À l’hôpital comme en politique, il se définissait comme un « homme d’action ». Professeur de médecine, Maire d’Amboise, plusieurs fois député, Ministre, conseiller de Paris, Bernard Debré est décédé à l’âge de 75 ans, après une vie tout entière dédiée à l’intérêt général.


Petit-fils de Robert Debré, pédiatre, fils de Michel Debré, qui allait devenir Premier ministre du Général de Gaulle, Bernard Debré grandit abreuvé à la double source de la médecine et du service public. L’une et l’autre furent les fils rouges de sa vie.


Après de brillantes études, Bernard Debré devint un urologue renommé. Chef de service à l’hôpital Cochin, il enseigna, publia, participa à des recherches de pointe, sans jamais oublier d’œuvrer pour les plus vulnérables par des missions humanitaires régulières dans les pays en voie de développement. Sa bibliographie témoigne d’une réflexion de haut vol sur la science et le soin, qu’il poursuivit jusqu’au seuil de son existence.


La politique fut l’autre passion de cet auteur d’un dictionnaire amoureux de la médecine. Lui qui avait grandi dans une famille de grands engagés décida, en parallèle d’une carrière médicale accomplie, de se mettre au service de la République. Elu député en 1986, succédant à son père comme Maire d’Amboise en 1992, Bernard Debré se fit un prénom dans le fief familial d’Indre-et-Loire. Au Palais Bourbon, il s’imposa comme un des meilleurs connaisseurs des questions de santé publique et se distingua par une indépendance d’esprit toute gaullienne, jusqu’à être nommé Ministre de la Coopération dans le gouvernement d’Edouard Balladur. L’élection de Jacques Chirac à la Présidence de la République freina son ascension nationale et il laissa un temps son frère jumeau, Jean-Louis, porter l’héritage de son nom et occuper les plus hautes fonctions. Mais l’appel de la République fut plus fort : réélu député en 2004 sans le soutien de son parti à l’occasion d’une législative partielle, Bernard Debré s’implanta dans la capitale où il s’imposa comme une des figures emblématiques de la droite parisienne. Député jusqu’en 2017, conseiller de Paris jusqu’en mars dernier, il ne cessa, jusqu’à son dernier souffle, de proposer, de dénoncer ; d’agir en esprit libre.


Le Président de la République adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.

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