Le Président de la République s'est rendu ce vendredi à Malte à l’occasion du 10ᵉ̀ᵐᵉ Sommet des pays du Sud de l’Union européenne (Med9).
Lors de ce sommet, les chefs d’État et de gouvernement ont échangé sur les relations entre l’Union européenne et la rive sud de la Méditerranée, ainsi que sur les grandes priorités de l'agenda de l'Union européenne, comprenant les sujets liés à l'Ukraine, à l’immigration, à la gestion et à la prévention des catastrophes naturelles ou encore à l'économie.
Revoir la déclaration conjointe :
29 septembre 2023 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration du Président de la République lors du sommet Med9.
Merci, Monsieur le Premier ministre. Merci, Madame. Et je vais remercier les organisateurs. Merci beaucoup pour ce MED9.
Je crois que vous avez parfaitement retranscrit le contenu de nos propos et les conclusions qui sont les nôtres. Je voudrais simplement juste ajouter quelques points. D’abord, dire que les 9 pays qui constituent, de l’Atlantique jusqu’à la Méditerranée orientale, l’arc que nous représentons ici sont eux-mêmes touchés par beaucoup de catastrophes naturelles et je veux avoir un mot de solidarité pour particulièrement nos collègues grecs et slovènes. Et je sais ce qui vous a touché ces derniers jours, ces dernières heures ou ces dernières semaines et vous dire combien la France et l’Europe et les collègues ici présents sont aux côtés de vos peuples. Et vous l’avez dit également, je veux ici avoir un mot de solidarité à l'égard de la rive Sud de la Méditerranée qui a été durement touchée par des catastrophes naturelles, et avoir un mot pour à la fois le Maroc et la Libye. Car la Méditerranée, c'est ainsi que nous envisageons la formation que nous représentons, est un espace de solidarité face à ces catastrophes.
Et c'est pourquoi l'agenda que nous avions ensemble dessiné à Alicante, qui conciliait à la fois compétitivité et transition climatique, doit aussi embrasser notre capacité à réduire nos émissions et être une région à neutralité carbone en 2050, mais à également investir en termes d'adaptation et de prévention comme de réaction aux catastrophes naturelles. Et je soutiens à cet égard pleinement les propositions qui ont été faites par le Premier ministre de la Grèce à cet effet en ce qui concerne nos investissements européens.
Nous avons ensuite couvert tous les sujets qui ont été rappelés un instant par la présidente du Conseil italien et le Premier ministre maltais : un soutien constant et continu à l'Ukraine, une volonté de poursuivre l'affirmation et l'approfondissement de la politique industrielle de l'Union et une détermination claire pour faire de notre Europe un leader de la transition écologique et de la transition numérique. Et au fond, cet agenda que nous avons défini à Versailles en mars 2022, qui est celui d'une plus grande souveraineté européenne sur le plan militaire, technologique, également financier et économique, est celle que nous devons continuer de poursuivre et celle dans laquelle nous nous retrouvons tous très profondément. C'est ce qui justifie le soutien ici unanime à une Europe qui investit davantage et qui sait réformer sa gouvernance économique pour tirer les conséquences de ce nouveau contexte. Nous aurons l'occasion d'y revenir lors du Conseil européen informel le 6 octobre à Grenade, à l'invitation du Premier ministre SANCHEZ, ainsi que lors du troisième sommet de la Communauté politique européenne.
Pour conclure, je voudrais simplement revenir sur la question migratoire qui a été évoquée. La situation que nous vivons depuis plusieurs mois et la situation exceptionnelle à Lampedusa par son ampleur appellent très clairement une réponse européenne unie et nous conduit tous à faire preuve de solidarité avec l'Italie, comme nous devons faire preuve de solidarité avec tous les pays de première entrée, car c'est toucher le sol italien, et quand la Grèce ou l'Espagne le vivent aussi, nous devons avoir la même solidarité.
À ce titre, je veux remercier la présidente de la Commission pour le plan d'action en 10 points qu'elle a très rapidement présenté pour répondre à ces enjeux. Nous avons eu, comme le rappelait à l'instant la présidente du Conseil, MELONI, une discussion avec elle-même et la présidente de la Commission VON DER LEYEN. Et pour proposer à nos collègues une mise en œuvre opérationnelle de ce plan en 10 points de manière très concrète, qui doit nous conduire justement à finaliser les choses. D'abord, il y a une discussion européenne, comme vous l'avez dit, dont je souhaite également qu'elle puisse se parachever dans les jours à venir et qui nous permettra d'améliorer notre fonctionnement interne pour le pacte asile et migration. J'ose espérer qu'elle puisse se finaliser dans les tout prochains jours et nous y œuvrons ensemble. Ensuite, nous souhaitons améliorer la dimension externe et améliorer le partenariat concret avec les pays d'origine, en particulier en Afrique, et les pays de transit, tout particulièrement de la rive Sud de la Méditerranée. Et donc les propositions opérationnelles qui sont les nôtres sont des propositions d'un partenariat respectueux, visant à apporter des moyens financiers, des coopérations techniques, mais à lutter de manière très concrète contre les trafiquants d'êtres humains qui profitent de la misère de celles et ceux qui prennent tous les risques, parfois conduisent au pire dans la mer Méditerranée et nous conduisent à supporter cette pression migratoire qui est aujourd'hui la nôtre. Nous soutenons le plan en 10 points et nous souhaitons donc à cet égard avoir une traduction la plus rapide possible avec nos principaux partenaires de la rive Sud, tout particulièrement la Tunisie et la Libye pour pouvoir avancer en ce point.
À nouveau, merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre, cher Robert, pour le compte-rendu exhaustif que vous avez fait de nos travaux et surtout pour avoir accueilli cette discussion, à mes yeux, extrêmement utile dans ce moment. Je ne reviens pas sur tous les autres points que vous avez parfaitement détaillés. Je vous remercie à nouveau et souhaite une bonne présidence de notre groupe à Chypre qui reprend le flambeau pour l'année prochaine.
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