« Les choix inspirés par les modèles d’intelligence artificielle sont déterminants pour nos sociétés. Ils peuvent garantir que plus - ou moins - de femmes trouvent un emploi, influencer la découverte de traitements contre des maladies incurables et améliorer - ou décroitre - l’égalité des chances. Ces choix sont des choix collectifs. Pour réaliser le potentiel de l’intelligence artificielle, la société doit rester aux commandes » Martin Tisné, envoyé du Sommet pour l’IA d’intérêt général.

Les décisions prises par les systèmes d'intelligence artificielle (IA) ont une influence directe et croissante sur nos sociétés, leur organisation et l'environnement. L'IA devrait donc être considérée comme une technologie politique à orienter vers le progrès économique, social et environnemental. Aujourd'hui, un certain nombre de risques ont été identifiés. Il est alors possible de citer l'augmentation rapide de la fracture numérique et l’inégalité accrue entre ceux qui maîtriseront et ceux qui consommeront l’IA. La concentration excessive du marché de l'IA constitue également un risque, tout comme la fragmentation des initiatives d’IA d’intérêt général et le manque de données qui conduit à des occasions manquées de résoudre des problèmes cruciaux (par exemple la recherche contre le cancer). Pour les endiguer, il est important d'assurer l'égalité d'accès à l'IA afin que chacun à travers le monde - grands groupes et startups, chercheurs et étudiants - puisse en bénéficier et développer de nouvelles idées pour en réaliser tout le potentiel tout en contribuant à en identifier les limites.

Pour concrétiser cet objectif à tous les niveaux de la chaîne de valeur de l’IA, la France souhaite aboutir dans le cadre du Sommet à la création d’une nouvelle plateforme mondiale qui servira d’incubateur pour mettre l’intelligence artificielle davantage au service de l’intérêt général. Cette initiative favorisera la mise en place d’une infrastructure commune et ouverte, de l'accès aux données et à la puissance de calcul jusqu'au développement de modèles à faible consommation d'énergie adaptés à des besoins spécifiques.

Il s’agit d’un effort collectif élaboré à la suite de consultations avec des dizaines de pays, des centaines d’organisations de la société civile et des entreprises de tous les continents, et qui vise à développer des biens communs de l’IA dans les domaines des données, des modèles ouverts, de la participation citoyenne, réutilisables par tous les Etats et organisations qui souhaiteraient s’en saisir, en réponse aux aspirations partagées par les acteurs consultés. Depuis le mois de juin, un groupe de contacts de plus de 200 personnes s’est réuni trois fois et continuera à se réunir au fur et à mesure que cette initiative se dessinera.

La construction de cette infrastructure ouverte sera conduite par les objectifs suivants :

  • promouvoir l'ouverture des systèmes d'IA ;
  • encourager le développement de modèles moins coûteux pour servir l'intérêt général ;
  • favoriser l'accès à des données structurées et respectueuses des libertés individuelles pour permettre des avancées concrètes en matière d'IA dans les domaines de la santé et de l'environnement ;
  • développer une plus grande distribution de l'accès à la puissance de calcul ;
  • former les futurs talents au niveau mondial ;
  • accroître les ressources pour l'audit et l'évaluation des modèles.

Cette initiative pourrait être dotée d'une gouvernance multipartite et s’appuyer sur une capacité d'investissement propre.

Mis à jour le : 17 janvier 2025