Le Président de la République Emmanuel Macron a participé au 9ème Sommet des pays du sud de l’Union européenne EU MED, à Alicante en Espagne.

Ce sommet a permis d’aborder les enjeux propres à l’espace méditerranéen, en matière de transition climatique et de protection de la biodiversité, de relations avec le voisinage sud de l’Union européenne, ou encore de migration.

La discussion a également porté sur les grands enjeux de la souveraineté économique européenne. Il a ainsi été question d’énergie, avec d’une part les réponses européennes à apporter pour lutter contre la hausse des prix et sécuriser l’approvisionnement, et d’autre part la réforme à moyen-terme du fonctionnement du marché européen de l’énergie. 

Revoir la déclaration conjointe à l'issue du Sommet : 

9 décembre 2022 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE À L'ISSUE DU SOMMET DES PAYS DU SUD DE L'UNION EUROPÉENNE.

Merci beaucoup. Cher Pedro, Monsieur le président du Conseil, 

D’abord merci beaucoup pour l’hospitalité et le formidable accueil pour ce sommet et cette déclaration du MED-9. Et merci aux habitants d'Alicante pour leur accueil et d’avoir accepté ce qui va avec un tel sommet qui est pour la population souvent beaucoup de contraintes. On est heureux en tout cas de pouvoir à la fois découvrir ce lieu et le mettre en valeur. Et je veux à mon tour féliciter le Premier ministre de Croatie, cher Andrej, pour la performance de son équipe en quarts de finale. C'est une fierté et cela a coloré positivement la fin de ce sommet, même si tout ça se passait déjà dans un contexte extrêmement amical. 

Nous croyons, nous l'avons dit, à ce format et à ce rassemblement de neuf États et nous étions heureux l'année dernière d'accueillir justement Andrej et Robert pour la première fois autour de la table. Et de l'Atlantique à la Méditerranée orientale, je crois que ce MED-9 montre sa force, sa cohérence et au fond, c'est une Méditerranée de projets que nous avons poussés durant cette journée de travail avec à mes yeux, cinq points sur lesquels je souhaitais insister pour ne pas être redondant. 

D'abord, l'énergie, ça a été dit, je pense que nous avons dégagé durant nos sessions de travail une vraie convergence de vue pour avoir à la fois la sécurité d'approvisionnement et la baisse des prix sur le gaz. C'est le fruit d'une série de solutions techniques, mais il y a un soutien collectif pour de l'achat groupé et donc la mise en œuvre de cet achat groupé autour de la Commission européenne et d'un mécanisme commun, et d'aller vers des contrats de moyen/long terme pour obtenir des prix plus bas. En tout cas pour les trois à cinq années qui viennent, et réussir à faire baisser les prix. Puis une série de mesures techniques, ça a été très bien dit par mes prédécesseurs, donc je n'y reviendrai pas, mais qui seront défendues. Et nous souhaitons qu'il puisse y avoir un accord lors de la prochaine réunion des ministres de l'Énergie, le 13 décembre prochain, pour qu'on ait un bouquet de mesures techniques qui permette d'éviter la trop grande volatilité des prix de l'énergie, en particulier les gaz, et limiter la spéculation sur ce dernier. En parallèle de cela, ce matin, mais nous en avons déjà rendu compte, nous avons négocié et finalisé un accord très important avec le Portugal, l'Espagne et la Commission européenne pour ce premier corridor de l'hydrogène qui vient compléter dans la durée ces mesures de court terme dont nous avons besoin. 

Deuxièmement, il y a eu un accord très fort pour avoir une politique volontariste européenne d'attractivité et de compétitivité pour les technologies vertes. Au fond, nous sommes tous tombés d'accord sur la nécessité d'apporter une réponse à l’Inflation Reduction Act américain. D'abord par une série de négociations que nous sommes en train de conduire pour obtenir des exemptions, des mesures très techniques et importantes pour que notre industrie puisse être préservée, que les projets que nous avons en cours puissent être consolidés et que nous puissions être une place de production de ces solutions : de l'hydrogène à la batterie en passant par beaucoup d'autres technologies. Mais nous souhaitons aussi investir davantage, être compétitifs par rapport aux Américains sur ce sujet et avoir des approches plus simples et donc des instruments plus simples. Et c'est la discussion que nous avons eue tous ensemble avec la Commission européenne et qui étaient à nos yeux très importants. Mais donc, avoir sur ce sujet une réponse européenne forte dans les tout prochains mois et d'ici à la fin du premier trimestre de l'année prochaine est important et a été fortement soutenu. 

Troisième élément, c'est la croissance économique. Pedro l’a parfaitement dit, je n’ai rien à rajouter. Il y a un soutien très fort sur la proposition faite par la Commission européenne, une volonté d'améliorer encore les mécanismes d'appropriation par les Etats membres, mais au fond, de garder nos capacités, dans la période qui est la nôtre, à investir, à pouvoir utiliser à plein tous nos instruments budgétaires communs mais aussi nationaux, continuer à mener les réformes et donc marier, si je puis dire, le sérieux budgétaire que nous nous devons tous à nous-mêmes, avec une volonté de continuer à maintenir un investissement fort dans cette période. Et donc nous aurons quelques amendements communs à proposer mais il y a une vraie convergence. 

Quatrième élément, au-delà de cela, la volonté commune d'avancer sur les sujets de technologie et de défense, et en particulier de l'espace méditerranéen, un espace que nous voulons garder souverain et sûr et où nous allons continuer à déployer des opérations communes, une action commune et des équipements communs, là où c'est un espace qui est, on le sait bien, de plus en plus contesté, avec des présences sur le plan maritime de puissances qui sont parfois inamicales. 

Dernier point, c'est la biodiversité, parce qu'il y a une convergence et nous allons continuer d'y travailler pour justement mieux protéger notre Méditerranée, en particulier collectivement, lutter contre la pollution plastique dans la mer Méditerranée. Et là-dessus, nous souhaitons avoir une action concrète et commune. 

Je ne dirai pas par ailleurs ce que mes deux collègues ont déjà parfaitement dit par souci de temps. Mais je veux à nouveau remercier Pedro pour son hospitalité et le parfait accueil que nous avons eu ce matin et cet après-midi, et souhaiter bon courage à Malte qui va prendre le flambeau pour l'année prochaine et redire mon amitié à Nikos dont c'est le dernier sommet MED-9. Merci beaucoup.

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