Le Président de la République Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Premier ministre de la République hellénique, Kyriákos Mitsotákis, lors d’un dîner de travail, au Palais de l’Elysée.

Ils ont échangé sur les réponses que l’Union européenne apporte, de manière unie et solidaire, à la guerre en Ukraine et aux défis qui en découlent, notamment en matière de sécurité alimentaire. Sur l’énergie, leur échange portait sur les actions nationales et européennes pour préserver la sécurité d'approvisionnement en Europe et agir sur les prix de l’énergie.

Ils ont aussi échangé sur les profonds liens bilatéraux qui unissent la France et la Grèce, et notamment le partenariat stratégique acté en septembre 2021.

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12 septembre 2022 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Bonjour Mesdames et Messieurs. Heureux de vous retrouver. Monsieur le Premier ministre, cher Kyriákos.  Je suis très heureux de t'accueillir aujourd'hui à Paris et nous allons poursuivre les échanges dans un instant pour à la fois évoquer les relations bilatérales, l'agenda européen et le contexte géopolitique. 

Je veux avant toute chose profiter de l'occasion qui m'est offerte pour exprimer les remerciements de la France à l'égard de la Grèce pour la solidarité que vous nous avez témoignée cet été. Dès le début des incendies qui ont tragiquement dévasté une partie de nos forêts, la situation était difficile tant le nombre d'États membres touchés au même moment était important et la Grèce était présente pour nous aider et je veux vraiment vous remercier pour ce geste. Cette solidarité concrète, nous ne l’oublierons pas. 

Je suis heureux de voir aussi que le mécanisme européen de protection civile qui organise notre solidarité dans la gestion de crise et des situations d'urgence fonctionne bien et vite. Nous avons ensemble contribué à le déployer. Il a montré son efficacité dans ces circonstances et il nous appartiendra de le consolider. Il y a bientôt un an, nous avions acté ici même à l'Elysée, un partenariat stratégique entre nos deux pays en matière de défense et de sécurité. Et cet accord avait comme fondement notre parfaite communauté de vues et de valeurs, notre attachement commun aux principes de liberté, de démocratie, de respect des Droits de l'Homme et du droit international, y compris le droit de la mer. Il est venu renforcer notre sécurité collective. En faisant vivre ce partenariat, nous œuvrons pour la souveraineté européenne, mais aussi pour la sécurité, la stabilité, la prospérité dans des régions d’intérêts communs. Notre pleine coopération et solidarité sur les enjeux stratégiques dans le domaine de la politique étrangère, en matière militaire, en matière d'industrie de défense revêt une valeur encore plus grande aujourd'hui compte tenu de la situation du continent. 

Alors même que des provocations ont été réitérées et des propos inacceptables remettant en cause la souveraineté de la Grèce, je veux ici redire, comme j'ai eu l'occasion de le faire ainsi que notre ministre des Affaires étrangères, notre plein soutien avec clarté et fermeté. Ce partenariat stratégique vient de loin et ira loin et donc nous ne laisserons s'installer aucun désordre, en particulier en Méditerranée orientale et aucun désordre face à vous. 

Au-delà de ces échanges, nous reviendrons sur le contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine et nous redirons notre engagement à soutenir Kiev aussi longtemps que cela sera nécessaire en matière humanitaire, militaire et économique. Nous évoquerons également le sujet de la sécurité et de la sûreté nucléaire dans ce contexte ainsi que le dossier aussi de la reconstruction de l'Ukraine. Nous aurons à aborder la question de la crise alimentaire mondiale causée par l'agression russe et nos efforts européens en la matière, dans le cadre des voix de solidarité qui permettent une exportation massive des grains ukrainiens par voie routière et fluviale à destination d'Etats qui en ont le plus besoin. Nous poursuivrons à cet égard le travail. 

Je veux d'ailleurs dire ici que ces voies de la solidarité sont celles qui permettent jusqu'à date d'exporter le plus de céréales d'Ukraine, quoiqu'on dise, des voies maritimes dont je ne souhaite qu'une chose, c'est qu’elle puisse se développer encore davantage et qui vont aussi majoritairement, vers les pays qui en ont le plus besoin et qui sont les plus pauvres. Les efforts de l'Europe ont d'ores et déjà montré leur efficacité. 

L'énergie sera également un sujet important de notre entretien. La sécurité d'approvisionnement en Europe sera garantie par notre pleine solidarité entre Etats membres et c'est ce à quoi nous voulons continuer d’œuvrer. Nous avons plusieurs projets européens régionaux. Nous avons beaucoup avancé et je crois que la communauté de vue sur la question des prix de l'énergie, de la diversification et de l'accélération de notre agenda environnemental est un sujet que nous aborderons aujourd'hui, au-delà de la communauté politique européenne et de plusieurs autres sujets sur lesquels nous reviendrons. Je ne veux pas être plus long. Je veux surtout remercier monsieur le Premier ministre, cher Kyriákos, de sa présence aujourd'hui à Paris. Vous voyez, nous avons, je crois ces dernières années, énormément renforcer le partenariat entre nos deux pays pour nous-mêmes, pour la région de Méditerranée orientale, pour notre Europe. Et ça nous donne, je crois, une véritable crédibilité au moment où la guerre revient sur le continent pour agir ensemble. Merci Kyriákos d'être là. 

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