Avec la mort d’Olivier Dassault, capitaine d’industrie, député, élu local et commandant de réserve dans l’armée de l’air, la France a brutalement perdu un de ceux qui l’aimaient et la servaient avec le plus de passion.

Fils de Serge Dassault et petit-fils de Marcel Dassault, il était né en 1951 dans une famille où la défense de l’industrie et l’implication dans la vie politique étaient une double tradition. Aux côtés de son grand-père, l’adolescent courut aussi bien les conseils d’administration et les tables rondes syndicales que les évènements de la vie d’édile, lorsqu’il l’accompagnait dans sa circonscription de l'Oise. 

Pour assurer la relève, Olivier Dassault mit de côté ses rêves d’école de commerce et devint ingénieur de l’École de l'air. Mais parce qu’il embrassait toute chose pleinement, il se prit de passion pour le pilotage, devint officier de réserve et se qualifia sur la totalité de la gamme Falcon, avions d’affaires qu’il commercialisait par ailleurs dans l’entreprise familiale et sur laquelle il enchaîna les records mondiaux de vitesse.

Fort de son expérience de conseiller de Paris, Olivier Dassault fut élu en 1988 député RPR de la première circonscription de l'Oise, celle de son grand-père, à laquelle il était profondément attaché. La colère paternelle n’y put rien : menacé par Serge Dassault de licenciement, et sommé de choisir entre l’aviation et la députation, il préféra la deuxième, à laquelle il se donna corps et âme pendant trente ans. 
Conseiller municipal de Beauvais en 1989, vice-président du Conseil régional de Picardie en 1992, il fut élu conseiller général de l'Oise en 1993. Sur les bancs de l’Assemblée, on le reconnaissait à sa barbe grise, à son sourire chaleureux et à son investissement. Membre de la commission des finances, rapporteur spécial du budget de la culture puis du commerce extérieur, il présida le Groupe d'étude sur l'Attractivité et le rayonnement international de la France et fonda le groupe d’étude parlementaire « Génération entreprise ». 

Son père finit par accepter son engagement politique. Olivier Dassault réintégra des fonctions de décision dans l’entreprise familiale, mais fut toujours soucieux de ne pas mêler ses intérêts économiques avec ceux de la nation, et tenait à quitter l'hémicycle dès qu’était discuté le budget de la Défense ou la loi de programmation militaire.

Directeur d’une société de production, de communication, d’une clinique, vice-président du groupe de presse Valmonde, féru de chasse, ce touche-à-tout fut aussi un photographe reconnu, qui saisit sur sa pellicule les visages de plusieurs légendes du cinéma, Isabelle Adjani, Jane Birkin, Isabelle Huppert, avant que sa fascination pour les lumières et les formes ne l’oriente vers l’abstraction. Olivier Dassault était aussi un compositeur très prisé, qui donna jour aux hymnes du parc Vulcania et du Futuroscope de Poitiers, à la musique d’attente à l'Assemblée nationale ou encore au fond sonore du feu d’artifice de l’an 2000 à Paris.

Le Président de la République salue une vie toute donnée au service de notre pays, à la valorisation de ses atouts et de ses savoir-faire. Il adresse ses condoléances sincères à sa famille et ses proches. 

Ses pensées vont aussi à la famille du pilote de l’hélicoptère, disparu dans le même tragique accident, instructeur expérimenté et commandant de bord chez Air France, dont le professionnalisme et les profondes qualités humaines marquaient ceux qui avaient la chance de le fréquenter.

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