12 janvier 2018 - Seul le prononcé fait foi

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Transcription de la conférence de presse du Président de la République au Grand Palais en Chine

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

Pékin – Mardi 9 janvier 2018

Merci Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les ministres, Mesdames, Messieurs,

Je tenais à remercier le président Xi Jinping, les autorités et le peuple chinois de leur accueil très chaleureux qui nous montrent que nous étions attendus et qui de Xian à Pékin a accompagné ces journées de visite d'Etat.

Vous l'avez rappelé, Monsieur le Président, c'est la première visite d'Etat que j'effectue en ce début d'année 2018, c'est la première visite d'Etat à l'égard de l'Europe que vous organisez depuis le 19ème congrès et c'est la première visite d'Etat aussi que j'effectue en Asie.

J'étais hier chez vous, si je puis dire, à Xian, une ville qui vous est chère et où vous avez vos attaches, vos aïeux et vous y avez passé plusieurs années de votre vie, nous y avons vu la force de l'histoire chinoise et j'ai pu y prononcer un discours sur le sens de notre relation où le triptyque que j'ai voulu mettre en lumière, intelligence, justice et équilibre, se retrouve, je crois, en parfaite harmonie avec les propos que vous venez justement d'avoir.

J'ai vu aussi la Chine conquérante, celle des gratte-ciel, des entreprises mondiales, des start-up, encore ce matin et des grands investisseurs internationaux qui traduit la capacité à embrasser le siècle qui s'ouvre et qui marque aussi les premiers succès de la Chine, sortant plus de 700 millions de personnes de la pauvreté.

S'ouvre aujourd'hui, vous l'avez parfaitement dit une nouvelle ère. Du fait d'une part de la situation chinoise et de la stratégie que vous avez mise en lumière au 19ème congrès, cette entrée en eau profonde et cette volonté d'aborder une stratégie ambitieuse pour votre pays et pour justement une plus grande harmonie mondiale, parce que nous sommes à un moment du cours du monde où les grands bouleversements technologiques liés en particulier au numérique, environnementaux sont là qui vont changer la vie de nos concitoyens, de nos entreprises et qui ont commencé à le faire. Et parce que nous vivons un temps d'instabilité profond qui du terrorisme aux crises régionales menace notre système de sécurité collectif.

Enfin parce que nous avons entre nous une concordance des temps puisque la France a voté en mai dernier pour 5 ans, et que le 19ème congrès s'est tenu en fin d'année dernière, pour la même durée de temps. Nous avons donc devant nous les années à venir pour, dans ce contexte nouveau, déployer une stratégie concertée lisible de confiance et construire ce chemin de viabilité et de conscience réciproque de part et d'autre.

Nous avons défini plusieurs axes stratégiques à cet égard et je voudrais revenir sur l'agenda global bilatéral et européen que nous avons évoqué.

Sur le plan de l'agenda global, la Chine et la France ont vocation à relever ensemble nombre des défis mondiaux qui aujourd'hui sont devant nous.

Le premier, c'est le climat. Je veux ici remercier à nouveau le président Xi Jinping son engagement très fort, tout au long de l'année dernière lorsque les accords de Paris ont pu être menacés en réaffirmant la stratégie chinoise et sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique. C'est, je crois pouvoir le dire, l'engagement de la Chine qui a permis non seulement de tenir cet accord mais, d'accélérer encore les ratifications qui étaient en cours. Cet engagement, il s'est ensuite traduit, le 12 décembre dernier, par la participation de votre vice Premier ministre au sommet tenu à Paris, One Planet, dans lequel vous avez annoncé publiquement votre décision de mettre en place un marché du carbone chinois, décision structurante, profonde et extrêmement importante. Cet engagement pour le climat, nous le traduirons dans les prochaines années ensemble, de manière concrète, afin d'atteindre votre objectif de civilisation écologique et pour démontrer que ce changement de modèle est économiquement possible, utile et opportun. Le climat sera ainsi la priorité de l'Agence française de développement en Chine qui contribue d'ores et déjà hauteur d'un milliard à des projets liés à la transition écologique. Et sur plusieurs axes : nous allons continuer à œuvrer en accroissant la coopération entre nos organismes de recherche, nos entreprises et notre tissu entrepreneurial pour accélérer cette transition et la France veut être au rendez-vous des besoins technologiques et des technologies de rupture dont la Chine a besoin pour œuvrer en cette direction. Et à cet égard, nous sommes convenus de construire une feuille de route conjointe, pour organiser ces échanges de recherche technologique et, entrepreneuriaux.

Ensuite parce que nous allons œuvrer également ensemble sur le plan international et l'année 2020 sera à nos yeux un point de rendez-vous, d'abord parce que la Chine organisera une conférence essentielle sur la biodiversité et nous serons à vos côtés pour qu'elle soit un plein succès. Ensuite parce que c'est l'objectif que nous nous sommes donnés pour faire justement agréer le Pacte mondial pour l'environnement, initiative que la France a prise à l'été dernier, que nous avons présenté en marge de l'assemblée générale des Nations unies en septembre et à laquelle vous êtes pleinement associés et que je souhaite que nous puissions porter ensemble.

Enfin, ce sont des initiatives très concrètes qui s'inscrivent dans cet agenda conjoint, avec en particulier ce que j’irai voir demain, qui est notre coopération satellitaire qui par justement coopération très étroite entre nos organismes et nos entreprises, eh bien va permettre un satellite conjoint pour le climat et les observations liées au climat et permettra de décliner toutes les conséquences opérationnelles et concrètes des engagements que nous avons pris en particulier en 2015.

Nous avons également abordé les principales crises internationales, le président Xi Jinping l'évoquait, donc bien sûr la crise de prolifération nord-coréenne et je veux ici dire combien nous avons depuis le début de la crise, travaillé ensemble au Conseil de sécurité pour l'adoption de nouvelles sanctions, le 22 décembre, mais aussi et surtout pour apaiser les choses et pour qu'un retour à la normale pleinement encadré par la communauté internationale puisse s'opérer.

Sur ce sujet, je sais combien c'est un sujet, c'est un thème de préoccupation pour la Chine qui est voisine et combien vous souhaitez un retour aux équilibres profonds dans la région. La France est attachée à ce qu'il n'y ait aucune escalade, à ce que nous réaffirmions un message clair contre toute prolifération nucléaire et à ce que nous puissions dans ce contexte, avoir une action efficace et donc je pense qu'à partir du mois prochain, nous aurons un contexte qui permettra d'œuvrer de concert en la matière.

La lutte contre le terrorisme est également une priorité qui nous est commune et j'ai proposé au président, qui l’a accepté, de travailler ensemble à la préparation de la conférence que nous organiserons au printemps sur la lutte contre le financement du terrorisme. Nous partageons l'idée que seul un règlement politique des crises permettra en Syrie, en Irak, en Afrique, de venir à bout de cette menace. Je sais l'attachement de la Chine à la souveraineté des peuples et je pense que celui-ci fait partie aussi de l'organisation contemporaine que nous devons avoir pour lutter contre tout mouvement terroriste.

Nous avons aussi décidé d'approfondir notre concertation sur l'Afrique où la Chine est de plus en plus présente et l'objectif est de faire émerger des projets qui soient réellement utiles à l’avenir du continent et répondent aux aspirations des Africains, c'est l'esprit de l'accord-cadre signé devant nos yeux, il y a quelques instants, entre la China Development Bank et l'Agence française de Développement avec, comme axe stratégique, le climat. Et nous sommes également d'accord pour travailler ensemble au renforcement du G5 Sahel et au succès du sommet du Partenariat mondial pour l'éducation en février à Dakar.

Le dernier point sur l'agenda global que nous avons évoqué, c'est bien entendu l'initiative des nouvelles routes de la soie, une ceinture, une route. Je suis convaincu que cette initiative aura un impact considérable et peut apporter des éléments de stabilisation, de développement dans les zones traversées. Et j'ai dit au président XI, ma volonté de travailler avec lui sur ce sujet. Comme vous l'avez dit il y a un instant, lorsque nous avons installé justement cette conférence économique des entreprises, historiquement la route de la soie est une route en partage. Elle fut pour les uns, européenne pour les autres, chinoise, ce fut surtout la route d'échanges entre l'Europe et la Chine et à travers elle, toute l’Asie mineure et une bonne partie de l'Asie.

Il est donc important que ces nouvelles routes de la soie, dans leur esprit et leur philosophie puissent être justement la relance de cette philosophie d'échange, de coopération équilibrée. Et le travail que je souhaite engager en étroit dialogue avec le président Xi Jinping sur ce sujet, consistera à nous assurer que partout dans les Etats où nous développons cette initiative, nous luttons contre la corruption et nous luttons contre les formes déséquilibrées de développement, permettant aux sociétés civiles, aux entreprises des pays concernés de pleinement prendre leur part de la croissance, ainsi assurée.

Je souhaite aussi que nous puissions ensemble œuvrer à ce que ces routes de la soie, soient des routes vertes, c'est-à-dire pleinement cohérentes avec les objectifs que nous avons dessiné pour nos deux pays et puissent permettre au maximum de développer justement des énergies compatibles avec notre stratégie de réduction des émissions des gaz à effet de serre. C’est une coopération très structurante qui se fera par ce biais-là et sur laquelle dans les six prochains mois, nous allons également travailler.

Nous avons ensuite discuté longuement et travaillé sur l'agenda bilatéral, et pour décrire le nouvel état d'esprit que nous voulons, je citerai un poète de la dynastie des Yuan auquel vous avez-vous même fait référence Monsieur le président, lors du 19ème congrès, ne vous souciez pas de flatter sa beauté, du moment que sa senteur se répande partout. Et je crois que ce qu'il y a derrière cette métaphore, c'est une volonté de pragmatisme et la détermination à ne pas simplement avoir des déclarations, mais surtout des résultats. Et donc nous souhaitons que cette senteur se répande partout en matière d'agenda bilatéral et les premiers résultats sont là.

D’abord en matière de nucléaire civil, où nous avons aujourd'hui franchit une étape historique avec le chargement du combustible pour la mise en œuvre, la mise en service du 1er EPR au monde à Taishan qui est la traduction très concrète de la qualité de notre partenariat historique, puisque c'est en quelque sorte le cœur de la coopération stratégique entre nos deux pays, historiquement ainsi décidé.

Nous l’inscrivons dans le long terme car elle permettra aussi à la Chine d'atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et que cette coopération se traduira dans le trimestre qui s'ouvre autour de l'usine de retraitement, qui est aussi une étape importante et concrète, en même temps que le travail conjoint sur des marchés tiers. Notre coopération est aussi aéronautique, elle se poursuit à travers des confirmations de volume, à travers des partenariats industriels structurant et notre volonté de continuer à avancer dans la durée pour être justement un des partenaires de l’aéronautique chinois.

Nous avons mis en place aujourd'hui un conseil d’entreprises franco-chinois qui nous permettra d’être mieux à l’écoute de nos milieux économiques respectifs et d’accompagner les projets pertinents entre nous.

De nombreux accords et projets ont été signés sur les énergies, la santé, le sport, le patrimoine, le tourisme, les échanges universitaires, l'innovation, autant de secteurs qui correspondent aux besoins actuels de la Chine, au contenu qualitatif de sa croissance et au savoir-faire de nos entreprises.

Il y a un point sur lequel nous avons eu des avancées extrêmement importantes à mes yeux, c'est l'agroalimentaire, nous avons confirmé la volonté de faire ensemble dans le secteur des vins et spiritueux, mais l'ouverture obtenue, en particulier en termes d'accès pour notre viande bovine, est déterminante. Et dans la déclaration signée, c'est une résolution totale jusqu'au moindre détail dans les six mois que nous décidons, et donc une volonté de parachever ce plus grand accès au marché chinois.

Et je souhaite que, en matière de porc, de fruits et légumes et sur toutes les filières pertinentes, nous puissions continuer ce travail qui est absolument décisif et qui est mutuellement bénéfique. Nous avons aussi acté des avancées sur plusieurs secteurs d'avenir, où notre coopération est absolument décisive, l'industrie du futur qui nous conduira à repenser les termes de la production industrielle, et où il y a à la fois de l'innovation industrielle, manufacturière, de l’innovation liée justement aux logiciels, qui va reconfigurer les chaînes logistiques et où les échanges humains d'innovation, d'investissement en capital sont éminemment stratégiques.

L'intelligence artificielle est un deuxième axe absolument central où vous avez aujourd'hui une position extrêmement forte, mais où les échanges de recherche, les échanges entrepreneuriaux, la coordination stratégique en matière de données est un élément essentiel de nos perspectives d'avenir, et où nous allons travailler ensemble.

Enfin, c'est tout le domaine de la santé et de la Silver Economy que nous allons également développer, qui est l'un des défis de la société chinoise, et pour lesquels je crois que la France peut beaucoup apporter à la Chine compte tenu du fait que nous avons, sur le plan des infrastructures administratives, de l'organisation de notre système, de notre recherche comme de nos entreprises, une vraie expertise en la matière.

Et sur ces trois sujets nouveaux, nous allons œuvrer ensemble pour que l'agenda bilatéral se complète d’initiatives nouvelles dont la feuille de route sera définie par nos gouvernements. C'est aussi en termes d'infrastructures de coopération qu'il nous faut avancer, il y a deux infrastructures pour la croissance et une meilleure relation bilatérale, le droit et la finance, et en la matière, nous avons une spécificité, c'est que nous ne relevons pas des logiques anglo-saxonnes, nous avons des économies qui sont intermédiées par des grands acteurs, assureurs ou banques, et organisations d'investissement public ou parapublic, et nous avons un système de droit qui est beaucoup moins contractuel que le système de droit anglo-saxon.

Je souhaite ainsi, en la matière, que nous puissions travailler à un agenda d'échanges stratégiques, d'ouverture accrue des acteurs du droit et de la finance sur nos marchés respectifs pour, là aussi, servir le projet de stabilisation plus large que nos deux pays que nous avons évoqué. Vous avez rappelé l'importance également des coopérations entre nos Parlements, et je me félicite d'être accompagné par d'importantes délégations de parlementaires dans ce déplacement qui nourrissent ce dialogue avec votre Assemblée, et en matière décentralisée, car le dialogue avec nos collectivités territoriales est aussi très important.

Vous avez rappelé le caractère stratégique de notre coopération en matière sportive, elle s'est traduite par un soutien précieux pour l'obtention des Jeux olympiques de 2024, et notre volonté de construire, là aussi, des partenariats pour les deux échéances olympiques que nous aurons à avoir, en 2022 et 2024, qui sont structurantes. Et je souhaite que nous puissions au maximum développer nos expertises conjointes.

Vous avez enfin mentionné la culture, qui est un élément historique fort, mais un élément stratégique avec la langue, pour moi, de la qualité de notre coopération bilatérale. Je souhaite que nous puissions renforcer encore, par des initiatives multiples, cette coopération culturelle, d'abord, par l'organisation en Chine de plusieurs expositions, certaines s’étant parfois tenues en France, qui permettent de mieux comprendre les influences réciproques de nos cultures et de nos pays, ensuite par le développement de plusieurs expositions comparables en France dans les années qui viennent, où je souhaite qu’on connaisse et comprenne mieux la Chine d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi l'histoire des routes de la soie.

Cette coopération a pris aussi un axe nouveau aujourd'hui à travers le texte que nous avons signé sur le patrimoine, mais nous pouvons aller et nous devons aller encore plus loin, et nous avons confirmé de grands projets culturels à venir, j'attache beaucoup d'importance au Centre Pompidou provisoire à Shanghai ou aux Rencontres d'Arles à Xiamen.

La culture, c'est aussi la langue, vous m’avez tout à l'heure confié, Monsieur le Président, que la deuxième langue étrangère de votre fille était le français, je rêve que la première langue étrangère de vos petits-enfants soit le français. Et donc je ferai tout pour cela, et à cette fin, je souhaite renforcer le travail qui a été commencé au sein de votre système éducatif, pour justement que le français soit davantage présent. J’étais ce matin avec une classe de jeunes Chinois qui avaient choisi le français comme première langue étrangère et dont le tiers des enseignements était assuré en Français, et c'est, je crois, une initiative très forte.

Et je souhaite que nous puissions mutuellement davantage développer la présence et le rôle des Instituts Confucius et des écoles françaises et alliances françaises pour justement développer la place de nos langues, ainsi que toutes les initiatives que nous avons à prendre en matière d'échanges universitaires, de formations professionnelles et doctorales.

Enfin, c'est un agenda euro-chinois que nous avons aussi évoqué, puisque je l’ai dit au président, la France est en train de conduire des réformes profondes qui changent pour les Françaises et les Français les résultats, le quotidien, mais qui le changent aussi pour les entreprises étrangères, et qui a pour vocation de porter aussi une ambition européenne renouvelée. Je souhaite que l'année 2018, pour l'Europe, soit l'année d'un vrai tournant qui permettra, comme nous avons pu le faire ces derniers mois, de répondre à des urgences et améliorer les choses en particulier une Europe qui protège davantage, mais pour aussi définir un agenda à 10, 15 ans pour une Europe qui doit être plus souveraine, plus unie, plus démocratique.

L'Europe est trop souvent arrivée en ordre dispersé devant la Chine et en ayant une attitude, soit trop ouverte pour les uns, ce qui ne pouvait pas être intelligible pour notre partenaire chinois, parce que vous, vous savez l'importance des secteurs stratégiques et de la souveraineté dans certains secteurs, et lorsqu'on est une grande puissance pour la Chine, on ne peut pas respecter un partenaire qui décide d'ouvrir toute son économie ou ses secteurs stratégiques à l'encan, et de l'autre, pour certains, elle était trop frileuse, par peur ou par réaction. Nous devons avoir une approche coordonnée au niveau européen, et je sais d'ailleurs toute l'attention que le président de la Commission, Jean-Claude JUNCKER, comme le président du Conseil, Donald TUSK portent à ce sujet, qui donne de la visibilité à la Chine sur notre agenda.

C'est pourquoi la France a défendu la définition de secteurs stratégiques sur lesquels nous voulons protéger l'investissement, pas contre l'un ou l'autre, mais parce que ces secteurs sont stratégiques, et que c'est une question de souveraineté, comme vous l'avez parfaitement compris pour vous-même. Ensuite, parce que nous souhaitons pouvoir définir sur certains secteurs un partenariat pertinent et aller beaucoup plus loin avec la Chine. C’est dans cet esprit que nous allons œuvrer, je le sais et j'en suis sûr, et je souhaite que la France puisse jouer tout son rôle dans cette ouverture pleine et entière, plus largement sur ce sujet, nous voulons vraiment développer, comme je le disais tout à l'heure, avec les entrepreneurs, nos relations, en leur donnant un tour beaucoup plus ambitieux, faciliter les investissements chinois en France et en Europe dans des secteurs que nous aurons prédéfinis, faciliter les accès des entreprises et investisseurs français et européens en Chine dans les secteurs que vous aurez décidés, c'est cet agenda partagé que nous devons politiquement définir dans les prochains mois, qui vaut aussi pour l’Europe.

Voilà tout ce dont nous avons parlé, presque tout, avec le président Xi Jinping, dans les échanges confiants, francs et constructifs que nous avons eus, en voulant définir vraiment un agenda de clarté et de confiance. Il y a des différences entre nous qui sont liées à notre histoire, à nos philosophies profondes, à la nature de nos sociétés, et elles peuvent conduire parfois à faire naître dans nos opinions publiques, nos sociétés, nos médias, des interrogations qui sont toujours légitimes. Ces préoccupations, je les ai évoquées avec le président Xi Jinping, il sait qu'elles existent en Europe, en particulier sur les sujets des libertés, des droits universels, je sais aussi que pour lui, c'est un sujet important, et que c'est dans ce dialogue respectueux des différences, et dans cette diplomatie efficace et amicale qu'on obtient des rapprochements et des résultats, beaucoup plus que dans une diplomatie de l'hygiaphone ou de la provocation.

Et je sais, à ce titre, que les avancées que nous aurons seront une contribution à cet agenda d'amitié. Cet agenda d’amitié, sur le plan politique, culturel, économique, que je souhaite construire, il ne se décrétera pas ou ne se fera pas du jour au lendemain, il est d'abord le fruit d'une histoire multiséculaire, du fait que nous nous connaissons, nous nous respectons, nous nous admirons. La France est un pays qui a toujours porté la connaissance de la Chine en Europe au premier rang, et depuis 1964, la France a ce rôle d'avoir été le premier pays à reconnaître diplomatiquement la République populaire de Chine.

Mais cet agenda, nous allons, dans les années qui viennent, compte tenu de cette concordance et coïncidence des temps que j'évoquais, lui donner plus de contenu encore en construisant cette philosophie de coopération équilibrée que j’évoquais, et en construisant la confiance par ce dialogue que nous allons décliner sur le plan ministériel, avec des feuilles de route très transparentes, par des visites régulières, puisque, je l’ai dit au président, et il m’a fait l'amitié de lancer cette invitation régulière, je souhaite pouvoir me rendre au moins une fois par an en Chine, par notre présence dans des événements qui seront très importants pour le président, je pense en particulier au Forum des importations à Shanghai, qu’il a évoqué, où nous serons représentés au meilleur niveau, et par l'invitation que j'ai lancée au président Xi JINPING de visiter la France, en visite d'Etat, lorsque dès que cela sera possible pour lui.

Voilà Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président. Je me suis préparé à cette visite en Chine en allant visiter avec ma famille un bébé panda, et je vous ai amené, pas dans la délégation, mais quelques jours avant, un cheval, alors je ne sais pas si ce bestiaire signifie quelque chose de notre diplomatie, mais j'ai compris en allant voir notre panda, si vous m'autorisez cette formule, même si je sais que c'est toujours votre panda, j'ai compris que ce qu'il y avait derrière le panda, c'était la force d'un symbole, cet animal, et la profondeur d'une coopération, parce qu'il y a de nombreuses soigneuses et toute une coopération vigilante.

Et j’ai souhaité que le cheval que nous vous avons fait apporter il y a quelques jours, Vésuve de Brekka, soit présent, non pas parce qu'il représente simplement un cheval des meilleures races françaises. C’est un Selle français qui vient d'un élevage normand et qui traduit l'excellence française en la matière, mais c'est un cheval de la Garde républicaine, qui a passé six ans au sein de la Garde, qui a été dressé avec les meilleurs standards, et il y a, avec lui aussi, tout le savoir-faire de la Garde républicaine et la coopération que nous voulons développer en la matière.

Et le cheval n'est pas innocent dans l'histoire de notre pays et a participé à toutes les aventures glorieuses, qu'elles soient économiques ou militaires. Et donc je veux voir, par ce bestiaire croisé, notre volonté patiente d’œuvrer dans l'intérêt de nos deux pays, de le faire en traduisant la force des symboles que cette coopération revêt pour nos deux pays, et de le faire avec l'objectif de bien commun qui – je sais – est le vôtre et est aussi le nôtre. Je vous remercie à nouveau Monsieur le Président Xi.

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