Le Président de la République Emmanuel Macron s'est rendu sur l'île de Manihi. 

Il y a annoncé la construction de 17 abris pour lutter contre les cyclones grâce à un accord entre le Gouvernement français et la Polynésie sur un montant de 50 millions d'euros. 

Revoir le discours du Président : 

27 juillet 2021 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE À SON ARRIVÉE SUR L’ÎLE DE MANIHI.

Monsieur le ministre, Monsieur le président du pays, cher Edouard, Monsieur le président de l'Assemblée, cher Gaston, Mesdames, messieurs les parlementaires, Monsieur le Haut-Commissaire, chers Tavana, Manihi, chers Tavana, les Tuamotu, les Gambier, officiers généraux, officiers, sous-officiers, mesdames, messieurs, chers amis, merci à Manihi pour son accueil. Merci infiniment. 

Et en étant là, en effet, c'est honorer Tuamotu, les Gambier et les 17 Tavana ici présents. Merci à vous. 

Chers Tavana, vous avez tout dit des défis qui sont devant nous ici et ce pour quoi je suis parmi vous aujourd'hui, vous permettre de vivre dans la dignité et la paix, ici, dans cet atoll et dans cet archipel de la République aux confins du Pacifique. Les adversités, vous les avez traversées et elles ont été rappelées. Le cyclone de 1983 qui a recouvert tant d'îles des Tuamotu, les Gambier, les difficultés économiques, la crise de la perle, du tourisme, les avions qui se font plus rares et les liaisons plus difficiles, la crainte de pouvoir élever comme il le faut vos enfants et leur offrir un emploi. Toutes ces inquiétudes, je les sais, et ma présence aujourd'hui parmi vous, c'est de vous dire très simplement que la France est là, que toutes et tous, êtes Français et que, ce faisant, la République est à vos côtés pour faire face à ces défis. 

Alors ces défis, Monsieur le maire, chers Tavana, vous l'avez dit, ce furent d'abord les défis sanitaires et économiques durant cette crise, et nous avons été à vos côtés. Vous l'avez rappelé. Ici même à Manihi, c'est près de 4 millions d'euros de fonds social pour les entreprises et donc un investissement massif de l'Etat et un accompagnement partout dans les Tuamotu, les Gambier, et on le sait plus largement, c'est le partenariat avec le pays en Polynésie française pour accompagner les entreprises, pour accompagner les personnes, pour préserver les emplois et l'activité. Nous continuerons de le faire et je verrai tout à l'heure le monde économique pour justement réaffirmer notre volonté d'accompagner le plan de relance du pays et de soutenir l'activité économique. 

Le deuxième défi, c'est le défi climatique. Nous étions avec le président FRITCH dans un sommet France Pacifique il y a quelques jours à peine. Et le destin commun du Pacifique, c'est partout, comme à travers le monde, de faire face au dérèglement climatique, à la lutte pour la biodiversité. Mais ici même, c'est sans doute l'un des espaces les plus vulnérables à ces changements. Vous l'avez vécu, je le disais, en 1983, et vous vivez encore dans la peur d'autres cyclones, d'une montée des eaux et donc avec un risque véritable d'effacement, avec cette vulnérabilité qui touche des vies. Et là où, pour beaucoup, ce discours est une abstraction, vous, ce sont vos vies dont nous parlons. Lorsque l'on parle ici des conséquences du réchauffement climatique et des dérèglements, on parle de vos vies, de la vie de vos enfants, on parle d'aujourd'hui, pas de demain. Et donc face à cela, il y a tous les engagements de la République, mais il y a un engagement très concret et une promesse qui a trop tardé, celle de permettre d'abriter les habitants face à ces dérèglements, face aux cyclones, aux montées des eaux. Je sais bien qu'il y a plusieurs décennies qu’on vous promet des abris. Je sais bien qu'il y a même certains ministres qui ont pu mettre des premières pierres à des abris qui n'ont ensuite jamais progressé. Je sais même qu'il y a eu des présidents du pays qui vous ont précédé, cher Edouard, pour dire : « ce n'est pas l'affaire du pays », et tout le monde s'est renvoyé la balle, avec une simple conséquence : c'est que vous continuez à vivre ce risque sans que personne n'y réponde. Et je veux saluer le travail qu’a mené notre ministre, à ses côtés le Haut-commissaire, et que vous avez su saisir, Monsieur le président, cher Edouard, de dire : « on se fiche de savoir qui est responsable de quoi. C'est notre vie qui en dépend ». Et donc de manière très simple, pour la première fois il y a quelques semaines, le Gouvernement et le pays, main dans la main, ont passé un contrat. Et ils ont dit : « qu'importe les compétences, on va financer moitié-moitié. » Et je peux vous dire ici aujourd'hui, officiellement, que pour la première fois, un programme de 50 millions d'euros, moitié pays, moitié Gouvernement français, a été décidé et signé et permettra de mettre en place 17 abris. 17 abris pour les Tuamotu, les Gambier, 17 abris qui permettront de protéger en cas de cyclone, en cas de coup dur, et qui, dès qu'ils seront construits, permettront d'autres activités, d'être utilisés comme des gymnases, des salles de spectacle pour faire des cours, pour former. Mais la République tiendra sa promesse, celle de protéger, protéger, protéger. 

Enfin, vous l'avez dit, chers Tavana, il y a l'adaptation, il y a le défi de l'énergie, de l'eau et des déchets. Sur ce sujet, il y a une ambition forte. Elle est légitime. Je vous ai entendu, vous êtes rentré dans des débats qui paraissaient techniques, mais tous les Tavana ici rassemblés le savent bien. En citant le Code des collectivités territoriales, vous parlez de sujets si politiques. Alors vos élus sont là. Le Haut-commissaire m'en soufflait un mot. Nous serons là pour accompagner, mais il faut garder l'ambition en étant pragmatique. C'est ce qu’on fera ensemble. Il faut se donner du temps là où c'est nécessaire, mais répondre aux défis que nous nous sommes donnés. Par contre, pour la production de l'énergie, le défi est simple et vous le connaissez. Il faut moins dépendre des hydrocarbures, il faut moins polluer et il faut baisser le coût de l'énergie. Ces 3 défis rassemblés, c'est ceux auxquels nous allons répondre à travers le projet de la centrale mixte sur laquelle nous allons nous rendre dans quelques instants. Permettre de sortir du diesel et d'avoir une centrale mixte diesel photovoltaïque. Cette centrale hybride, c'est baisser la dépendance à l'hydrocarbure, c'est moins polluer, mais c'est baisser le coût parce que si on veut que l'activité hôtelière reprenne, il faut que l'énergie soit moins chère, il faut que l'électricité coûte moins cher. Mais je sais qu'à terme, l'objectif que devons, nous donner partout dans les Tuamotu et les Gambier, c'est de produire l'énergie la moins chère possible en étant le moins dépendant possible des goélettes qui apportent les hydrocarbures et en polluant le moins possible. C'est possible. C'est possible si on investit maintenant avec la centrale hybride. C'est ce que nous avons décidé. Cette centrale hybride, c'est 1 million d’euros d'investissement du ministère des Outre-mer pour Manihi, pour les Tuamotu et les Gambier. Alors derrière cela, je sais que nous pourrons embrasser l'avenir, retrouver en effet, la perle et toute la production nécessaire. Les pionniers ont été salués, applaudis à juste titre. Mais il n'y a aucune fatalité pour que les Australiens ou les Japonais réussissent mieux que nous aujourd'hui la perle. Nous devons retrouver de l'ambition, de l'exigence et nous aurons l'occasion d'en parler tout à l’heure. 

La perle, la pêche, le tourisme, le numérique partout en Polynésie française sont des axes essentiels qui permettront de développer, et vous avez ici des entrepreneurs formidables qui sont à mes côtés pour développer l'activité économique, les services au plus près de la population, l'éducation aussi par le numérique. Ici, ici, à Manihi. Ici, à Tuamotu, les Gambier. Nous avons cette ambition pour la République. Voilà, mes chers amis, ce que je voulais vous dire. C'est qu’ici, la France a une grande ambition, parce que vous avez un grand cœur. La France a une grande ambition, parce qu'ici, vous avez l'esprit de résistance, l'esprit de résistance face à une nature paradisiaque, mais qui sait, du jour au lendemain, devenir cauchemardesque. Parce que vous avez l'esprit de résistance et que vous voulez assurer à vos enfants la dignité et l'avenir. Et je considère que c'est le devoir de la République de le faire à vos côtés. Voilà mes amis, ce que je voulais vous dire, et chers Tavana, ce que je voulais apporter en réponse à vos inquiétudes et vos interpellations. 

Vive Manihi ! Vive Tuamotu, les Gambier ! Vive la Polynésie française ! 

Vive la République ! Et vive la France ! Merci à vous.

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