Troisième édition de la Grande Exposition du Fabriqué en France.

Bonjour, bienvenue dans cette maison. 

Mesdames et Messieurs les ministres, 
Mesdames et Messieurs les députés, 
Mesdames et Messieurs les sénateurs, 
Mesdames et Messieurs les préfets, 
Mesdames et Messieurs les maires, 
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations professionnelles et des différentes filières, 
Madame la présidente et Mesdames et Messieurs les membres du jury, 
Chers amis entrepreneurs, artisans, apprentis, 
Mesdames et Messieurs. 

C'est une grande fierté pour nous de vous accueillir à nouveau à l'Elysée pour ce troisième opus de la Grande Exposition du Fabriqué en France, aventure débutée en 2020, qui a déjà survécu à une crise sanitaire et que nous avions à cœur de poursuivre lors de ce deuxième quinquennat. Fierté et surtout de vous compter parmi nous, vous, qui représentez la fine fleur de l'entrepreneuriat français, de ce qui irrigue véritablement nos territoires et qui avez été sélectionnés parmi près de 2 500 candidats, dont l'augmentation est constante chaque année. Les candidatures étaient parfois de si bonne qualité qu'il était, je crois, impossible de les départager et certains départements ont eu des ex aequo. 124 dossiers ont été retenus, bien davantage encore méritaient de l’être. 

Je veux vraiment remercier le jury d'avoir tranché ces choix cornéliens et en particulier Sophie DAVANT, qui l'a présidé. Merci, chère Sophie. Nos ministres qui étaient à vos côtés, ainsi que le Collège de personnalités, au parcours qui ont en commun l'amour de la production tricolore et des engagements très profonds pour nos entreprises depuis tant d'années, qu'il s'agisse justement de valoriser le Made in France dans un salon bien connu et qui fête sa 11ème édition le 9, 10, 11 novembre prochain - je fais la publicité, qu'il s'agisse du réseau des EPV et Origine France Garantie - c'est vrai qu’il y a plus d'une trentaine d'entreprises du patrimoine vivant qui sont présentes dans aujourd'hui l'exposition. Merci à tous les élus qui sont là et au service de l'État qui, aux côtés de l'ensemble justement des ministères économiques et financiers, leur direction ont instruit tous ces dossiers aux équipes de l'Élysée qui, le temps d'un week-end, transforment notre lieu de travail en véritable conservatoire vivant du Fabriqué en France pour le plaisir des un peu plus de 9 000 Françaises et Français qui sont inscrits pour les jours à venir et qui viendront voir vos entreprises, vos œuvres, vos fabrications. 

Le fabriqué en France, ce n'est pas simplement une rémanence de notre passé industriel, ni une marotte, ce n'est pas un label de luxe pour nantis, c'est une condition de notre souveraineté, de notre vigueur économique, c'est un vivier d'emplois, c'est une exigence d'amélioration du produit consommé et de préservation de long terme de notre environnement. Le Fabriqué en France, pour moi, c'est une mention en même temps qui a du sens, c'est-à-dire celui de l'innovation la plus contemporaine, on l'a vu chez beaucoup d'exposants, et de la tradition la plus française. D'ailleurs l'une s'inspirant de l'autre pour pouvoir garder la production sur notre sol. Ce qui montre que l'innovation n'est jamais l'ennemi de la tradition, bien au contraire. C'est la capacité à reproduire au plus près du terrain parfois pour permettre de réduire les émissions, le bilan carbone, le coût logistique. 

On le voit, de l'habillement à la chaussure, en passant par la bicyclette qui, on croyait encore naguère, impossible de produire sur notre sol, en organisant des filières, en sachant reprendre quelques réflexes de protection de la production en France pour de bonnes raisons, en développant les innovations, comme plusieurs d'entre vous ont su le faire, on arrive à reproduire sur notre sol. C'est le meilleur de la tradition artisanale matinée d'innovation qui est ici donc représentée, des chapeaux corréziens de Chéri Bibi, aux chaussures iséroises Paraboot, des instruments de musique venus de Mantes-la-Ville aux montres polynésiennes Temanus, etc., etc. Je ferai tant de jaloux à n'en citer que quelques-uns. Des bières Made in Corsica Pietra, aux célèbre sucette Pierrot Gourmand au caramel, je sais que plusieurs ont plaidé pour celle-ci, du cognac Frapin, venu de Charente aux délicieuses sardines bretonnes du Finistère, c'est aussi un voyage dans tous nos territoires et dans beaucoup d'aventures familiales. 

Mais ce qui transparaît aussi dans ces stands, c'est la prise de conscience, je le disais rapidement, des défis de demain. On le voit là à travers plusieurs d'entre vous. En effet, plusieurs produits ont fait l'objet d'un soin attentif quant à leur investissement dans la transition écologique, certains ont fait même leur cœur de mission de cette aventure, et c'est un axe fort que nous mettons en avant. Je pense à Marine Tech, venue du Var, qui vise à transformer les eaux impropres à la consommation en eau potable grâce aux énergies renouvelables. TchaoMégot de l'Oise, qui extrait les substances toxiques des mégots de cigarette pour en faire des isolants thermiques. Earthway, qui, depuis les Alpes-Maritimes, a trouvé la solution pour valoriser des déchets plastiques, ou les 2CV du Méhari Club Cassis, désormais électriques et qu'on voit dans la cour. 

Ce fabriqué en France reste aussi synonyme d'excellence, de dépassement de technologies de pointe, investi pour le progrès humain, et on le voit là aussi dans plusieurs des exposants, des hélices venant des Alpes-de-Haute-Provence, qui, du haut de leurs deux petits kilos, sont des hélices les plus légères du monde, jusqu’à plusieurs dispositifs médicaux ou logiciels girondins d'INHeart, qui permettent de créer des jumeaux numériques de cœurs de patients. Au fond, en contemplant ces maquettes France 2030 de lanceurs turbines, de drones, qui prennent la tête de la concurrence mondiale, comme les futurs avions décarbonés d'Ascendance ou le prochain ordinateur quantique de Quandela, le robot d’Ifremer qu'on a vu encore ces derniers jours et qui a fait partie des aventures et d'une très grande fierté française, malheureusement, au cœur des drames que nous avons pu vivre, on voit aussi toute l'admiration légitime qu'on peut avoir pour notre meilleure technologie. 

Ces 124 produits, ce sont 124 histoires personnelles faites de soutien familial, d'amis, de passion devenues des aventures nationales. Ce sont des leçons d'optimisme, je le sais aussi, souvent d'abnégation, de combat contre toutes les fatalités, parfois contre les leçons que certains faisaient il y a quelques années ou quelques décennies vous expliquant que c'était un combat impossible, mais il fut tenu. Alors je veux ici dire tout le respect et l'admiration que nous avons en vous exposant, mais en pensant derrière vous à toutes celles et ceux qui participent de ces mêmes aventures, du très grand respect que nous avons pour les artisans, les entrepreneurs et l'ensemble de leurs collaboratrices et collaborateurs qui se battent chaque jour contre la difficulté, la concurrence internationale, le coût des facteurs de production, parfois les tracasseries administratives ou les complexités, la conquête de nouveaux marchés. 

C'est très rare de voir des entrepreneuses et des entrepreneurs qui se plaignent — je dis ça par prévision pour les échanges que nous allons avoir — parce que ce sont toujours des espèces résilientes et qui, contre vents et marées, cherchent des solutions et sont aussi des leçons pour notre nation. C'est une France qui se bat, qui connaît peu les jours fériés ni les horaires, mais qui permet de créer de l'emploi, qui redonne des projets à des territoires, qui fait que plusieurs d'entre vous qui aviez d'autres vies sont allés rouvrir des entreprises parfois séculaires pour redonner de l'avenir à tel ou tel village ou à telle ou telle vallée. 

Je veux ici vous dire en tout cas que l'État sera là à vos côtés, comme il l'a été pendant la crise Covid, au moment de la relance avec France Relance, ou maintenant avec France 2030. Nous allons continuer avec la DGE, la DGCCRF, les douanes, les préfectures, le soutien par la simplification. Il y a encore beaucoup de travail, mais vraiment de plus en plus je veux que cette culture continue de changer, d'être en mode projet, en accompagnement, en simplification, et là je suis preneur de toutes vos idées. Je veux aussi remercier les grands opérateurs de l'Etat. J'ai parlé de la mission France 2030, je veux aussi évidemment parler de BPI France et pour l’export de Business France qui avec les ministères, le ministère de la Culture aussi que je veux, ici, citer à côté de Bercy, œuvre chaque jour et BPI France en particulier est aussi au capital de plusieurs d'entre vous, en plus qu'il met en place des accompagnements qui soient financiers ou managériaux. 

L'Etat sera là aussi, pour aider à faire vivre et transmettre vos métiers si riches de savoir et de savoir-faire. J'y porte, vous le savez, une attention toute particulière. C'est pour ça que nous accompagnons beaucoup de ces labels que j'évoquais tout à l'heure, patrimoine vivant. C'est aussi pour cela que nous avons lancé ce grand plan et que les ministres, ici présents, ont lancé ce plan sur les métiers d'art et la défense de l'artisanat, parce que ce sont des savoir-faire qu'il faut reconnaître, valoriser, protéger et aider à transmettre. C'est aussi pour cela que nous continuons de nous battre pour l'apprentissage. 

Grâce à vous, à beaucoup de vos secteurs, on est passé en cinq ans de 230 000 apprentis par an à aujourd'hui 837 000 contrats malgré la crise. L'objectif est d'un million en 2027. Il est atteignable et il faut continuer de nous mobiliser. Mais derrière cela, c'est une capacité à faire rentrer nos jeunes dans vos métiers, à les former, à rompre, en quelque sorte, cette fracture qu'il y avait entre le monde académique et l'emploi, l'entreprise. C'est aussi pour cela que j'aurai besoin de vous dans les mois qui viennent pour la réforme du lycée professionnel que nous comptons développer exactement dans le même esprit, en permettant d'adapter la carte des formations pour qu'elles correspondent à vos savoir-faire, et en permettant, là aussi, avec beaucoup de pragmatisme, de permettre à nos jeunes quelle que soit la filière qu'ils choisissent, parce qu'il y a un avenir dans celle-ci, de continuer d'avancer. 

Pour attirer vers ces métiers, il faut évidemment la bonne orientation, ce sur quoi nous allons travailler dès la 5ème en appelant les entreprises à venir présenter leurs métiers, en ayant une meilleure orientation, une revalorisation du lycée professionnel, de l'apprentissage, et puis en continuant de valoriser les filières d'excellence. C'est pourquoi aussi je tiens tant aux meilleurs ouvriers de France, aux meilleurs artisans et à tous les concours qui les valorisent et il y a parmi vous d'ailleurs beaucoup de ces MOF ici présents, de ces meilleurs apprentis, et qu'il s'agisse d'ailleurs des métiers les plus technologiques, aux arts de la table, ou de nos graveurs, et je remercie encore une fois la monnaie d'être là et de notre graveur d'être à nos côtés, ce sont des gestes d'excellence transmis de génération en génération avec leur part de secrets qui sont ainsi reconnus. 

Cette reconnaissance passe aussi, pour la jeune génération, par la compétition des WorldSkills, dont je souhaite saluer les futurs participants qui sont présents en nombre aujourd'hui. On les soutient dès le début, vous le savez très bien, j'étais dans le Sud-Ouest dès 2016 à vos côtés. Nous avons à chaque fois accueilli ici nos lauréats et la France a à s'enorgueillir d'avoir à recevoir ces grands événements. Nous sommes fiers d'accueillir la prochaine finale mondiale en 2024 à Lyon. Ce sont des véritables Jeux olympiques des métiers, juste avant nos Jeux Olympiques et Paralympiques. Alors, pour représenter votre équipe, il vous fallait une mascotte, un emblème. Après un concours acharné associant élèves, professeurs et entreprises, je suis heureux de vous annoncer que l'objet totem qui vous représentera sera le French Rooster, en bon français. Cette incroyable silhouette de coq que vous exposez, prêt à chanter, réalisée. Il est réalisé par huit élèves du lycée Jean-Chaptal à Amboise dans un matériau biosourcé à base de roseaux de l'entreprise Roseau-Brenne. Ce sera durant tout le week-end l'emblème du fabriqué en France. Je veux féliciter ses créateurs, mais aussi les autres finalistes, les équipes du lycée professionnel Louis Girard à Malakoff, du lycée professionnel Le Corbusier à Tourcoing, de l'école La Mache à Lyon, ainsi que les lauréats du prix spécial l'école primaire de Villeneuve-sur-Verberie. 

Je voudrais féliciter plus largement toutes les équipes des lycées professionnels et des CFA partout en France, qui toutes nous ont proposé des projets esthétiques ingénieux et qui sont aussi les promesses pour demain. En tout cas, sachez qu'en vous recevant aujourd'hui, c'est pour nous une grande fierté de pouvoir mettre à l'honneur vos savoir-faire. Mais en tant que Président, à chaque fois que je me déplace sur le territoire, allant à vos côtés pour célébrer l'hydrogène à Béziers ou pour être aux côtés des tissus innovants et des nouvelles chaussures au cœur de l'Ardèche ou partout ailleurs sur nos territoires, c'est pour moi toujours une immense fierté et une immense reconnaissance, parce que vous permettez à des savoir-faire de perdurer, parfois de revenir et d'être réinventés, mais surtout, vous donnez vitalité à notre Nation. Dans des moments si difficiles que nous traversons, parfois, et en ce moment même, alors qu'il peut y avoir du doute, de la division, et qu'on voit bien que certains, d'ailleurs, cherchent à prospérer sur cela, je crois résolument dans notre capacité collective à respecter ce que nous sommes dans notre diversité. 

Il y a ici la France des villes et la France des champs. Il y a la France des métropoles, la France rurale, la France des villes moyennes. Elles ne sont pas opposées, ces France. Elles font notre richesse. Vous la représentez, respectueuse dans cette diversité, mais parce qu'elle a toujours un projet d'avenir. C'est lorsqu’on voudrait recroqueviller la France ou la renvoyer à des oppositions ou à l'impossibilité de tresser ses destins, qui sont pourtant notre histoire et notre réalité, qu'on se trompe. C'est par votre force d'âme, de caractère, par votre capacité à innover, par le temps que vous y mettez, la générosité qui est la vôtre, et celle aussi de transmettre et de former, que nous pourrons bâtir l'avenir de la Nation, trouver les solutions pour demain, construire un futur possible pour nos jeunes en leur proposant des métiers qui ont du sens, qui les rendent fiers et qui leur permettent de nourrir leur famille, qu'il s'agisse de la France métropolitaine ou de notre France ultramarine. 

Merci infiniment, infiniment pour cette énergie, ces talents et ces projets. Nous sommes très fiers de vous avoir aujourd'hui. 

Vive le Fabriqué en France, vive la République et vive la France ! Merci aux jurys. Merci beaucoup.