Le Président de la République Emmanuel Macron a reçu le Président du Conseil européen Charles Michel pour un déjeuner de travail. 

Cet entretien intervenait dans le cadre du lancement de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. Il s’agissait d’aborder le programme de la Présidence française, en particulier dans ses grandes priorités, ainsi que les événements qui seront organisés au niveau des chefs d’État et de Gouvernement.

À l'issue, les deux présidents ont tenu une conférence de presse conjointe : 

11 janvier 2022 - Seul le prononcé fait foi

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Propos liminaires du Président de la République

Bonjour mesdames, messieurs. Tous mes vœux à celles et ceux que je n’ai pas encore croisés. Je voulais remercier monsieur le Président, cher Charles MICHEL d’être présent aujourd’hui à Paris pour le début de cette présidence française du Conseil de l'Union européenne, cette présidence rotative. Et je dirais comme d'habitude, parce que ce dialogue est permanent, un effet constant au-delà même de ces visites.

Avant de dire quelques mots, je voulais évidemment aujourd'hui exprimer notre profonde tristesse suite à la disparition durant les dernières heures de David SASSOLI. Le Président SASSOLI n'était pas simplement pour nous le Président du Parlement européen, mais un ami avec lequel nous étions encore au début du mois de décembre à Strasbourg. Et je dois dire la très grande tristesse qui est la nôtre d'avoir appris sa disparition et je veux ici dire toutes nos condoléances à sa famille, ses amis, au peuple italien et à l'ensemble des parlementaires européens.

Nous avons, avec le président Charles MICHEL, évoqué évidemment les prochaines semaines et les prochains mois et les grands défis qui sont devant nous. Nous le savons, c'est notre devoir de bâtir une Europe qui se saisit de ces débats contemporains et qui soit plus forte dans le monde. Alors, une grande partie de nos discussions ont porté sur ces grands enjeux internationaux et la place de l'Union européenne sur la Russie et l'Ukraine.

Tout d'abord, nous défendons une approche européenne qui combine fermeté face à toute menace d'agression et maintien des canaux de dialogue afin de trouver la voie d'un apaisement et notre volonté de construire en Européens une architecture de sécurité commune pour nous-mêmes et pour notre voisinage. Et je pense que c'est notre responsabilité, en complément de la boussole stratégique, de poursuivre ce travail. C'est ce que nous ferons dans les prochaines semaines et les prochains mois. Dans ce cadre et à cet égard, le format Normandie joue un rôle structurant et la France et l'Allemagne, avec l'Union européenne, continueront de le soutenir.

Dans ce contexte, notre responsabilité commune en Européens est aussi de poursuivre le travail et la relation entre l'Union européenne et la Chine, notamment les actions ciblées à l'encontre de la Lituanie qui continuent de nous préoccuper. Et donc sur ce volet, notre approche est celle d'une unité, d'une solidarité, mais de la volonté aussi de faire cheminer les sujets sur lesquels la discussion sino-européenne est structurante.

Le climat en fait partie. La question du continent africain le nécessite, et de pouvoir apprécier dans les prochaines semaines notre capacité à faire avancer cet agenda. Sur l’Afrique, nous aurons au mois de février un sommet importantà Bruxelles, nous en avons longuement parlé. Notre volonté commune est véritablement de bâtir une nouvelle alliance, de refonder notre partenariat Union européenne-Union africaine, et de le faire, en quelque sorte, avec et pour nos jeunesses, afin de réduire les inégalités, de répondre aux défis en matière sanitaire, de proposer des solutions d'investissement dans les infrastructures vertes, soutenir la prospérité et la paix, promouvoir la mobilité plus durable et trouver aussi des mécanismes efficaces de lutte contre l’immigration clandestine, en particulier la lutte contre les trafics et contre les passeurs. Ce seront les principaux sujets de ce sommet que j'évoquais, que nous organiserons ensemble avec le président MICHEL, en lien étroit avec la présidente VON DER LEYEN et l'ensemble des Etats membres.

Nous aurons aussi dans les prochaines semaines un rendez-vous important : le Sommet « Un océan » du 11 février prochain à Brest. L'Europe dispose d'une vision forte à valoriser en la matière sur la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, les luttes contre les pollutions, la lutte contre la pêche illicite et nous pourrons porter cette ambition commune et faire progresser la gouvernance de l'océan et sa connaissance.

Enfin, le sommet informel des 10 et 11 mars sur le nouveau modèle européen de croissance sera une manière pour nous de faire avancer, en matière de numérique, de climat, de sécurité et de défense, nos investissements communs, nos volontés communes, ce qui construit notre souveraineté même et le modèle macroéconomique qui en découle, c'est-à-dire les choix d'investissement et de croissance qui en découlent.

Je ne couvre là qu'une partie des sujets qui animeront les prochains mois et dont nous avons parlé. Evidemment, nous portons bien d'autres priorités législatives, beaucoup d'autres sujets avancent qui, dans le cadre des trilogues, qui dans le cadre des discussions au sein du Conseil européen avec des maturités différentes, qu'il s'agisse du numérique, des sujets migratoires ou des sujets de l'Europe sociale. Je ne veux pas être ici trop long.

Je vais en tout cas à nouveau remercier le président Charles MICHEL pour sa venue à Paris aujourd'hui, notre échange très fructueux et lui dire que je me réjouis à nouveau de tout le travail commun que nous aurons dans les prochaines semaines et les prochains mois et autour de quelques-uns des grands rendez-vous que je viens d'évoquer, de cette volonté de faire avancer ensemble notre Europe et de faire œuvre utile. Merci cher Charles.

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