Au lendemain de sa visite aux troupes françaises déployées en Roumanie dans le cadre de la présence avancée de l’OTAN, le Président de la République Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Président de Roumanie Klaus Iohannis. 

Revoir la conférence de presse : 

15 juin 2022 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Prises de parole du Président de la République lors du point presse conjoint avec le Président de la Roumanie, Klaus Iohannis

Merci monsieur le Président, cher Klaus,
Merci pour l’accueil, je suis heureux d’être à tes côtés aujourd’hui en Roumanie.

Je suis très heureux en effet d’être ici, sur la base MK, à l’invitation de monsieur le Président Klaus IOHANNIS pour cette visite aux armées. Ce déplacement intervient, le Président vient de le rappeler, dans un contexte extrêmement grave que nous connaissons tous, la guerre d'agression menée par la Russie contre l’Ukraine, qui se déroule tout près d’ici. J’ai pu, hier soir et ce matin, rencontrer les soldats Français qui participent depuis février à la réassurance de la Roumanie. J'ai décidé de ce déploiement le 19 janvier, dans son principe, pour témoigner de la pleine solidarité de la France envers ses alliés européens face aux menaces sur notre sécurité commune. Je remercie la Roumanie d'avoir accepté que la France prenne la responsabilité de nation-cadre de l'OTAN sur son territoire. C'est un signe de confiance, le reflet de l'étroitesse de notre partenariat stratégique.

Je veux aussi remercier nos armées qui se sont déployées avec une réactivité inédite entre la décision formelle et la fin de leur déploiement, en quelques jours à peine, ce qui est le signe de la réactivité et de la crédibilité des armées françaises dans le cadre de l'OTAN à l'égard d'un pays ami dès que la menace survient. Cette procédure, pour la première fois, avait été utilisée, et nous avons montré, vous avez montré, que vous étiez à la hauteur et j'en suis fier et reconnaissant. Je sais que les soldats arrivés au mois de février auront bientôt à retrouver leur montagne, et je veux à nouveau les remercier, et remercier les successeurs qui, arrivant de Castres depuis quelques jours pour les premiers d'entre eux, viendront les relever et continueront de se déployer.

Je veux en tout cas, vous dire, monsieur le Président, que nous sommes fiers d'être ici, heureux de la mission qui s'est parfaitement accomplie dans cette première phase, heureux de la poursuivre à vos côtés et aux côtés de l'ensemble des armées alliées ici présentes. Je profite de cette occasion pour saluer l'ensemble des contingents et des nations que nous avons croisé un instant, et qui permettent de sécuriser pleinement la Roumanie et ce faisant, le flanc oriental de l'Europe et de l'OTAN et avec lesquels le travail est quotidien pour nos soldats.

La Roumanie n'est pas pour la France un pays comme les autres. L'Alliance entre nos deux pays s'appuie sur une amitié de deux siècles, nous l'avons évoqué ensemble. A plusieurs reprises, face à des crises mettant en jeu sa sécurité, la Roumanie a pu compter et su compter sur la fraternité de la France, et je suis fier que nous puissions, ensemble, prolonger cette histoire. Pour aller plus loin, nous souhaitons continuer d'avancer. D'abord sur le plan bilatéral ; nous travaillons, à la demande des autorités roumaines, à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines. Le Gouvernement et nos ministres présents ont pu s'entretenir, acter des documents cadres, et sur le plan politique et militaire, nous souhaitons renforcer ce lien.

Évidemment, ensuite dans le cadre de l'OTAN, puisque c'est dans ce cadre que la France est présente sur le territoire roumain, avec la contribution d’autres alliés dont je saluais la présence à l'instant, avec bien sûr l'appui des forces armées roumaines, le dispositif actuel va monter en puissance. Le prochain sommet auquel nous serons l'un et l'autre dans quelques jours à Madrid confirmera cette ambition. C'est une preuve de plus de notre unité pour écarter toute menace militaire sur le flanc Est de l'Union européenne et de l'OTAN.

Dans le cadre européen aussi, cette amitié prend une tournure toute particulière. Vous avez rappelé la communauté de vue qui est la nôtre, monsieur le Président, quand il s'agit de l’approche politique à l'égard de l'Ukraine, du dossier des Balkans occidentaux, et tout particulièrement des discussions en cours entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie. La Présidence française, vous le savez, y est tout particulièrement engagée, et les prochaines heures seront décisives. Qu'il s'agisse aussi de l’accession à Schengen, nous avons eu l'occasion d'en parler et je souhaite que nous puissions avancer sur ce dossier et poursuivre l’effort commun que nous menons depuis tant d’années. La France est à vos côtés et nous souhaitons ensemble faire avancer les choses.

La boussole stratégique que nous avons adoptée a été renforcée pour prendre en compte la menace croissante en Mer Noire et elle illustre pleinement vos préoccupations, nos préoccupations et ce partenariat. Nous sommes engagés avec nos amis roumains aussi dans le soutien à l’Ukraine sur toutes ses formes : politiques, humanitaires, financières, militaires ; parce que là aussi, nous partageons la même condamnation sans appel de l’agresseur, comme le montre le train sans précédent de sanctions adoptées par l’Union européenne contre la Russie. Nous poursuivons les mêmes efforts pour assurer notre indépendance énergétique, construire notre défense commune et œuvrer, vous l’avez rappelé à l’instant Monsieur le président, à améliorer aussi la sécurité alimentaire, pas seulement des Européens mais du reste du monde dans le contexte que nous connaissons. Sur tous ces sujets, nous avançons ensemble.

J’ai pu également et enfin m’entretenir avec le président IOHANNIS sur la proposition de Communauté Politique Européenne que nous souhaitons faire progresser et qui a vocation justement, au-delà de notre Union, de nos coopérations bilatérales, à structurer sur le plan politique, sur le plan sécuritaire, sur le plan énergétique et des infrastructures, notre continent et au fond, tous les États qui ont une communauté de géographie et de valeurs.

Voilà, mesdames et messieurs, ce que je souhaitais rappeler, en disant à nouveau à Monsieur le Président, cher Klaus, l'amitié de la France pour votre pays, le soutien indéfectible et notre présence dans la durée aussi longtemps que votre sécurité sera menacée. Merci Klaus, merci Président.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers