« Les innovations dont nous sommes témoins en matière d’intelligence artificielle se déploient très rapidement et touchent tous les secteurs. Elles peuvent être très bénéfiques, à condition de définir dès le départ un cadre approprié. Cela vaut particulièrement pour le monde de la culture qui présente des spécificités et où l’enjeu des droits de propriété intellectuelle est particulièrement sensible », Roxanne Varza, envoyée du Sommet pour l’innovation et la culture.

L’intelligence artificielle permet de générer des gains importants de productivité qui améliorent la compétitivité et les capacités d’innovation des organisations. Le développement rapide de l’IA risque toutefois d’accélérer la concentration excessive du secteur du numérique, dans la mesure où les ressources nécessaires (main d’œuvre hautement qualifiée, accès à des données de qualité, capacités de calcul) sont coûteuses et constituent des barrières à l’entrée importantes. La diffusion de l’intelligence artificielle doit donc être accélérée mais aussi accompagnée, en offrant des solutions indépendantes et qui garantissent la souveraineté des pays qui les utilisent.

Le Sommet sera l’occasion de mettre en avant des cas d’usage ainsi que des technologies nouvelles, permettant de répondre à des défis inédits. Il aura pour objectif de stimuler l’excellence technologique au service de l’innovation et de la création artistique.

Dans cette optique, le Sommet devra permettre d’identifier les pratiques et les méthodes qui permettent à des écosystèmes d’acteurs de l’IA de se développer, en particulier en France et en Europe mais également dans tous les pays du monde. Le développement des infrastructures et des bases de données sera également au cœur du Sommet, en tant que carburant essentiel au développement de l’IA.

L’exploitation de l’IA par tous les types d’organisations et de populations pour contribuer à relever certains grands défis actuels paraît essentielle. Outre l’enjeu de compétitivité des organisations et des nations, il s’agit de déployer l’IA à bon escient : cette exploitation doit notamment être mise au service de la protection de l’environnement ainsi que de la diversité culturelle.

Le lancement d’un projet ambitieux visant à encourager l’innovation d’intérêt public est également prévu dans le cadre du Sommet. Ce projet accélérera la diffusion de l’IA dans toujours plus de langues, de pays et de secteurs, tout en abaissant les barrières pour les petits innovateurs ou ceux qui souhaitent adopter ces outils.

L’importance du respect des droits de propriété intellectuelle, en particulier les contenus protégés par des droits d’auteur, ainsi que de la rémunération de la création doit également être réaffirmée. En effet, si l’IA a déjà permis d’accélérer la création et la diffusion de biens culturels, elle remet parfois en cause le modèle économique de la création et la rémunération de la propriété intellectuelle. Ce sera un enjeu essentiel de ce Sommet. Dans ce cadre, le Sommet permettra de débattre de la création et du partage de la valeur et des mécanismes susceptibles de faciliter l’accès aux ressources essentielles pour le développement de l’IA. Dans la continuité du Sommet de la Francophonie, une importance particulière sera accordée à la diversité culturelle et linguistique. Une approche partagée des détenteurs de données culturelles libres de droits pourrait jouer un rôle crucial sur ces sujets.

Un accueil favorable doit aussi être réservé aux efforts collectifs visant à encourager la production et la diffusion d’une information fiable produite par les médias et les journalistes, de même que la mutualisation d’outils permettant de lutter contre désinformation.

Dans ce contexte, il est également indispensable de faire émerger des modèles d’affaires équitables qui bénéficient à toutes les parties prenantes. Des cas d’utilisation de l’IA à la pointe du progrès visant à soutenir des modèles de concurrence vertueuse seront mis en évidence.

Le Sommet doit offrir une occasion unique de promouvoir une IA plus durable au niveau international.

Ces résultats sont le fruit d’un travail collectif qui a permis de recueillir les besoins et les points de vue de plus de 150 organisations dans 20 pays. Ce travail a impliqué des gouvernements, des participants et des organisations de la société civile. L’excellent travail réalisé par les organisations et initiatives internationales existantes, telles que l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’OCDE ou l’UNESCO constitue un appui précieux.

Mis à jour le : 17 janvier 2025