24 septembre 2009 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur les efforts en faveur de la réduction des arsenaux nucléaires, devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York le 24 septembre 2009.

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
La France soutient pleinement votre initiative d'organiser cette réunion et les efforts que vous avez engagés avec la Russie pour réduire les arsenaux nucléaires. Mais parlons-nous franchement, nous sommes ici pour garantir la paix.
Nous avons raison de parler de l'avenir, mais avant l'avenir, il y a le présent, et le présent, c'est deux crises nucléaires majeures.
Les peuples du monde entier écoutent ce que nous sommes en train de dire, nos promesses, nos engagements, nos discours, mais nous vivons dans un monde réel, pas dans un monde virtuel.
Nous disons : il faut réduire. Et le président Obama a même dit : "je rêve d'un monde où il n'y en aurait plus". Et sous nos yeux, deux pays font exactement le contraire, en ce moment. L'Iran a violé, depuis 2005, cinq résolutions du Conseil de sécurité. Depuis 2005, la communauté internationale a appelé l'Iran au dialogue, Monsieur le Secrétaire général. Une proposition de dialogue en 2005, une proposition de dialogue en 2006, une proposition de dialogue en 2007, une proposition de dialogue en 2008 et une nouvelle en 2009. Monsieur le Président Obama, je soutiens la main tendue des Américains. Qu'ont amené à la communauté internationale ces propositions de dialogue ? Rien. Plus d'uranium enrichi, plus de centrifugeuses et, de surcroît, une déclaration des dirigeants iraniens proposant de rayer de la carte un membre de l'Organisation des Nations unies.
Que faisons-nous ? Quelles conclusions en tirons-nous ? Il y a un moment où les faits sont têtus et où il faudra prendre des décisions.
Si nous voulons un monde sans arme nucléaire à l'arrivée, n'acceptons pas la violation des règles internationales.
Je comprends parfaitement les positions différentes des uns et des autres, mais tous nous pouvons être menacés, un jour, par un voisin qui se doterait de l'arme nucléaire.
Deuxièmement, la Corée du Nord. Alors là, c'est encore mieux, ils violent toutes les délibérations du Conseil de sécurité depuis 1993, ils ne tiennent aucun compte de ce que dit la communauté internationale, aucun. Mieux, ils continuent des essais balistiques.
Comment l'accepter ? Quelles conclusions en tirons-nous ? Je dis qu'à un moment, là aussi, tous, quelles que soient nos positions par ailleurs, nous devrons nous mettre ensemble pour prendre des sanctions et pour que les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies soient suivies d'effets.
Enfin, je partage l'avis du président de l'Ouganda comme du président chinois sur l'accès au nucléaire civil. Et nous, les puissances nucléaires, nous devons accepter des transferts de technologies pour que tout le monde puisse avoir accès à cette énergie propre. J'ajoute que cela permettra d'éviter l'amalgame de ceux qui prétendent faire de la recherche nucléaire dans un but civil alors qu'ils le font dans un but militaire.
Voilà, Mesdames et Messieurs, Mes Chers Collègues, ce que je crois, en soutenant totalement ce qui a été décidé dans la résolution et totalement l'initiative du président Obama. Ce que je crois, c'est qu'en ayant le courage d'affirmer des sanctions, ensemble, contre des pays qui violent les résolutions du Conseil de sécurité, nous donnerons de la crédibilité à notre engagement pour un monde avec, à l'avenir, moins d'armes nucléaires et peut-être, un jour, sans arme nucléaire.