19 mars 2009 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressée aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique, sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, le 19 mars 2009.

M....,
Notre Alliance s'apprête à célébrer son 60ème anniversaire. Ce sera, j'en suis convaincu, un grand moment d'unité et de réaffirmation du partenariat transatlantique.
Comme vous le savez, il y a dix huit mois, j'ai ouvert un débat en France sur l'avenir de notre politique de défense et de sécurité nationale et sur nos relations avec l'OTAN.
Le 11 mars dernier, j'ai exposé au peuple français ma conviction que les évolutions internationales et européennes, celles de notre défense comme l'évolution de notre position dans l'OTAN depuis près de vingt ans, commandaient que la France rénove sans plus tarder ses relations avec l'Alliance atlantique.
Au terme de ce débat, je souhaite vous informer de ma décision : la France reprendra toute sa place dans les structures de l'Alliance, auxquelles elle participera désormais pleinement.
Ce choix est celui d'une Nation indépendante, solidaire de ses Alliés et résolue à assumer toutes ses responsabilités, au service de la sécurité de l'Alliance et de la paix.
C'est aussi le choix en faveur d'une Europe qui s'affirme dans le monde et dans l'Alliance atlantique. Les Européens doivent y jouer un rôle croissant et développer leurs capacités militaires, au service de l'Union Européenne comme de l'Alliance atlantique. La Politique européenne de sécurité et de défense et l'Alliance atlantique sont complémentaires et constituent les deux faces d'une même politique. Je suis convaincu que c'est l'intérêt de tous les Alliés.
C'est enfin un choix pour le renouveau de notre Alliance. L'Alliance s'est déjà beaucoup transformée depuis la fin de la guerre froide, mais elle doit encore s'adapter au nouvel environnement stratégique et aux nouvelles menaces. Une réflexion de fond et sans tabou sur les conditions de notre sécurité commune est nécessaire. Je souhaite donc que le sommet de Strasbourg et Kehl marque le lancement de travaux ambitieux pour un nouveau Concept stratégique.
Je me réjouis que ce sommet du 60ème anniversaire soit l'occasion d'un débat sur l'avenir de notre Alliance et pose les bases d'un partenariat transatlantique renforcé.
Veuillez agréer, M ...., l'expression de ma (très) haute considération.