15 août 2010 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressée à M. José-Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, sur la nécessaire coordination de l'aide apportée aux victimes des innondations au Pakistan par les pays membres de l'Union européenne et l'ONU, le 15 août 2010.

Monsieur le Président,
Les inondations dramatiques subies par le Pakistan ont touché, comme vous le savez, des millions de personnes. Cette épreuve est l'une des pires traversées ces dernières années par ce pays. Elle pourrait encore s'aggraver dans les semaines et mois qui viennent.
Il me paraît essentiel, pour des raisons humanitaires et politiques évidentes, que l'Europe affirme sa solidarité avec les populations pakistanaises de manière visible. L'intérêt de l'Europe est aussi d'assurer le développement et la stabilité de ce pays.
Dans cette crise véritablement hors norme, je crois que la mobilisation des Européens doit être totale. Je compte sur vous pour que l'Union européenne montre son unité et sa détermination, et entraîne avec elle la communauté internationale pour empêcher un désastre humanitaire.
Nombre d'États membres, dont la France, ont apporté bilatéralement une aide pour les premiers besoins recensés.
Je sais que sous votre impulsion, la Commission européenne, au nom de l'Union européenne, a réagi rapidement et que 40 millions d'euros d'aide ont été débloqués. Le Mécanisme Européen de Protection civile a été activé dès le 5 août. Des équipes d'experts de l'Union européenne sont envoyées sur place.
L'Union européenne peut faire plus en s'engageant à couvrir davantage encore les besoins humanitaires immédiats, en coordination avec les États membres et l'ONU. Le Secrétaire Général des Nations unies, M. Ban Ki Moon, vient de lancer un appel de fonds à New York de plusieurs centaines de millions de dollars.
Il est essentiel que l'aide d'urgence soit acheminée rapidement. Je souhaite vous informer que la France est prête à mobiliser des moyens logistiques militaires nationaux, aériens et navals, pour l'acheminement de l'aide internationale, dans le cadre de l'OTAN.
L'Union européenne peut aussi commencer à identifier d'ores et déjà les actions de reconstruction que nous pourrions mener en mobilisant les fonds européens, comme l'Instrument de Stabilité et l'Instrument de Coopération et de Développement. Elles seront rapidement nécessaires.
Enfin, après Haïti et les incendies en Russie, nous devons tirer les conséquences de telles situations et nous doter d'une véritable capacité européenne de réaction à ce type de crise, fondée sur les moyens nationaux des États membres. La France fera prochainement des propositions en ces sens.
J'adresse copie de cette lettre au Président du Conseil européen.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.