Fait partie du dossier : Choose France

Alors que le sommet Choose France est reporté à l'été 2021, le Président de la République Emmanuel Macron s'est entretenu, par visioconférence, avec une centaine de dirigeants de grands groupes étrangers. 

Cet échange a permis de maintenir le contact avec ces grands acteurs et de faire un point d'étape sur leurs projets d'investissement en France. Ce rendez-vous était aussi l'occasion pour le Président Emmanuel Macron de rappeler sa volonté de poursuivre une politique favorable aux investissements et de valoriser l'attractivité de l'économie française

Cette politique « pro-business » qui a déjà permis de renforcer considérablement l'attractiviré de la France, se poursuit notamment via le plan France Relance qui offre de nombreuses opportunités aux entreprises. Ce plan de relance contribue aussi à accélérer la transformation en profondeur de l'économie française vers plus de durabilité. 

Une dynamique de long-terme qui doit s'inscire dans le cadre plus large d'une réflexion collective sur la façon de repenser et réorienter nos modèles économiques pour un monde post-COVID plus résilient et plus juste. 
 

Revoir l'introduction par le Président Emmanuel Macron :

 

25 janvier 2021 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

PROPOS LIMINAIRE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE VISIOCONFÉRENCE "CHOOSE FRANCE" AVEC DES DIRIGEANTS DE GRANDS GROUPES ÉTRANGERS

Bonjour tout le monde, bonjour à toutes et tous. 

Je vous remercie de votre présence. Je me trouve au palais de l’Élysée avec les ministres Bruno LE MAIRE et Franck RIESTER. 

C’est très dommage que nous ne soyons pas à Versailles. Nous aurions dû nous retrouver à Versailles, plutôt qu'en visioconférence, mais j'espère pouvoir vous retrouver en chair et en os aussi rapidement que possible. Le sommet Choose France est reporté le 28 juin en présentiel. Mais merci beaucoup de votre présence, de votre disponibilité, de cet échange. 

J'ai voulu avoir cet échange, continuer avec vous les discussions que nous avons déjà eues, pour faire un peu un bilan de là où nous en sommes aujourd’hui. Il reste encore plusieurs questions ouvertes dans l'environnement actuel, et la pandémie de Covid change la donne pour plusieurs pays, pour le monde entier et pour notre pays également. Notre monde, évidemment, est fortement frappé par cette crise, et ceci depuis bientôt un an. Aujourd'hui, en France, nous avons décidé d'avoir un couvre-feu à 18 heures tous les soirs. Nous avons également limité les vols en provenance des zones hors de l'Union européenne, et je pense que partout en Europe, il y a un passage vers un contrôle plus strict. Cette crise, le Covid, nous oblige tous les jours à gérer à la fois une situation quotidienne d'urgence et une vision à long terme. Cela s'ajoute à tous les autres défis tels que le changement climatique, la biodiversité, la lutte contre les inégalités, la transformation numérique et le besoin de rendre notre économie plus compétitive. 

D'emblée, je souhaiterais aborder trois idées clés. Tout d'abord, notre stratégie économique, et en particulier je voudrais vous évoquer les réformes que nous avons entreprises. Deuxièmement, le fait que, vu la crise du Covid, nous devons avoir une vision pour les décennies à venir, préparer notre société pour les années à venir. Troisièmement, quelques mots sur l'Europe. 

Tout d'abord, je voudrais redire et réaffirmer que notre stratégie économique est de mener des réformes profondes pour notre pays et d'être pro-business. Ces trois dernières années, nous avons généré plus de croissance économique que n’importe quel pays européen, si je prends les chiffres de juste avant la crise. Nous avons atteint notre taux de chômage le plus bas depuis 10 ans. Et depuis 2017, nous avons eu chaque année un solde net positif pour la création d'emplois dans le secteur industriel, et c'est la première fois depuis 2000. Nous sommes également fiers d'accueillir l’un des écosystèmes d'innovation les plus dynamiques au monde, avec 10 licornes en 2020. Et lorsque je regarde les chiffres de 2020, nous sommes également leaders en termes de fonds levés. C'est pourquoi nous sommes devenus pour la première fois en 2019 le pays européen le plus attractif pour les investissements étrangers. 

Nos réformes structurelles portent leurs fruits également, c'est pourquoi nous n'allons pas et nous ne pouvons pas ralentir. Le taux d’impôts sur les sociétés sera abaissé pour attendre 25% l’année prochaine, cela a été voté. Nous n’allons pas non plus revenir sur la suppression de l'impôt sur la fortune. Nous baissons également les taxes sur la production d'environ 10 milliards d’euros par an, ce qui est tout à fait sans précédent. Ceci a été adopté par notre Parlement. Nous essayons également de simplifier les choses, de réduire la bureaucratie, de rendre les choses plus prévisibles. Nous souhaitons, par la loi ASAP, accélérer et simplifier l'action publique. Cette loi ASAP nous permet - et ceci a été adopté par le Parlement - de rendre plus facile l'installation de nouveaux sites industriels ou des extensions. Cela permettra de réduire les délais également. Nous voulons aussi mieux former les salariés, et sur ce sujet, nous allons également investir 25 milliards dans les 10 ans à venir pour améliorer notre système d'enseignement supérieur. Voilà ce que je voulais vous dire, pour vous dire que vraiment, nous faisons déjà des choses concrètes pour rendre notre pays plus attractif. 

Le deuxième commentaire concerne la vision d'avenir, comment nous préparer à l'avenir pour 2030, et ceci en mettant l'accent surtout sur l'éducation, la santé, l'écologie et le numérique. Nous avons lancé un plan de relance qui s'appelle « France Relance » de 100 milliards. Ceci a été adopté cet automne et il a trois objectifs. Tout d'abord, permettre l'avènement d'une économie plus verte avec les rénovations énergétiques et les nouvelles mobilités. Nous voulons investir 30 milliards pour la transition écologique, 2 milliards pour l'hydrogène. Nous allons avoir 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments, la décarbonation de l’industrie, le développement des infrastructures vertes et les modes de mobilité durable. Nous allons, deuxièmement, mettre l'accent sur la transformation numérique. Notre quatrième programme d'investissement d’avenir prévoit 20 milliards comme plan de soutien et ceci entre aujourd'hui et 2025. Voilà donc ce que nous avons prévu pour l'avenir de la France de 2030. Il y aura donc un programme d'investissements important et de la coopération. 

Le troisième commentaire que je voudrais faire concerne l'Europe. Bien sûr, lors de cette crise, le point clé pour nous était de voir comment l'Europe allait agir et a agi. Quand on étudie la crise financière, il y a 12 ans, vous avez vu que nous avons perdu beaucoup de temps. Nous avons hésité avant que l'Europe ne prenne les bonnes décisions. En fait, les États-Unis ont réussi à corriger la situation beaucoup plus rapidement que nous. Quand on se penche aujourd'hui sur ce qui se passe en Europe, c’est tout à fait le contraire. Face à cette crise, l'Europe a agi très rapidement. En mai 2020, il y avait un accord franco-allemand et en juillet 2020, il y avait un accord européen. Donc, très rapidement, un nouveau programme budgétaire qui prévoit un plan de relance, et une transformation très importante sur la façon dont nous pouvons élaborer nos politiques et prendre des décisions communes pour arriver à des décisions rapides et solidaires. Cela nous a permis d'agir très vite, tout de suite après notre programme national, et je pense que là, c'est un point extrêmement positif. Deuxièmement, je trouve également que pendant cette période, nous avons pu aborder une idée que j’ai déjà soulevée plusieurs fois avec vous et ailleurs, cela concerne notre autonomie stratégique. Je suis convaincu que l'Europe doit être beaucoup plus souveraine. Nous devons avoir une autonomie stratégique concernant l'énergie, le numérique. Cela ne veut pas dire pour autant que nous ne souhaitons pas coopérer avec les autres parties du monde. Pas du tout. Au contraire, nous souhaitons renforcer la coopération, mais nous ne voulons pas avoir une dépendance à 100%. Je pense qu’on peut coopérer sans pour autant être dépendant d'une autre puissance ou d’un autre pays. La nouvelle administration aux États-Unis est une bonne opportunité et cela nous permettra d'agir et de prendre des décisions en toute sérénité. C'est pourquoi je pense que ceci doit donner un poids plus important à cette stratégie européenne. Nous devons, bien sûr, en faire plus dans ce sens et je veux revenir à cette question plus tard dans nos débats. 

Voilà, chers amis, les trois commentaires que je voulais faire en guise d'introduction. Bien sûr, nous devons encore faire face à des défis importants. La pandémie n'est pas encore arrivée à son terme, et tout au long du printemps et ce jusqu'à l'été, la pandémie va influencer les décisions clés que nous allons prendre. Deuxièmement, il y a toujours les difficultés concernant le changement climatique, puis le découplage entre la Chine et les États-Unis, et d’autres transformations également. Mais je pense que vu ce que nous avons fait ces trois dernières années, et vu également comment nous avons agi d'une façon collective face à cette crise, nous avons les moyens d’agir plus fortement et de fournir les bonnes réponses à nos citoyens. Je suis ici pour répondre à vos questions et je suis à votre disposition.
 

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers