier de l'administration. A travers ces programmes, on découvre une administration qui est au contraire une aide à la réussite pour découvrir de nouveaux marchés, à ouvrir de nouvelles portes, à trouver de nouveaux leviers de croissance. J'en appelle aussi à vous pour que ce soit un transformateur, si je puis dire, de la mentalité collective et de la culture de la réussite soutenable, respectueuse, bienveillante. C'est pour ça que j'y crois beaucoup. Je veux vraiment, je souhaite le meilleur à ETIncelles, à tout le programme et à vous toutes et tous. 

Je voudrais finir par un mot qui est en fait le contrepoint de ce par quoi j'ai commencé. On va lancer ce programme, on va y mettre toute notre énergie. Mais à côté de cela, on va devoir continuer à mettre beaucoup d'énergie collectivement pour le pays et continuer à avancer. Parce que je vois avec inquiétude, je vous le dis franchement, le discours ambiant. Et j’ai le sentiment, quand je regarde ces derniers mois, qu’on serait arrivés. Quand j’écoute les grands débats au fond,l’assurance chômage, les retraites, on peut redistribuer, on peut revenir en arrière. Les réformes, on pourrait les mettre sur pause. C'est le moment de savoir comment on va être plus gentils, comment on va engager. Réveillez-vous ! Je vous le dis en toute sincérité, réveillez-vous ! On est à 7 % de taux de chômage. Il y a aujourd'hui, au moment où je vous parle, des restaurateurs qui n'arrivent pas à ouvrir en pleine saison parce qu'ils n'arrivent pas à embaucher. On a des hôtels qui ne sont pas ouverts à plein parce qu'ils n'arrivent pas à embaucher. On a des entreprises dans tous les secteurs qui voudraient se développer et qui ne prennent pas le client parce qu'ils n'arrivent pas à embaucher. On a des finances publiques qui ne me donnent pas le sentiment qu'on peut lâcher l'effort non plus. Donc, quiconque pense que le temps est au repos, au mauvais compromis, c'est-à-dire celui qui se fait contre l'énergie de l'État, de la société civile, de notre tissu économique, qui pense qu'on pourrait, en quelque sorte, dans le moment que nous vivons, quand je vois nos voisins qui sont pour certains en train de rentrer en récession, les tensions géopolitiques sont mauvaises pour l'économie, nous ralentir, on ne vit pas dans le même monde. Donc, je vous le dis sincèrement… 
(Applaudissements) 

J'ai besoin de votre énergie et de votre courage, parce qu'il faut du courage pour faire les réformes. Je parle en connaissance de cause. Parfois même, on se retrouve tout seul. Mais ce n’est pas grave, parce que ce qu'on est tous en train de faire. C'est l'avenir du pays et il n'est pas encore assuré. Nous allons devoir redoubler de courage et d'énergie en matière de travail, d'emploi. Nous n'y sommes pas. France Travail, c'est une réalité sur le terrain qu'il va falloir faire vivre. Je compte sur nos entrepreneurs pour continuer à embaucher, mais nous, on va devoir s'organiser et avec vous tous pour former, requalifier, aider aussi dans ce contexte-là à trouver des solutions très concrètes à ceux qui sont le plus loin de l'emploi. Maintenant, c'est du cousu-main et c'est du territorial. C'est là où j'ai besoin collectivement de vous. J'ai beaucoup d'espoir sur les négociations qui sont en cours, parce que ça fait partie de l'agenda des négociations de nos partenaires sociaux. Mais on a besoin d'aller chercher ceux qui sont le plus loin de l'emploi par des négociations très concrètes, des efforts sur le terrain de nos entreprises. On a besoin de continuer et on va continuer sur les baisses d'impôts. Mais nos baisses d'impôts ne peuvent pas financer des non-décisions des partenaires sociaux, je vous le dis en toute sincérité, et elles ne les financeront pas. 

De la même manière, les réformes qui ont été faites, quand elles ont des effets bénéfiques pour les partenaires sociaux, elles doivent contribuer à la transformation du pays. Quand les réformes des prédécesseurs étaient mauvaises pour les régimes, elles étaient compensées à l'euro. Il n'y a pas de système où on compense à la baisse et on ne récupère pas la hausse. Vous ne feriez pas ça pour vos entreprises, je ne l'accepterai pas pour la collectivité publique. 

De la même manière, je vous demande de continuer à accélérer le travail sur le partage intelligent de la valeur au sein des entreprises. On a des négociations qui portent sur les salaires qui sont aussi l'occasion de valoriser les salariés, de les associer aux fruits du travail. La bonne échelle, c'est l'entreprise, j'en suis convaincu. Le cadre qui a été créé est un cadre fructueux je vous fais confiance pour ce point. On a besoin de continuer à avancer sur la formation des jeunes. Il ne faut rien relâcher de ce qu'on a lancé sur l'apprentissage. On a maintenant une vraie révolution qui est celle du lycée professionnel où on a besoin du tissu productif. Nos lycées professionnels, objectivement aujourd'hui, étaient dans une situation qui était inacceptable, parce qu'on laissait beaucoup trop de nos jeunes soit dans le décrochage scolaire, soit dans des filières où il n'y avait pas assez de perspectives. On fait une réforme de la carte des formations qui va s'achever dans les prochaines semaines. On a besoin, là, de vous tous, sur les territoires et je compte vraiment sur vous. On a besoin derrière, de les associer à des stages, d'avoir l'expression des besoins en projectif, et c'est là où nos fédérations, nos organisations justement patronales jouent un rôle très important, territorialiser c'est de se dire où sont les besoins aujourd'hui où sont les besoins à cinq ans et à dix ans, et de pouvoir créer les filières qui vont nous aider à les former. Allez dans les écoles, les universités, faites découvrir à tous la diversité de vos métiers et de vos ambitions, c'est absolument indispensable. On va continuer aussi pour les transitions, les simplifications et l'accompagnement. On a besoin, avec BPI et avec l'ADEME, de simplifier les outils pour vous et d'être encore plus ambitieux sur les grandes transitions. France 2030 est au cœur de celle-ci, j’aurai l’occasion d’y revenir dans les prochaines semaines. 

Sur la transition écologique, on va non seulement mettre en place une planification, on a mis en place avec le crédit d’impôt investissements industrie verte, la possibilité d’accompagner à hauteur de 20 à 45% du montant de l’investissement. On va accompagner près de 20 000 PME industrielles dans leur trajectoire de décarbonation, en plus de ce qu'on fait pour les 50 grands sites industriels français. Et à côté de ça, on va se battre pour, au niveau européen, avoir plus de financements pour continuer la réforme. Et puis pour la bataille de l'export, avec le plan en export, on doit réussir à augmenter de 25% nos efforts dans le domaine. Je compte sur Business France et tous les acteurs de la filière pour pouvoir avancer sur ce sujet. 

Vous l'avez compris, et je vais conclure là-dessus, on n'a qu'une chose à faire : faire réussir ETIncelles et redoubler d'efforts sur les grandes réformes. Nous avons besoin de continuer d'avoir beaucoup d'envie, beaucoup d'ambition et du courage. Parce que rien de ce qui s'est fait ces dernières années ne s'est fait tout seul, ce n’est pas à vous que je vais le dire, c'est le fruit du travail de vos équipes et de vous-mêmes. Rien des réformes qui s'est fait ne s'est fait tout seul. Il n'est pas encore temps pour nous, collectivement, de nous reposer. J'espère que ce temps viendra, mais ce n'est pas le moment. On va devoir continuer à charbonner, à nous battre, à faire des réformes, à investir, à redoubler d'ambition, comme vous en avez à l'international. Le programme ETIncelles doit être mû par un objectif clair : 1 000 ETI de plus avant la fin du quinquennat. On doit tous faire en sorte que ce soit atteignable. Ça l’est, il y a déjà un formidable objectif qui avait été donné. Il est en train d'être dépassé parce que la dynamique est bonne, parce que les chiffres d'affaires aussi augmentent avec l'effet de l'inflation, parce qu'on a de la consolidation qui a commencé. On doit donc redoubler d'efforts. Comme disait Richelieu : “les grands embrasements naissent de petites étincelles”. Je nous souhaite ces grands embrasements. Ils viendront. En tout cas, vous m'aurez à vos côtés pour y arriver. Vive la République et vive la France !

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers