30 décembre 1988 - Seul le prononcé fait foi

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Message de M. François Mitterrand, Président de la République, adressé au parti socialiste autrichien à l'occasion de son 100ème anniversaire, Paris le 30 décembre 1988.

Je salue avec un grand plaisir les socialistes autrichiens qui m'entendent, comme je salue le peuple autrichien dans son ensemble. Mais comment oublier que nous fêtons maintenant le centenaire de ce grand parti qui compte beaucoup dans l'histoire contemporaine de l'Europe.
- Lorsque se réunissaient les premiers représentants des associations ouvrières venues de toutes les parties de la monarchie, comment aurait-on pu imaginer le déroulement des faits qui ont conduit les socialistes autrichiens d'abord au parlement - je pense à Victor Adler qui présida aux destinés de cette grande formation politique jusqu'en 1918 - et puis depuis un certain nombre d'années les Chanceliers issus des rangs socialistes et qui ont rempli leur devoir et marqué leur époque. Comment aussi oublierai-je le rôle du Chancelier Kreisky dont l'amitié m'honore, comment n'encouragerai-je pas les efforts de celui qui aujourd'hui à la tête du gouvernement, accomplit sa tâche.
- Mais il faut que nos amis autrichiens sachent que le Président de la République Française, qui est socialiste, qui bien entendu dans son propre pays a pour mission de rassembler quelle que soit leur opinion politique, tous ses compatriotes, que le Président de la République Française se sent en ce jour très proche des socialistes autrichiens. Personne ne croira que leur histoire s'est déroulée tout simplement. Tant de drames se sont déroulés en Europe et particulièrement en Autriche, tant de vos anciens, tant d'entre vous ont souffert dans leur vie et leur liberté et pourtant a été maintenu l'idéal. Un siècle, la continuité d'une ligne qui a du affronter les événements les plus contradictoires. C'est toute une large fraction du peuple autrichien qui a su montrer son courage et sa ténacité et sa fidélité aux idéaux de la démocratie.
- Si j'ai voulu les saluer, c'est parce que je me sens proche d'eux et parce que je souhaite bonne chance à la fois aux socialistes autrichiens mais aussi à la République d'Autriche pour aujourd'hui et pour demain.\