(Re)voir la déclaration à la presse du Président Emmanuel Macron avec Mette FREDERIKSEN, Première ministre du Royaume de Danemark :

18 novembre 2019 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration à la presse du Président de la République Emmanuel Macron lors de la visite de la première ministre du Royaume de Danemark

Madame la Première ministre, chère Mette FREDERIKSEN, je suis très heureux de vous accueillir pour votre première visite à Paris depuis votre élection. Et je crois pouvoir dire que nos deux pays sont unis par des liens anciens et profonds de confiance, comme j’ai d’ailleurs eu l’occasion de le constater lors de la visite d’État que j’ai effectuée en août 2018 dans votre pays. Des liens de confiance d’ailleurs si forts que nous avons confié l’immense responsabilité à votre pays d’accueillir le Tour de France en 2021. 

C’est dans cet esprit de confiance que nous travaillons avec la Première ministre depuis le mois de juin et que nous évoquerons ensemble, dans quelques instants, les grands sujets d’avenir sur lesquels nos vues sont largement convergentes.

L’immigration et l’asile d’abord, avec la volonté commune de trouver une réponse européenne, humaine et juste à ce défi durable par une plus grande harmonisation de nos règles en matière d’asile, un renforcement de la protection de nos frontières extérieures et une plus grande efficacité de nos politiques communes. Nous en discuterons dans un instant, mais je crois pouvoir dire que notre objectif est, dans les prochains mois d’avoir véritablement des avancées dans l’agenda européen sur ce point. 

Deuxièmement, nous partageons également une même ambition climatique pour l’Union européenne, et nous souhaitons que l’Union se fixe pour objectif, lors du prochain Conseil européen, la neutralité carbone en 2050 au plus tard, avec aussi des déclinaisons à plus court terme qui sont indispensables, une modernisation de nos mécanismes d’action qui est tout aussi nécessaire. C’est une question de responsabilité et d’exemplarité. 

Troisième élément de convergence qui est la protection du modèle social européen, la lutte contre le dumping social, qui sera aussi au cœur de nos discussions. L’Union européenne doit être un acteur du progrès social et non un espace simplement de compétition vers le moins disant. C’est pourquoi aussi je souhaite, comme la présidente élue de la Commission Ursula VON DER LEYEN l’a annoncé, que chaque Etat membre se dote d’un salaire minimum décent dans le respect des réalités économiques et des pratiques nationales de chacun. 

Quatrième axe de convergence entre nous, dont nous discuterons dans un instant, c’est le souci d’équité qui doit accompagner la transition numérique, donc une ambition pour la stratégie numérique de l’Europe, pour une juste taxation des entreprises numériques et une juste rémunération de la création artistique. 

Nous discuterons ainsi dans un instant de tous ces défis, mais aussi des dossiers internationaux, et je veux ici saluer tout particulièrement l’engagement du Danemark aux côtés de la France au Sahel dans l’opération Barkhane. 

Nous évoquerons les questions du Brexit, du budget européen qui seront débattus au prochain Conseil européen. Comme j’ai eu l’occasion de le dire la semaine dernière à Charles MICHEL, le président élu du Conseil européen, je crois que nous partageons avec la Première ministre cette même exigence, le Conseil européen a besoin de débats plus politiques, de discuter des projets et des intérêts de long terme de l’Europe, comme nous l’avons fait au mois de mars sur notre relation à la Chine, au fond de plus de vision et parfois moins d’éléments de rédaction. 

C’est pourquoi aussi nous discuterons ce midi des sujets à venir concernant l’OTAN et le sommet OTAN de début décembre et de la vision commune que nous voulons bâtir, des sujets d’élargissement de l’Union européenne sur lesquels, là aussi, nous avons à construire des solutions communes ayant tenu des positions ensemble lors du dernier conseil qui était, je crois, d’ailleurs mues par des volontés très politiques de savoir où en est notre Union européenne et où nous voulons la conduire. 

L’Europe est en effet une communauté politique unique au monde qui doit à la fois prendre le temps du débat, mesurer l’urgence de la décision, respecter la diversité et assurer son unité, parler d’une voix et écouter toutes les partitions, c’est notre tâche au quotidien. Et donc, je crois que nous tenons l’un et l’autre à ce langage de la puissance, de l’efficacité, de la capacité à se saisir des sujets d’avenir. C’est pourquoi je suis très heureux, madame la Première ministre, de vous accueillir aujourd’hui à Paris pour que nous puissions avoir cet échange avant les échéances à venir des prochaines semaines. Merci à nouveau d’être là, chère Mette.

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