Déplacement à Muttersholtz, dans le Bas-Rhin.

Bonjour à toutes et à tous. 
D’abord, je salue l'ensemble de nos élus, 
Monsieur le maire, nos parlementaires, 
Les parlementaires européens, 
Monsieur le président du conseil régional de la communauté européenne d’Alsace, 
L’ensemble de nos élus en vos grades et qualités, 
Notre préfète de région et puis merci surtout de m’accueillir et merci à vous d'être là. 

Le but, c’est surtout qu’on puisse échanger librement. Moi, je voulais dire quelques mots. Il se trouve que je connais votre entreprise depuis quelques années parce que dans un temps passé, quand on préparait les choses sur la filière bois, vous étiez, Monsieur MATHIS déjà aux avant-postes. 

On a ensuite pris comme vous le savez des réglementations importantes pour la construction, la fameuse RE2020, pour les plus techniciens, qui est très importante pour la filière bois et vous étiez à mes côtés il y a quelques semaines en Afrique, au moment où on a tenu ce premier sommet pour les forêts, pour essayer de démontrer qu'au fond, on avait un chemin pour l'activité économique et la lutte pour la biodiversité, contre le réchauffement climatique. Votre secteur en est le parfait exemple. Si on arrive à vous aider à vous développer dans les prochaines années, ce qui est le but, à ce que des comparables se développent, on va réussir à gagner 3 batailles fondamentales pour le pays qui sont pour moi au cœur de tout : l'indépendance, la réindustrialisation et le climat. 
L'Indépendance. Pourquoi ? Parce qu'on est une des plus grandes forêts d'Europe, mais on exploite mal notre bois. On doit donc réformer l'ensemble de la filière pour justement, on en parlait, mieux prévenir la production, mieux traiter le bois, mieux ensuite l'exploiter et le valoriser parce qu’aujourd'hui, on l'exploite mal, on importe trop de bois et on importe encore plus d’éléments transformés en bois qui viennent d'ailleurs, c'est de la folie complète. On doit être plus souverain, on peut le faire. 

La deuxième bataille, celle qui crée des emplois - et ce qui crée des emplois, c'est ce qui permet ensuite de financer nos services : l'école, l'hôpital, d'aider nos collectivités locales -, c'est l'industrie. Notre problème, c'est qu'on a eu 30 ans de désindustrialisation. On est en train de changer et cela passe par nos efforts collectifs. Votre secteur est au cœur de cette bataille. 

Troisièmement, le climat : plus on développera des grands projets et des constructions en bois, plus on évitera des matériaux qui sont émetteurs de CO2, puis on gardera la capture qui est faite par le bois de CO2. Si on le fait de manière raisonnée et intelligente, on préservera la biodiversité qu'il y a dans nos forêts et les écosystèmes qui vont avec. C'est ce qu'on veut faire pour notre pays et à l'étranger. Ces sujets qu'on oppose très souvent, le climat avec l'économie, la souveraineté avec des batailles mondiales, on peut les réconcilier. La filière bois en est un formidable exemple et votre entreprise, qui excelle dans ce domaine depuis plus de deux siècles, est un modèle. 

Si je suis là aujourd'hui, c'est pour faire le point de ce qu'on a fait ces dernières années, de voir ce qui marche, ce qui ne marche pas et puis avancer parce que, je finirai là-dessus, vous toutes et tous, vous participez aux grandes aventures de la nation. Alors, ces dernières années, je me félicite qu'avec à la fois la mission France relance et puis France 2030, vous ayez pu être accompagnés. Mais le plus important de l'accompagnement, ce sont les grands projets que vous avez été décrochés. Les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques dont notre pays est si fier et que nous allons accueillir maintenant dans un peu plus d'un an, ils font travailler la France entière. 

J'ai évoqué il y a deux jours l'un des autres grands projets qui est Notre-Dame, qui fait aussi travailler beaucoup d'entreprises de la région. Vous, du Grand Palais provisoire jusqu'aux grands équipements et aux grandes infrastructures, c'est, je crois, 60 millions environ de contrats qui ont été obtenus parce que vous avez le savoir-faire, parce qu’il y a des femmes et des hommes qui se battent et je suis très fier que nos Jeux olympiques et paralympiques par les structures provisoires qui sont justement prévues et nos grands projets, permettent de faire travailler les entreprises de toutes nos régions et je suis fier d’être ici en grand Est pour pouvoir être aux côtés de femmes et d’hommes qui vont accompagner ce projet et qui seront fiers de voir, pas simplement pour nos jeux mais après, ce qu’ils ont aidé à bâtir. Tout ça pour dire que quand le pays se rassemble sur des ambitions et des projets, on arrive à conjurer ce qu’on croyait être totalement impossible à réaliser. 

Moi, ça fait des décennies qu’on me dit que c’est impossible de développer la filière bois dans notre pays. On est condamné à avoir des forêts qui vivotent et à ne pas les exploiter et importer le bois. Si on va au bout des combats, qu'on est en train de mener à vos côtés, on peut faire de ce qui était une fatalité française une chance et donc, pour nos paysages, pour nos régions, pour notre économie et pour le climat, réussir à gagner cette bataille. Voilà pourquoi je suis parmi vous aujourd'hui. 

Ce qui m'intéresse, c'est aussi de pouvoir échanger avec vous sur les difficultés du moment, le coût de la vie et les prix qui augmentent. Comment se passent les carrières ? On a commencé à le faire dans l'entreprise. Ces sujets vont animer aussi l'agenda économique et social des prochains mois et qui, dans des entreprises du tissu industriel comme le vôtre, sont à traiter avec le dialogue social, les lois que l'on doit continuer de prendre et tout ce qu'on doit améliorer. Mais on ne peut améliorer les choses que s'il y a de l'activité. On peut avoir de l'activité que s'il y a des projets, de l'ambition et des femmes et des hommes qui les portent. Et c'est aussi pour ça que je suis devant vous aujourd'hui, pour vous remercier de cet engagement. Rendre hommage aussi à cette excellence française. Nos salariés, quelles que soient leurs qualifications, quel que soit le secteur, parfois, en arrivant avec des qualifications juste après le bac ou après une première formation, vont réussir à gravir les échelons dans l'entreprise à coups d'engagement, à coup de compagnonnage, à coup de volonté de durer et de fidélité. Et c'est aussi un des modèles que vous représentez dans cette belle entreprise familiale qui réussit : cette PME devenant progressivement entreprise de taille intermédiaire et je l'espère, grand groupe demain du secteur. Je ne serai pas plus long. Je veux surtout vous entendre et vous dire que vous êtes au cœur d'une des ambitions du pays, d’un de ces grands chantiers que j'évoquais, celui du travail, celui de la réindustrialisation verte et celui qui est au cœur aussi de nos paysages et de nos forêts et que pour tout cela, on continuera de vous accompagner comme on l'a fait à la fin du Covid et comme on l'a fait ces derniers mois sur nos grands projets. Je souhaite aussi qu'on puisse continuer à le faire en accompagnant l'entreprise dans les années qui viennent. 

Merci à toutes et tous et félicitations à vous.