Le Président de la République s'est rendu au Niger, pour rendre hommage aux 71 militaires nigériens tombés à Inates.

"Au peuple nigérien et à Mahamadou Issoufou : nous étions à vos côtés hier pour nous incliner devant vos 71 martyrs tombés à Inates, dans le dur combat contre le terrorisme. Nous serons avec vous demain pour célébrer les victoires."

Emmanuel Macron, le 22 décembre 2019.

Retrouvez le point presse conjoint avec le Président Mahamadou Issoufou :

22 décembre 2019 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration du Président Emmanuel Macron, Base Aérienne 101 (Carré des martyrs), Niger.

Merci, Monsieur le Président ISSOUFOU, pour vos mots et pour votre accueil.

Je tenais en effet, aujourd'hui, à venir m'incliner devant les dépouilles de vos soldats tombés le 10 décembre dernier à Inates, témoigner le respect que nous leur devons, notre solidarité pour leurs familles comme pour vos armées et pour toute la nation. Pour nos soldats, ce sont des frères d'armes qui se battent côte à côte contre le terrorisme dans votre pays et dans toute la région. Je voulais vous dire, et j'avais eu l'occasion de vous le dire directement le soir même, combien le 10 décembre dernier, à Inates, ce qui est arrivé aux armées nigériennes nous a touché. Nous sommes dans la douleur à vos côtés, comme vous l'avez été lorsque nous-mêmes, nous avons été frappés. Je vous remercie d'avoir ici reconvoqué la mémoire de nos treize soldats tombés il y a quelques semaines. Monsieur le Président, rendre ici l'hommage que nous devons à nos morts, c'est reconnaître aussi l'importance d'un combat commun, la force de celui-ci et, comme vous venez de le faire, la détermination commune qui est la nôtre.

Nous avons eu l'occasion de nous entretenir à l'instant, et nous allons poursuivre dans quelques instants sur le plan plus opérationnel, car les semaines qui viennent sont absolument décisives pour le combat que nous menons contre le terrorisme. Nous avons eu des victoires encore récemment, encore ces dernières heures, et nous continuerons d'en avoir, mais nous sommes à un tournant de cette guerre. Il nous faut en reclarifier le cadre, les termes, et en redéfinir plus clairement les objectifs. C'est l'ambition du Sommet que nous tiendrons ensemble à Pau, le 13 janvier prochain, avec l'ensemble des chefs d'Etat du Sahel aux côtés de la France. Il nous faudra d'abord définir le cadre politique dans lequel nous intervenons, celui sans lequel rien n'est possible car les Etats et les peuples sont souverains dans le Sahel, et quoique attaqués, quoique menacés, il est indispensable que les peuples souverains et que chacun de leurs dirigeants rappellent leur souhait, leur volonté et leur détermination. Vous l'avez fait avec beaucoup de force. J'ai eu l'occasion de rendre hommage, pas plus tard qu'hier, à Abidjan, à vos déclarations. Vous l'avez fait avec beaucoup de force, vous-même comme le parti présidentiel, en expliquant pourquoi la France était là et en expliquant que c'était à votre demande expresse et pour protéger le peuple nigérien, et parce que c'est aussi protéger, vous l'avez très bien dit, dans la durée, non seulement la région mais l'Europe et le reste du continent. Il est indispensable que tout le monde ait la même clarté et que le cadre politique de notre intervention soit défini. Nous aurons aussi, à Pau, à fixer avec clarté d'une part les modalités plus précises de notre lutte contre le terrorisme, en reclarifiant la définition y compris territoriale et politique de l'ennemi.

Il nous faudra ensuite donner plus de force à nos opérations justement de formation, d'entraînement, d'équipement et donc de renforcement des capacités des armées du Sahel. Il nous faudra aussi déterminer les actions politiques qui sont à conduire par chacun, car ce que l'on peut gagner sur le terrain sur le plan militaire est parfois fragilisé par des discussions politiques qui ne se tiennent pas ou des actions administratives qui n'avancent pas assez vite. Et nous aurons aussi à réaffirmer nos objectifs en matière de développement. Nous l'avons ensemble lancée il y a un peu plus de deux ans, c'était à Bamako, l'Alliance pour le Sahel est cette structure et elle avance bien. Elle est de plus en plus efficace, elle permet de conduire sur le terrain des opérations indispensables, mais il nous faudra, là aussi, l'articuler avec cette redéfinition. Le sommet du 13 janvier prochain sera le sommet d'une clarification, d'une accélération et d'une structuration de notre action commune contre le terrorisme. C'est pourquoi les échanges que nous avons eus aujourd'hui étaient, à mes yeux, indispensables, et me rendent confiant car j'ai vu en vous la même détermination et, je crois, une clarté et une volonté d'avancer plus vite et plus fort que nous partageons.

Voilà, Monsieur le Président, ce que je voulais dire. Et en cette fin d'année, permettez-moi d'adresser à tout votre peuple la solidarité et l'amitié du peuple français dans les douleurs, les peines comme dans les moments plus joyeux. Nous sommes là aujourd'hui pour nous incliner devant vos martyrs. Nous serons là demain pour célébrer les victoires.

Merci, Monsieur le Président.

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