17 octobre 2011 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressée à l'otage franco-israélien retenu par le Hamas, M. Gilad Shalit, après sa libération.

Cher Gilad,
Le 25 juin dernier, cinq ans exactement après votre enlèvement, je vous adressais une lettre dont, sans doute, vos geôliers ne vous ont pas donné lecture. Je vous écrivais, peu à près avoir reçu votre père, qu'en dépit de l'attente interminable de votre libération, nos efforts aboutiraient parce que votre séquestration indéfinie était révoltante.
Ce jour est enfin venu. Aujourd'hui, vous retrouvez la liberté, après 1941 longs jours et 1941 longues nuits de captivité, loin des vôtres, sans certitude de les revoir un jour, cinq années volées à votre jeunesse.
Aujourd'hui, je veux rendre hommage à votre courage dans cette épreuve terrible, et vous dire notre bonheur et notre émotion à tous. Tous les Français partagent avec moi cette joie de vous savoir de retour chez vous, à Mitzpé Hilla, entouré de vos parents, de votre frère et de votre sur, de tous vos proches.
Permettez-moi de vous dire mon admiration pour vos parents, Noam et Aviva. Pendant cinq ans, avec un courage, une détermination et une dignité qui forcent le respect, ils n'ont cessé de se mobiliser et de mobiliser le monde entier pour obtenir votre libération. Noam et Aviva constituent des exemples pour nous tous.
La France ne vous a jamais oublié. Elle s'est jointe sans relâche, avec opiniâtreté, aux efforts de vos parents pour que ce jour, celui de votre liberté retrouvée, devienne une réalité.
Dès mon élection, j'ai souhaité faire de votre libération une priorité de mon action car la France n'oublie pas les siens. Nous avons soutenu chaque médiation, chaque effort des autorités israéliennes, chaque geste, petit ou grand. C'est ainsi qu'en 2008 nous avons réussi à vous faire parvenir, après de multiples interventions, une lettre de vos parents.
Mais ce sont bien tous les Français qui se sont mobilisés. Sachez que de nombreuses villes ont affiché votre portrait sur la façade de la mairie en témoignage de solidarité, qu'à chacun de vos anniversaires en captivité, bien des Français pensaient à vous avec émotion.
Ce jour de joie a été rendu possible par la décision courageuse, que je veux saluer, du Premier ministre et du gouvernement israéliens d'accepter de libérer plus de 1000 prisonniers palestiniens, pour vous ramener à la maison.
Je forme le voeu que votre libération permette de donner un nouvel élan au dialogue indispensable entre Israéliens et Palestiniens. Nous devons tout faire pour que votre calvaire soit le dernier, pour que la paix s'établisse enfin, dans le respect et la sécurité de chacun.
Cet accord montre que lorsque toutes les parties joignent leurs efforts, l'impossible devient possible. Le rôle décisif joué par l'Égypte dans votre libération doit à cet égard être salué.
Il me reste à vous souhaiter, cher Gilad, un excellent retour chez vous, entouré des vôtres, et beaucoup de repos. Lorsque vous vous sentirez prêt, la France sera heureuse de vous accueillir, pour partager avec vous et votre famille, la joie de votre libération. Je serai très heureux de vous recevoir à l'Élysée.
Soyez assuré, cher Gilad, de toute mon affection, de mon soutien et de celui de la France, dans cette nouvelle étape de votre vie.