Le Président de la République a appris avec tristesse le décès de Bertrand Collomb, ancien président-directeur général du groupe Lafarge et grande figure de l’industrie française.

Ancien élève de Polytechnique, ingénieur du corps des mines, licencié en droit et docteur en management, Bertrand Collomb avait commencé sa carrière comme ingénieur des mines à Metz. Il était ensuite devenu conseiller dans les cabinets ministériels d’Alain Peyrefitte puis de René Haby.

C’est en 1975 qu’il était entré dans le groupe Lafarge. Il ne l’a plus jamais quitté, se consacrant sans relâche au développement de l’entreprise. Il y occupa plusieurs grands postes de direction avant d’en devenir le PDG en 1989, puis le Président d’honneur en 2007. A la tête du cimentier français pendant près de quinze ans, il aura su le hisser au premier rang mondial de son secteur en approfondissant le management participatif de la firme et en poursuivant l’ambitieuse stratégie internationale de ses prédécesseurs. Il présida notamment au rachat de deux concurrents britanniques et fit très tôt de la Chine l’un des principaux marchés des matériaux de construction du groupe. Le fulgurant essor de Lafarge, devenu LafargeHolcim en 2015 et aujourd’hui présent dans plus de 60 pays, doit beaucoup à l’ouverture au monde et à la finesse de la vision géopolitique de Bertrand Collomb, lui qui ne fut pas par hasard le Président du conseil d'administration de l'IFRI, l’Institut Français des Relations Internationales.

Malgré le poids de ses responsabilités au sein de Lafarge, il aura aussi toujours eu à cœur de faire vivre les enjeux citoyens dans le monde de l’entreprise.

Engagé pour le dynamisme et le rayonnement de notre économie, il a présidé l’AFEP, l’Association Française des Entreprises Privées, contribuant activement à apporter des réponses pragmatiques pour accroître la compétitivité de l’économie française et européenne. Il a également présidé l’Institut de l’Entreprise, qui promeut le rôle des entreprises au sein de la société et contribue en permanence à ajuster les équilibres entre performance économique et progrès sociaux.

Fervent militant du progrès scientifique et technologique, il présidait aussi, depuis sa création, l'Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie, qui vise à forger une culture collective de la recherche et de l’innovation.

Lui qui fut l’un des premiers dirigeants d’entreprise française à avoir obtenu un doctorat, tenait du reste tout particulièrement à rapprocher le monde de la recherche de celui de l’entreprise. Fondateur d’ANVIE, une association de valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales, il a créé des ponts solides entre chercheurs et acteurs économiques afin de revisiter les pratiques en vigueur dans les entreprises.

Enfin, soucieux de promouvoir un développement plus respectueux de l’environnement, il a notamment présidé le World Business Council for Sustainable Development et administré la fondation Climateworks.

Aussi est-ce la mémoire d’un grand capitaine de l’industrie française et d’un citoyen engagé dans les défis de son temps que le Président de la République salue aujourd’hui, adressant à sa famille et ses proches ses sincères condoléances.

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