9 octobre 2018 - Seul le prononcé fait foi

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DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRENCH TECH

Alors je ne vais pas faire un long discours mais je voulais d’abord vous dire évidemment la joie qui est la mienne d’être à nouveau parmi vous. Mounir le disait à l’instant, j’étais il y a un peu plus d’un an dans ce lieu même pour l’inauguration au milieu de vous et je suis très heureux de revenir, de voir que ça continue à prospérer, d’en voir certaines et certains qui ont grandi, changé, se sont transformés, avec toujours la même volonté de faire.

Je suis plutôt là, moi, pour répondre à toutes les questions que vous vous posez donc je ne vais pas vous faire un long discours mais partager quelques convictions très simples. La première, pour ceux qui en doutaient, il y a un écosystème français, il continue à être présent et de plus en plus dynamique, les chiffres du 1er semestre 2018 le montrent. Qu’il s’agisse de créations de start-up, qu’il s’agisse de levées de fonds, en montant comme en nombre, on est à des chiffres qui sont entre 40 et 60 % d’augmentation. Donc, en un an, il y a un progrès formidable qui a été fait, une dynamique, c’est la vôtre.

Les défis qui sont devant nous, Mounir l’évoquait à l’instant, c’est de passer à l’échelle et donc d’accélérer maintenant le décollage. Scale up, comme on dit en bon français puisque demain, j’irai à Erevan pour la Francophonie. Et donc là, on le sait, on y reviendra, je pense, dans la discussion, le cœur du sujet, c’est évidemment d’avoir l’écosystème qui permet cette croissance et en particulier l’écosystème de financement. Et on va devoir se concentrer énormément sur ce point. Il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites, on a encore beaucoup de choses à faire, au niveau français comme au niveau européen, parce que pour passer à l’échelle, il faut évidemment lever les financements, mais il faut aussi avoir un marché qui est à l’échelle.

Deuxième défi à mes yeux, c’est celui des talents. Pour le coup, je reconnais également beaucoup de visages et beaucoup de défis que les uns et les autres ont relevés ces derniers mois, ces dernières années. Il n’y a jamais eu une start-up qui a marché, qui est devenue un grand groupe, une licorne ou qui a échoué pour rebondir sans talents. Et donc la question, c’est : comment nous les formons, comment nous les gardons, comment nous les attirons ? Et là aussi, je pourrai répondre sur toutes vos questions, avec des étapes très importantes et en particulier au 1er mars prochain, cette étape en termes d’attractivité d’avoir véritablement un visa tech maintenant très simplifié qui permettra d’attirer les talents du monde entier de manière beaucoup plus simple, beaucoup plus puissante, beaucoup plus rapide. Ça, c’est absolument indispensable. Et puis je reviendrai, dans le cadre des questions, sur ce que vous souhaitez en termes de formation à tous les âges de la vie pour pouvoir avoir justement ces talents dans vos entreprises.

Et puis le troisième défi pour moi, c’est qu’on invente un écosystème dont les valeurs, les modes de fonctionnement sont un peu différents. Et là aussi, je vois beaucoup de noms d’entreprises qui me sont familiers. Vous n’allez pas créer les start-up qu’on voulait créer il y a 15 ou 20 ans et vous êtes toutes et tous porteurs de valeurs qui doivent aider à changer le pays, c’est-à-dire que cet écosystème, il est aussi porteur d’une forme de responsabilité sociale, d’une conscience environnementale, d’une volonté d’inventer des modèles justement économiques qui sont en même temps des modèles éducatifs et de transformation toute entière de la société.

Et donc il faut pour ça qu’on simplifie certaines règles, qu’on bouscule certaines autres, on y reviendra, qu’on change la culture collective. On a commencé à le faire et ceux qui pensent qu’on va s’arrêter se trompent parce que c’est ce dont vous avez besoin. Et si on veut relever le défi environnemental dont on parle chaque jour, si on veut réussir à créer cette Tech4Good qu’évoquait Mounir il y a un instant à laquelle je crois beaucoup, ça passera aussi par l’écosystème que vous représentez, les règles qu’on se donne collectivement et la capacité à réussir dont on vous dote.

Ma dernière conviction, c’est que tout ça, on y arrivera aussi avec, dans et par l’Europe. Protéger contre la concurrence déloyale de certains grands acteurs du numérique, réussir à avoir un vrai marché européen qui permet d’aller beaucoup plus vite, plus fort, réussir à avoir des règles de protection de notre vie privée, de nos préférences collectives comme citoyens, c’est l’Europe qui nous le permettra. Et donc la réussite économique, technologique, entrepreneuriale, démocratique de ce qu’on est en train de construire, de ce que vous représentez ici, dans le cœur de Paris, mais qui vaut pour la France entière et l’Europe passe par cette ambition. Et donc c’est une ambition qui ne commence ni ne s’arrête à Paris.

J’ai vu les mains qui se sont levées quand, tout à l’heure, le secrétaire d’Etat a demandé qui n’était pas Parisien. On l’oublie souvent, il y a une large majorité de la French Tech qui est hors de Paris, qui est dans le territoire français. Quand on parle d’IT, on sait très bien qu’on parle d’Angers, de Toulouse, de bien d’autres endroits. Quand on parle aujourd’hui de cybersécurité, de cybertech, on parle aussi beaucoup de la Bretagne. Quand on parle de composants, on est à Sophia-Antipolis et ailleurs et j’en oublie énormément d’où vous venez. Mais la France entière est dans cette dynamique. Et donc, partout ce sont des capacités à créer des emplois, partout ce sont des capacités à transformer le quotidien et partout ça ne réussira que si on arrive à porter, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, une vraie ambition européenne.

Je ne serai pas plus long, je veux surtout répondre à toutes vos questions. Voilà les quelques simples convictions que je voulais échanger avant d’être à vous de répondre à toutes vos interrogations.

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