Le Président de la République Emmanuel Macron s'est rendu au Japon à l'occasion de l'ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. 

 

À son arrivée, il est venu soutenir les athlètes Français au club France en compagnie de Tony Estanguet, Présidence du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 et ancien champion olympique de canoë. 

Le Président a ensuite rencontré des artistes japonais des industries culturelles et créatives et de la culture populaire. Il a rappelé que de nombreuses œuvres japonaises sont populaires auprès des jeunes en France. 

À l'issue de sa première journée, le Président Emmanuel Macron s'est rendu au stade olympique pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. 

19 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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INTERVENTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUR FRANCE TÉLÉVISIONS

Journaliste
L'émotion des Jeux de Rio en attendant ceux de Tokyo. Invité exceptionnel avant la cérémonie d'ouverture, le président de la République, Emmanuel MACRON. Monsieur le Président, bonjour.
 
Emmanuel MACRON
Bonjour. 
 
Journaliste
Vous êtes le seul représentant du G7 présent ici à Tokyo pour la cérémonie d'ouverture. C'était important, capital pour vous d'être là ?
 
Emmanuel MACRON
Je crois que c'est important pour deux raisons. La première, c'est que ces Jeux olympiques devaient se tenir. Vivre avec le virus, c’était aussi ça et c'était apporter le soutien de la France au mouvement olympique international, au mouvement olympique français et aux organisateurs que sont nos amis japonais. On doit résister. On doit tenir ces JO. C'est important parce que l'esprit de l'olympisme, c'est un esprit de coopération et on en a besoin en ce temps de Covid et, je l’espère, de sortie de l'épidémie. Et c'est essentiel pour nos athlètes. Et puis, la deuxième chose, c'est que nous allons prendre le relais en 2024. C'est demain 2024. On est prêts. On doit continuer à accélérer et être à la fois une marque de respect, d'engagements et d'impatience à préparer la suite.
 
Journaliste
Et c'est vrai qu'il y avait un débat. Vous en parlez. Fallait-il organiser ces jeux ou non ? C'était très, très clivant. Pour vous, il n'y a aucun débat ?
 
Emmanuel MACRON
Écoutez, je pense que c'était très important. Alors, le Japon a une situation qui est particulière. Il fait partie de ces pays qui ont une stratégie qu'on a appelé de « zéro Covid », qui s'est complètement enfermé. Et je pense qu'ils n'ont pas anticipé que des variants allaient justement arriver. Et comme il s'était enfermé, il a, plus tard que d'autres, démarré sa vaccination, ce qui a créé des difficultés. Mais je pense que les autorités japonaises ont eu raison de maintenir ces Jeux olympiques parce que nul ne sait dire comment l'épidémie va évoluer dans les prochaines années si nous n'aurons pas d'autres épidémies. Mais cela montre une chose : nous devons à chaque fois nous adapter, nous organiser, faire au mieux. Ensuite, le défi, c'est que, et on l'a vu sur tous les JO précédents, il y a l’enthousiasme quand on obtient la capacité à organiser. C'est toujours dur quand on arrive au moment de les faire parce qu'il a de la pression sur le pays. Notre défi, c’est de tout faire pour qu’en 2024 le soutien populaire qu’il y a en France pour nos JO, ce soutien populaire soit encore plus fort qu’aujourd’hui. Ça, ça veut dire être exemplaire dans l’organisation, faire de la France une nation sportive encore plus forte qu’aujourd’hui, à l’école, dans les clubs, avec l’ensemble des associations et dans le sport pro et gagner le maximum de médailles. 
 
Journaliste
Oui, parce que c'est vrai qu'à organiser les JO, c'est un atout considérable pour le pays, pour la ville qui l'organise. On le voit aujourd'hui, il y a peu de villes dans le monde qui sont candidates. Brisbane a été choisie pour 2032, mais elle était la seule à s'imposer. Quels seront les atouts de Paris dans 3 ans et de la France ? 
 
Emmanuel MACRON
Alors, vous avez raison. D'abord, ce sont les atouts de la France. 2024, c'est évidemment Paris, notre porte étendard qu'est la tour Eiffel, symbole depuis le début. Mais c'est Paris, c'est la Seine-Saint-Denis, c'est Marseille, c'est aussi la Polynésie française et le spot de Tahiti. J'y serai dans quelques jours. Donc, c'est vraiment la France entière avec tous ces trésors. Ça, c'est le premier point. La deuxième chose, c'est qu'on a des infrastructures déjà très fortes, existantes, sur lesquelles en s'appuyant, on ne bâtit pas, si je puis dire, des infrastructures uniquement pour ces JO. La troisième chose, nous sommes une nation qui est forte. Notre objectif, c'est de faire mieux qu’à Rio dont vous passiez à l’instant les meilleurs moments. Et d'essayer de rentrer dans le top 5. Ça, c'est la mission que le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, la ministre des Sports, la nouvelle présidente du Comité national olympique et en particulier Claude ONESTA, qui a cette mission, ont : le maximum de médaille, être dans le top 5. Et puis, faire de cet événement un succès, c'est de montrer que ça va changer, c'est en train de changer, la vie de notre pays et que ça restera après. Et pour moi, c'est très important. Nos JO, ça doit nous rendre plus forts en matière sportive et il doit y avoir un héritage, des infrastructures, des équipements. Je pense en particulier en Seine-Saint-Denis, où on va continuer d'investir sur ce volet. Ce sont des emplois, on est en train d’embaucher. 
Je serai au mois d’octobre en Seine-Saint-Denis pour vraiment faire le suivi et vérifier qu’on embauche, on crée de l’emploi, on crée des qualifications. Mais en matière sportive, qu’est-ce que ça veut dire ? Grâce à nos JO, un : on a mis les 30 minutes de sport quotidiennes à l'école. C'est une vraie révolution. Elle était attendue par tous. Le Covid nous a un peu ralenti. On va continuer d'accélérer. On y sera pleinement prêt pour Paris 2024. C'est une vraie révolution. Intégrer pleinement le sport à l'école, c'est essentiel. Famille, école, c'est là que le sport s'apprend. Ensuite, accompagner nos clubs, nos associations, évidemment, toutes les fédérations sportives qui structurent le sport en France, parce que la pratique sportive est essentielle et elle est bonne pour notre pays. C'est aussi pour ça que j'ai lancé il y a quelques semaines le « pass sport » qui va pleinement se déployer dès la rentrée pour aider les jeunes. Il y a près de 5 millions et demi de jeunes en situation modeste pour payer l'inscription ou l'équipement. L'objectif de tout ça, c'est faire quoi ? De la France, cette nation sportive. De plus en plus de jeunes et d'adultes pratiqueront le sport en vue des J.O. Ce seront des enthousiastes, des passionnés. Mais c'est parce que le sport améliore aussi notre équilibre de vie, améliore notre santé. Et l'une des meilleures politiques de prévention en matière sanitaire, pas besoin de rappeler l'importance de tout ça en période de crise. 
 
Journaliste
Monsieur le président, vous êtes là, évidemment, pour soutenir l'organisation japonaise, mais aussi toute la délégation française. Qu'est-ce que vous avez envie de dire ? Quel message vous avez envie de passer aux athlètes français dans ces conditions très particulières ? Peut-être un peu plus difficiles que d'habitude. 
 
Emmanuel MACRON
Écoutez, c'est évidemment un message de soutien, plein et entier. Vous avez parfaitement résumé. On soutient les organisateurs, mais on se tient aussi avant tout nos athlètes et je sais tous les sacrifices qui sont les leurs. Une carrière d'athlète, ça peut sembler court dans une période de vie. C'est vrai. C'est pour ça que chaque année compte. Mais ce sont d'énormes sacrifices personnels, familiaux, humains. Et donc, je sais tout ce qu’ils ont mis derrière ce rendez-vous. Et donc, on est avec eux.
 
Journaliste
Depuis 5 ans, maintenant.
 
Emmanuel MACRON
Exactement, et donc on est avec eux, on est à leurs côtés et c'est la France tout entière qui est derrière eux et leurs performances. J'essaierai d'aller voir quelques épreuves de judo, de basket féminin 3/3. D'ailleurs, je pense qu'on peut demain créer une belle surprise, en tout cas gagner. Et donc on sera vraiment derrière nos athlètes durant tout ces JO. Moi, je leur souhaite bon courage. Je pense qu’on sera au rendez-vous de la performance et de l'exigence. Ils se sont suffisamment mis la pression. Moi, je leur souhaite la concentration et je leur assure du soutien de toute la nation.
 
Journaliste
Quelles ambitions vous avez pour l'équipe de France ? On a eu 42 médailles à Rio cette année, vous avez un objectif ?
 
Emmanuel MACRON
On en a parlé avec les équipes, et Claude ONESTA. Je pense que si on est autour des 40, il n'y a pas de raison qu'on fasse… Rio est la meilleure saison en termes de classement, donc on était la septième nation à ce moment-là.
 
Journaliste
On pourrait être la cinquième nation.
 
Emmanuel MACRON
On veut être cinquième pour 2024. On veut rentrer dans le top 5. Je crois qu'il faut qu'on vise la quarantaine de médailles là ; il faut faire le maximum. On aura, comme à chaque fois, des surprises dans le bon sens et dans le mauvais sens. Je pense qu'il faut essayer de tenir autour de cette quarantaine de médailles. C'est l'objectif qu'on doit s’assigner, mais ces chiffres n'ont pas toujours grande valeur et grand sens, je pense qu'il faut des grands moments d'émotion, que nos sportifs, surtout, consolident la performance. Et pour tous ceux qui pourront être en 2024 à Paris, que ce soit, une étape essentielle.
 
Journaliste 
Alors Justement, les Français ont plus que jamais besoin de voir du sport, de voir des grands événements. On l'a vu avec le succès du Tour de France ou de Roland-Garros sur nos antennes. Vous le ressentez aujourd'hui, ils ont besoin de s'évader ?
 
Emmanuel MACRON
Complètement, d’abord le sport leur a manqué. On a tous, ces derniers mois, je veux le redire, nous avons maintenu l'école ouverte et à l'école, le sport ouvert. Il y a peu de nations qui ont fait ce choix. On l'a fait, on l'assume, on en est fier. La pratique sportive adulte et la pratique sportive pour beaucoup de nos enfants et de nos ados hors de l'école, elle a été bousculée ces derniers mois à cause de l'épidémie. Ça a perturbé beaucoup de monde. Je sais que pour beaucoup, ça a été des gros sacrifices. Donc, ils sont heureux de retrouver la pratique sportive avec la prudence, avec, je le sais, des contraintes et le pass en ce moment. Mais ils sont aussi heureux de retrouver des grands événements populaires. On a eu l'Euro, on a eu Roland-Garros. On a eu le Tour de France. J'ai été comme d'habitude sur une étape du Tour, j'ai vu l'engouement populaire et j'ai vu les chiffres, en effet, sur vos antennes. Donc oui, nos concitoyens, ils ont besoin de s'évader. Nous aimons le sport, nous aimons ces rendez-vous. S'évader, c'est suivre, et je dirais par procuration, pratiquer un sport qu'on adore. Mais c'est vivre des grands moments, c'est vivre de l'émotion. Et je dis toujours les JO. c'est la quintessence de cela. C'est de la performance, mais ce sont aussi des valeurs. Et nous en avons besoin dans la période. La vie, c'est aussi ça.
 
Journaliste
Merci monsieur le Président. Je sais que vous poursuivez votre voyage à Tahiti ensuite, qui sera un des hauts lieux
 
Emmanuel MACRON
Exactement.
 
Journaliste
Vous vous rendez ensuite en Polynésie où il y aura une épreuve des Jeux de Paris 2024 avec le surf et la plus grande vague du monde.
 
Emmanuel MACRON
La vague sera là avec des athlètes, un sport qui a été inventé dans cette région, une excellence aussi française. Et je suis très heureux que nos terres ultramarines, qui sont des grandes terres de sports et qui ont produit tant de sportives et de sportifs français, soient aussi à l'honneur à travers Tahiti.
 
Journaliste
Merci beaucoup d'avoir été avec nous sur notre plateau ici, au milieu de la baie de Tokyo. Notre plateau pendant tous ces Jeux olympiques.
 
Emmanuel MACRON
Merci à vous et vraiment je vous remercie, je veux remercier toutes vos équipes de me recevoir aujourd'hui, mais d'être là et de couvrir tous ces Jeux olympiques. C'est un énorme investissement, c’est du temps et beaucoup d'énergie. Je pense que c'est très important pour le pays. Et d'être aux côtés de nos athlètes aujourd'hui, mais aussi aux côtés de Tony ESTANGUET et de son équipe pour préparer les Jeux de 2024, c'est une fierté. Donc je voulais vraiment vous remercier de cela et je souhaite à tous nos compatriotes de beaux J.O.
 
Journaliste
Merci beaucoup. Je vous souhaite une belle cérémonie d'ouverture ici à Tokyo.
 
Emmanuel MACRON
Merci à vous.
 

Le lendemain, le chef d'État s'est entretenu avec Yoshihide Suga, Premier ministre du Japon. Ensemble, ils ont pu faire un point sur les avancées de la feuille de route entre nos deux pays. 

Entretien entre le Président de la République et le Premier ministre du Japon.

Plus tard dans la journée, le Président a rencontré des chefs d'entreprises qui investissent en France. 

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