En cette journée internationale de lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, Brigitte Macron a tenu à adresser un message à l'ensemble des enfants, adolescents qui en sont victimes à l'école. 

Retrouvez la vidéo de son intervention :

2 mai 2024

Texte de l’intervention de Brigitte Macron lors de la « Conférence internationale sur la lutte contre le harcèlement entre élèves » organisée par l’UNESCO et le ministère français de l’Education nationale , de la Jeunesse et des Sports le 5 novembre 2020.

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« Je suis rongée par la tristesse, une certaine neurasthénie s’est emparée de moi et tous les jours je pleure, je pleure parce que je suis seule, triste, accablée ; parfois même je me demande qu’en serait-il si je disparaissais ? Manquerais-je réellement à qui que ce soit ? Je ne me supporte plus, je sens mon corps et mon esprit se recroqueviller sur eux-mêmes, et la seule chose dont j’ai envie, c’est de partir, de m’enfuir loin, dans un endroit où internet n’existe pas, un endroit où je serai sereine, un endroit où je pourrais m’évader et ce pour toujours. Vous ne lirez probablement jamais cette lettre, mais je vous en prie, aidez-moi, je suis perdue, complètement désemparée ».

Ces mots, ce sont ceux d’une élève de 16 ans qui a souhaité me transmettre son témoignage d’adolescente harcelée.

En juillet 2019, devant les ministres de l’Education des pays du G7, et à l’invitation de Jean-Michel Blanquer, j’avais tenté d’être la porte-parole de ceux que l’on n’entend pas. J’avais repris les témoignages que m’avaient adressés des enfants et des adolescents confrontés au harcèlement scolaire et à ses douloureuses et tragiques conséquences. Le plus jeune avait 5 ans. J’avais aussi repris les mots de parents totalement démunis et impuissants devant ce fléau. Que faire me demandait une maman ? Que dire à un enfant qui lui demande de le laisser mourir.

Vous ne pouvez pas ne pas les entendre.

Ils ne nous demandent pas simplement d’être leur porte-parole mais de faire en sorte que cela cesse.

Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée ces derniers mois.

Le confinement qu’a connu, et que connait encore un certain nombre de pays, a été marqué par une hausse considérable des cas de cyberharcèlement.

L’école a un rôle central à jouer et de très nombreuses initiatives ont déjà été prises notamment en France. Je citerais les élèves ambassadeurs volontaires, des professeurs qui ont reçu une formation spécifique ou encore les référents « harcèlement » mobilisés dans chaque académie.

Les réseaux sociaux, dans leur grande majorité, n’ont toujours pas eu de réaction à la hauteur du problème. Ils se grandiraient à signaler un enfant ou un adolescent en danger, à supprimer immédiatement les contenus haineux et infamants, à dénoncer les menaces. Ils savent ce qu’ils ont à faire, pourquoi ne le font-ils pas systématiquement ?

L’organisation de cette première « Conférence internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire », y compris le cyber-harcèlement, est un signe essentiel de la volonté commune d’agir.

Je sais, pour en avoir parlé avec d’autres conjoints de chefs d’Etat, qu’ils sont également mobilisés. Je souhaite leur proposer de rassembler nos forces.

Vous pouvez compter sur ma détermination à poursuivre ce combat et à l’engagement plein et entier du Président de la République française.

Je vous remercie. Les enfants et les adolescents doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous. Et nous serons là pour eux.

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