26 juillet 2008 - Seul le prononcé fait foi

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Message de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, lu par M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, aux militaires français de la FINUL, sur leur rôle dans le maintien de la paix et sur la réforme des armées, au Liban le 26 juillet 2008.

Mon Général,
Commandant,
Mon Colonel,
Mes visites à nos unités engagées en opérations extérieures, que ce soit au Tchad ou en Afghanistan, sont toujours pour moi des moments privilégiés.
Le 7 juin dernier, lors de mon passage à Beyrouth, je n'ai pas pu rendre visite aux militaires français de la FINUL. Soyez assurés que je ne manquerai pas de venir à votre rencontre dès que l'occasion s'en présentera à nouveau.
Néanmoins, je tenais sans attendre, en mon nom personnel et au nom de la Nation, à vous faire part de ma confiance et de mon soutien dans l'accomplissement des délicates missions que vous assumez pour le compte de la France et des Nations unies, avec une disponibilité et un professionnalisme reconnus par tous.
C'est pourquoi, j'ai demandé à Jean-Marie Bockel de vous transmettre un message de reconnaissance pour votre engagement et votre dévouement sans faille au service de vos concitoyens, de la France et de la communauté internationale.
Sur les théâtres d'opérations se manifeste de la façon la plus directe le lien qui unit le chef des Armées aux militaires £ c'est là que se traduit de façon concrète la volonté de la France d'agir pour la paix et le droit international £ c'est là, sur le terrain que le combat pour la paix se gagne ou se perd. Et vous en êtes les premiers et les principaux acteurs.
J'ai conscience que la mission que je vous ai confiée est difficile et dangereuse. Les faits sont là pour nous le rappeler, parfois cruellement, et je tiens à rendre à nouveau hommage à la mémoire des trois militaires français qui sont morts au Liban depuis l'été 2006.
Un grand pas a été accompli avec l'élection d'un président libanais, le général Sleimane, un autre l'a été avec les récents échanges de prisonniers et le retour en Israël des dépouilles des deux soldats de Tsahal. Mais la paix n'est pas définitivement acquise. Les ruines de Nahr el-Bared, les brusques flambées de violences à Beyrouth, à Tripoli ou à Tyr sont là pour nous le rappeler.
Nous devons redoubler d'efforts pour aider l'armée libanaise à assurer seule le contrôle du Sud-Liban. J'ai suivi les progrès importants qui ont déjà été accomplis et je me réjouis de voir que la coopération entre la FINUL et les armées libanaises, que ce soit sur terre ou sur mer, s'améliore constamment. Je sais la part qu'ont pris les soldats français et je vous en félicite.
Nous devons également redoubler de vigilance pour éviter que qui que ce soit ne vienne troubler une paix fragile qui se construit patiemment jour après jour au Liban.
En même temps, nous sommes là pour porter assistance aux populations du Sud-Liban. C'est une des missions de la FINUL, c'est aussi un savoir-faire que l'on reconnaît aux soldats français. Aménager un puits, enseigner le français, soigner les populations, toutes ces actions que vous menez discrètement et quotidiennement aux côtés des autorités locales sont aussi une des conditions d'un retour à une paix durable. Je connais l'ingéniosité des soldats français, leur générosité et je vous fais toute confiance pour poursuivre dans cette voie.
Mais en parallèle, je sais que vous êtes impatients de connaître les décisions que j'ai prises concernant la réorganisation des implantations des armées et c'est légitime.
Cette réforme qui a été annoncée avant-hier par le Premier ministre porte l'ambition de notre pays d'avoir une armée forte et moderne, une armée qui reste respectée par nos Alliés comme elle l'est aujourd'hui.
Cette réforme représente un effort exceptionnel, à la fois pour les militaires et pour leurs familles. Elle représentera parfois une séparation déchirante entre un régiment et sa ville. Mais nous devons la mener à son terme, pour vous, pour nos armées et pour notre pays. J'en ai la certitude et j'en ai la volonté. J'ai demandé au ministre de la Défense que vous soyez informés, aussi rapidement et aussi précisément que tous vos camarades qui sont en France sur la façon dont nous allons la mener ensemble.
Je sais qu'une fois de retour en France, d'ici 2 mois, vous mettrez autant de conviction, autant de persévérance, d'enthousiasme et de sérénité à vous impliquer dans ce grand chantier que vous le faites actuellement dans l'exécution de votre mission au Liban.
La force des armées, c'est la rigueur, c'est la compétence, c'est cette volonté constante de mener à bien leurs missions, les plus anodines comme les plus exigeantes. Cette force, je sais qu'elle ne vous manquera pas, ni au Liban, ni à votre retour en France.
Mon Général, Commandant, Mon Colonel,
Dites aux militaires français de l'état-major de la FINUL de Naqourah £ dites à l'équipage de la frégate La Fayette £ dites aux soldats du bataillon français d'At Tiri et de Dayr Kifa qu'ils peuvent être fiers de la façon dont ils remplissent leur mission comme nous sommes fiers d'eux et de l'image qu'ils donnent de la France.
Bonne mission à tous.