25 juin 2011 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de soutien de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressée à M. Gilad Shalit, un franco-israélien retenu en otage dans la Bande de Gaza, le 25 juin 2011.

Cher Gilad,
C'est à vous aujourd'hui que je souhaite m'adresser directement car je n'accepte pas cet isolement que vos geôliers vous imposent depuis cinq ans, en violation de toutes les normes de droit international et des plus élémentaires principes d'humanité.
Malgré cet insupportable enfermement, vous avez le courage de tenir. Vous craignez pour votre vie £ vous passez, dans la solitude la plus extrême, vos années de jeunesse. Cette situation est indigne. Rien ne peut la justifier.
Je ne me résous pas à cette interdiction qui vous est faite de pouvoir simplement communiquer, donner de vos nouvelles à vos proches et en recevoir de leur part. Comme si des échanges aussi simples, mais aussi précieux, représentaient un quelconque signe de "faiblesse" de la part de ceux qui vous retiennent. Cinq ans, c'est aussi une éternité pour votre famille, vos amis et tous ceux qui très nombreux vous aiment et vous soutiennent, en Israël, en France et partout dans le monde.
Face à votre courage et à la détermination digne et pacifique de vos admirables parents, Aviva et Noam, face à la solidarité internationale - et, sachez-le, de vos compatriotes français - j'exhorte ceux qui vous emprisonnent à mettre fin au sort si injuste qui vous est fait. En commençant par laisser sans délai le CICR vous rencontrer £ mais surtout en vous rendant une liberté dont vous êtes privé depuis plus de mille huit cents jours.
Il est temps, pour les responsables de votre détention, de prendre ces décisions, de faire cesser cette séquestration indéfinie, inadmissible et révoltante.
Cher Gilad,
Depuis votre enlèvement, j'ai pris l'engagement de tout faire pour que vous retrouviez les vôtres. Je l'ai réaffirmé à votre père en le recevant à nouveau à l'Élysée, le 10 juin dernier, et je le réaffirme ici : la France ne vous abandonnera pas à votre sort et n'aura de cesse d'agir, avec d'autres y compris dans le monde arabe, pour que finisse ce calvaire injustifiable.
Je sais combien cette attente est interminable mais nos espoirs et nos efforts aboutiront. Je vous le dis avec autant de conviction que d'affection et vous réaffirme, ainsi qu'à Noam et Aviva, toute mon amitié et ma profonde sympathie.