6 juillet 2017 - Seul le prononcé fait foi

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Transcription de la déclaration du Président de la République - Entretien avec M. Jim Yong Kim, président du groupe de la Banque Mondiale

SEUL LE PRONONCE FAIT FOI

Mesdames et messieurs. Je voulais d'abord remercier le président de la Banque mondiale pour sa visite ; Cher Jim j’ai été très sensible à ce qu’avant notre G20 de Hambourg, vous passiez par Paris pour que nous puissions avoir une discussion sur les principaux sujets d'intérêt commun.

Nous allons nous retrouver donc dans quelques heures maintenant autour de la table du G20 qui nous permettra, je l'espère, d'avancer ou de confirmer plusieurs sujets d'engagements multilatéraux.

Nous avons avant tout parlé de climat, avec une volonté je crois totalement partagée de pouvoir sur ce sujet, non seulement réaffirmer les engagements passés, mais avoir des résultats concrets dans les mois et les années à venir.

La France présentera dans quelques instants les grandes orientations de son plan climat qui sera ensuite détaillé à travers plusieurs textes législatifs et dispositions fiscales dans les prochains mois, et afin de donner une visibilité complète à la stratégie climat que le gouvernement mènera durant les prochains mois et prochaines années.

Je pense qu'il est important en la matière de montrer que nous prenons des décisions qui sont conformes à nos engagements internationaux, que nous donnons de la visibilité sur ces décisions, tant aux ménages qu'aux entreprises et que nous avançons de manière concrète. Je souhaite que l'Europe puisse également franchir de nouvelles étapes et évidemment qu'au niveau international nous puissions aller en ce sens.

Nous allons travailler ensemble pour là aussi, de manière très rapide, pouvoir faire de nouvelles annonces non pas de principe mais d'engagements concrets sur le climat. Je l’ai dit, pour moi l’accord de Paris est un élément important des acquis multilatéralismes sur ce sujet, il est une étape mais elle n'est pas suffisante.

Et donc nous devons à plusieurs continuer à avancer et à montrer en termes de projets concrets, en termes de financement notre capacité à aller plus loin.

Monsieur KIM et moi-même souhaitons à cet égard mobiliser les financements, travailler avec ceux qui partagent notre analyse, d’aller plus loin en termes d'ambition et de réalisation en la matière. Et c'est là-dessus que nous allons activement travailler ensemble.

Nous avons ensuite évoqué les sujets d'éducation, de développement et les engagements communs que nous avons en la matière. Je soutiendrai les initiatives de la Banque mondiale en termes de capital humain et d'index de capital humain et de suivi sur ces sujets ; et je souhaite que nous puissions également travailler en partenariat encore plus étroit, non seulement en Afrique mais plus particulièrement au Sahel. J’ai annoncé l'Alliance pour le Sahel dimanche dernier à Bamako, je souhaite que nous puissions au maximum développer les complémentarités entre les projets que nous portons afin d'avoir plus d'efficacité, afin d'avoir sur le terrain des projets qui sont financés plus vite, plus concrètement et qui sont justement portés de manière plus efficace par nos équipes.

Et je veux ici dire que à mes yeux l'engagement de la Banque mondiale et notre partenariat est très structurant dans les défis que le continent africain aura à vivre ces prochaines années. On parle beaucoup de l'Afrique en termes de sécurité et de migration, ce sont des défis que nous avons à gérer et nous y sommes actifs ; mais tout cela il ne faut jamais l'oublier n’est que la résultante du manque d'éducation, de développement et d'un investissement dans la durée sur les personnes et la capacité à développer une vie digne dans de nombreuses régions, de trop nombreuses régions du continent africain.

Et c’est là où notre engagement concret est important. D'une part pour trouver les financements, ensuite pour avoir des priorités communes, enfin pour mener des projets concrets avec des résultats concrets sur le terrain ; et c'est en la matière l'engagement que je souhaite prendre avec la Banque mondiale.

Je veux à nouveau remercier le président KIM de sa visite. Cher Jim vous dire que mon souhait sur tous ces sujets, qu'il s'agisse du climat, du développement économique, de la capacité à reconstruire des formes de solidarité concrètes et nouvelles dans un monde qui a tendance à se disloquer, la France compte beaucoup sur la Banque mondiale, sur ses équipes, sur ses capacités de mobilisation, sur ses capacités de financement, son ingénierie parce que notre environnement aujourd'hui doute – il faut bien le dire - de la force du multilatéralisme et beaucoup - y compris ceux qui l'avaient porté - le remettent en cause.

Moi, j'y crois. Je n’y crois pas par idéologie mais parce que je pense que c'est la meilleure façon d'éviter des égoïsmes nationaux, le nationalisme, les fractures et in fine les guerres et la dislocation. Simplement maintenant la charge de la preuve est de notre de notre côté. Et donc en même temps que nous défendons le multilatéralisme, nous devons prouver qu'il est plus efficace que les égoïsmes nationaux. Et donc notre défi est double, mais je crois que nous avons cette volonté commune de le relever.

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