Le Président de la République s’'est entretenu avec Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, au Palais de l’Elysée ce mercredi 28 juin 2023.

Cette rencontre intervient en préparation du Sommet de Vilnius les 11 et 12 juillet prochains

L’Alliance doit continuer à mener résolument sa mission de défense collective et, en bonne coordination avec l’Union européenne, de soutien à l’Ukraine, qui mène actuellement sa contre-offensive face à une Russie divisée. 

La France, allié fiable et robuste, continuera de jouer un rôle central sur le flanc Est, que ce soit en tant que nation cadre en Roumanie, où elle a déployé des forces au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, ou par ses missions de surveillance aérienne dans le ciel de la Pologne et des Etats baltes. La prochaine Loi de programmation militaire viendra conforter l’engagement de la France dans ce rôle. 

Le Président de la République reste également attaché à l’unité de l’Alliance, et continue à cet égard d’appeler à la ratification rapide de l’adhésion de la Suède, après celle de la Finlande.  

Revoir la déclaration conjointe :

28 juin 2023 - Seul le prononcé fait foi

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DECLARATION CONJOINTE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AVEC LE SECRETAIRE GENERAL DE L'OTAN M. JENS STOLTENBERG.

Monsieur le secrétaire général, cher Jens, 

Thank you so much for being here. Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui à Paris. En effet, dans la période de forte tension que nous vivons actuellement, marquée notamment par l'agression de la Russie contre l'Ukraine, le rôle de l'OTAN est plus important que jamais. Et depuis le 24 février 2022, notre Alliance a su répondre avec unité et détermination, mais aussi avec responsabilité, au défi sans précédent que constitue le retour de la guerre à grande échelle sur le continent européen. 

Depuis plus de 16 mois désormais, l'OTAN est au rendez-vous et l'article 5, comme je l'ai dit, joue tout son rôle. Il tient la Russie en respect, il sanctuarise le territoire des alliés orientaux, alors que nous livrons massivement avec le concours de l'Union européenne notamment les équipements militaires qui permettent à l'Ukraine de se défendre. En Roumanie, en Pologne ou dans les pays baltes, la France, vous le savez, prend toute sa part à cet effort et assume pleinement ses responsabilités et continuera de le faire. 

C'est la raison pour laquelle le projet de loi de programmation militaire que j'ai proposé au Parlement et dont l'examen vient de débuter au Sénat, établira notre effort de défense de manière structurelle au-delà des 2 % de notre PIB et conduira d'ailleurs à l'issue de ces deux mandats à avoir doublé le budget de nos armées. Mais l'OTAN joue aussi un rôle dans la solidarité directe avec l'Ukraine. Nous déployons un ensemble complet de mesures d'assistance renforcées pour aider à la réforme des forces armées ukrainiennes, favoriser leur interopérabilité avec les forces de l'Alliance et leur apporter un soutien dans le secteur non létal. 

Monsieur le secrétaire général, vous avez joué un rôle central pour permettre à notre Alliance d'être à la hauteur du moment et je sais tout l'engagement qui a été le vôtre pour préserver l'unité des alliés alors que beaucoup pariaient sur nos divisions. Vous vous êtes investis pour assurer que l'OTAN réponde avec la fermeté nécessaire aux provocations de la Russie, mais également lorsque cela a été nécessaire, pour éviter de nous engager sur le terrain dangereux de l'escalade. 

Je tiens également à saluer votre engagement pour la coopération entre l'Union européenne et l'OTAN qui s'est manifesté par une troisième déclaration conjointe en janvier dernier. C'est indispensable, et j'ai eu l'occasion de le rappeler encore récemment, car une défense européenne plus forte et plus opérationnelle apportera une contribution irremplaçable à la sécurité de l'espace euro-atlantique. 

Votre visite à Paris intervient alors que nous nous retrouverons à Vilnius dans exactement deux semaines pour un Sommet dont chacun mesure l'importance dans le contexte que je viens d'évoquer. Et les décisions que nous aurons à y prendre nous engagent pour les années à venir. Je pense en premier lieu au soutien à l'Ukraine, que nous devons inscrire dans la durée. Il nous faudra aussi définir un chemin pour concrétiser la perspective d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN que nous avions ouverte en 2008 à Bucarest. Nous aurons également la responsabilité de définir une architecture de sécurité, des plans de défense cohérents avec les décisions prises l'an dernier au Sommet de Madrid. 

Il nous faudra enfin, et surtout, nous mettre en mesure d'adresser le message d'unité qui s'impose aujourd'hui. L'adhésion de la Finlande à l'OTAN, il y a quelques semaines, a constitué un geste fort. Il faut maintenant aller au bout de cette logique et permettre à la Suède de participer au Sommet de Vilnius en tant qu'allié de plein droit. 29 États ont achevé leur procédure nationale il y a de nombreux mois. J'invite les deux qui ne l'ont pas encore fait à bien mesurer leur responsabilité. Il est temps plus que jamais de prendre les décisions qui permettent l'unité et la sécurité du continent. 

Monsieur le secrétaire général, cher Jens, merci encore de votre présence aujourd'hui et de la discussion que nous allons avoir. 

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